Origines et Évolution de la SNBG
La Société nationale des bois du Gabon (SNBG) a vu le jour en 1944, dans un contexte où le Gabon commençait à exploiter ses richesses naturelles. À ses débuts, son rôle se limitait à l’exploitation forestière. Cependant, la SNBG a rapidement évolué vers l’industrialisation de la filière bois, jouant un rôle essentiel dans la transformation et la création d’une chaîne de valeur locale.
Au fil des années, la société a su s’adapter aux mutations économiques et environnementales. En 2014, un investissement majeur de 35 milliards de francs CFA de l’État a permis l’ouverture de l’usine de transformation à Owendo, intégrant des technologies de pointe. Cette avancée a amélioré l’efficacité et la qualité des produits médicinaux.
La décision d’Ali Bongo Ondimba en 2009 d’interdire l’exportation des grumes a marqué un tournant. Cette politique a encouragé la transformation locale et a conduit la SNBG à se concentrer sur des produits tels que les placages tranchés, maintenant vendus à l’international. Cette stratégie a permis non seulement d’ajouter de la valeur, mais elle a aussi contribué à diversifier l’économie gabonaise, historiquement axée sur le pétrole.
Contribution à l’Emploi et à l’Économie Locale
La SNBG a considérablement influencé l’emploi au Gabon. Depuis 2010, le nombre d’employés est passé de 144 à 465, illustrant son rôle moteur dans le secteur forestier. La création de 129 unités de transformation depuis 2009 a également généré un chiffre d’affaires impressionnant de 350 milliards de francs CFA, contre seulement 100 milliards auparavant, soulignant le dynamisme qu’elle a insufflé à l’économie locale.
Les retombées économiques s’étendent au-delà de l’emploi direct. En favorisant la transformation sur place, la SNBG a dynamisé d’autres secteurs comme le transport et la logistique, contribuant à l’établissement d’un écosystème industriel autour de la filière bois. Cette dynamique renforce la résilience économique du Gabon.
Les experts estiment que la SNBG pourrait devenir un modèle pour d’autres acteurs du secteur. En mettant l’accent sur la durabilité et la responsabilité sociale, elle montre qu’il est possible de concilier développement économique et préservation des ressources naturelles. Ainsi, des initiatives similaires pourraient voir le jour dans d’autres régions du pays, soulignant l’importance d’une gestion durable des forêts.
Conséquences de la Dissolution de la SNBG
Récemment annoncée, la dissolution de la SNBG soulève de vives inquiétudes quant à l’avenir de l’industrie forestière au Gabon. Cette décision pourrait compromettre la gestion des ressources forestières et altérer la durabilité des pratiques d’exploitation. Les experts redoutent qu’en l’absence d’une entité solide comme la SNBG, le pays fasse face à une exploitation anarchique de ses forêts, menaçant ainsi la biodiversité et les écosystèmes locaux.
La dissolution pourrait également entraîner une perte d’emplois significative, touchant non seulement les employés directs mais aussi les secteurs liés à l’industrie forestière. Les communautés locales, qui ont profité des retombées économiques de la SNBG, risquent de se retrouver en difficulté, accentuant ainsi les inégalités économiques et sociales.
Enfin, cette situation interroge la gouvernance du secteur forestier au Gabon. Les acteurs de l’industrie appellent à une réflexion approfondie sur la préservation des acquis réalisés ces dernières décennies et sur la garantie d’un avenir durable pour la filière. Comment le Gabon peut-il naviguer dans cette période de transition tout en veillant à la protection de ses précieuses ressources naturelles ?
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