La voix d’un Tchad et d’une Afrique en pleine émancipation
Par Prince Bertoua
Ce matin sur RFI, le ministre tchadien de la Communication, Abderrahmane Koullamalah, a livré une prestation exceptionnelle au micro de Christophe Boisbouvier. Ses propos, d’une clarté et d’une profondeur rares, traduisent une vérité essentielle : l’Afrique, et le Tchad en particulier, ne se contentera plus de subir.
Un discours de rupture
Dans une Afrique où les tensions entre les anciennes puissances coloniales et les nations émergentes s’exacerbent, Koullamalah a dressé un constat sans concession. L’époque où un émissaire occidental pouvait arriver en terre africaine pour imposer sa vision, interférer dans les affaires intérieures ou dicter des politiques est désormais révolue.
Ces paroles font écho à un sentiment partagé dans de nombreux pays du continent : celui d’un rejet du paternalisme historique et d’une aspiration profonde à une souveraineté totale. Cette volonté d’émancipation est portée par des mouvements populaires, mais aussi par des figures politiques qui, comme Koullamalah, incarnent une nouvelle dynamique.
Le poids de la jeunesse africaine
L’analyse du ministre va au-delà des relations diplomatiques. Il pointe un changement générationnel majeur : une jeunesse africaine éveillée, revendiquant non seulement la fin du néocolonialisme, mais aussi une gouvernance locale plus juste. Ces jeunes, bien qu’exigeants envers leurs propres dirigeants, rejettent massivement le maintien de structures héritées de l’époque coloniale, comme le franc CFA ou les bases militaires étrangères perçues comme des symboles de domination.
Des exemples qui inspirent
Le Mali et le Burkina Faso ont ouvert la voie avec des décisions audacieuses, rompant avec la France sur le plan militaire et diplomatique. Ces ruptures, bien qu’accompagnées de défis, montrent qu’une nouvelle voie est possible pour les nations africaines prêtes à assumer leur destin.
Cependant, comme Koullamalah l’a souligné, l’indépendance ne se limite pas à l’aspect militaire ou diplomatique. La bataille pour l’émancipation économique reste cruciale. La fin du franc CFA, la valorisation des ressources naturelles et le développement de partenariats équitables avec d’autres régions du monde sont les clés d’une véritable souveraineté.
Un discours qui transcende
Si certains pourraient critiquer le ministre pour ses liens avec le pouvoir en place au Tchad, ses propos de ce matin transcendent sa fonction. Ils incarnent l’aspiration de millions d’Africains à une dignité retrouvée.
Ce discours, magistral dans sa forme et révolutionnaire dans son contenu, résonne comme un appel à l’action pour un continent en pleine transformation. Il ne s’agit plus d’un simple espoir, mais d’une réalité qui prend forme : l’Afrique d’aujourd’hui est prête à redéfinir ses relations avec le monde et à se tenir fièrement debout, libre et souveraine.
L’intervention d’Abderrahmane Koullamalah, saluée par de nombreux observateurs, marquera sans doute un tournant dans la manière dont les élites africaines s’expriment face à leurs partenaires internationaux. Une Afrique qui parle d’une voix forte, en pleine confiance de ses potentialités et de son avenir.