Défis et Perspectives d’Amélioration des Infrastructures au Kasaï-Central

Une Infrastructure en Crise
Le Kasaï-Central, province riche en ressources naturelles, se heurte à des défis d’infrastructure de taille qui freinent son développement socio-économique. L’isolement géographique, aggravé par un réseau routier en dégradation, complique l’accès aux marchés et limite les opportunités économiques. La route nationale n°1, reliant Tshikapa à Kananga, est menacée par l’érosion, tandis que la voie ferrée reliant Kananga à Ilebo et Lubumbashi est interrompue à la Cité de Bena Leka. Ces problèmes sont intensifiés par des pluies torrentielles, rendant la situation d’autant plus préoccupante.
Le gouverneur Joseph Moïse Kambulu a dénoncé la gravité de la situation, affirmant que la province souffre d’un manque criant d’eau, d’électricité et de routes praticables. Les critiques à l’encontre de l’Office des routes et de l’Office de voirie et drainage se multiplient. Cette impasse a des répercussions directes sur la vie quotidienne des habitants, qui doivent faire face à la rareté des denrées alimentaires et à la flambée des coûts de transport pour des produits essentiels comme le ciment et l’essence.
Les attentes des citoyens sont claires : ils demandent des mesures concrètes et rapides de la part du gouvernement central pour revitaliser les infrastructures routières et énergétiques. L’archevêque Félicien Tambwe a souligné l’importance de l’électricité pour l’industrialisation de la région, avertissant que sans cette ressource, le Kasaï-Central risquerait de devenir un simple marché pour l’Angola.

Engagements du Gouvernement et Projets en Cours
Face à cette crise, le président Félix-Antoine Tshisekedi a promis d’agir pour améliorer les infrastructures de la province. Lors de sa visite à Kananga le 24 décembre 2024, il a assuré que les travaux de la route Kananga-Kalamba-Mbuji, surnommée « la route de l’espoir », seraient achevés avant la fin de son mandat. Ce projet est essentiel pour désenclaver le Grand Kasaï et renforcer les liens économiques avec d’autres provinces et pays voisins.
Parallèlement, le gouvernement prévoit de relancer la centrale hydroélectrique de Katende, un projet stratégique pour l’approvisionnement énergétique de la région. Teddy Lwamba, ministre des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, a annoncé un financement sur fonds propres pour rendre cette centrale opérationnelle dans un délai de 24 mois. La première phase pourrait générer des recettes nécessaires pour le service de la dette, tout en répondant aux besoins énergétiques croissants des villes telles que Kananga, Mbuji-Mayi et Tshimbulu.
Des projets de construction de routes de desserte agricole ont également été présentés, visant à faciliter l’évacuation des produits vers les centres de consommation. Ces initiatives sont primordiales pour soutenir les agriculteurs locaux et combattre la faim, tout enFavorisant l’entrepreneuriat dans le Grand Kasaï.

Perspectives d’Amélioration et Appels à l’Action
Les perspectives d’amélioration des infrastructures au Kasaï-Central dépendent d’un engagement collectif et d’investissements significatifs. La modernisation de la voie ferrée et la réhabilitation des routes sont des priorités pour des experts tels que Daniel Mukoko Samba, vice-premier ministre et ministre de l’Économie nationale. Celui-ci a appelé à la création d’un bloc commun de lobbying afin de convaincre les décideurs d’investir dans ces infrastructures essentielles.
Le Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) a souligné l’importance d’une programmation budgétaire claire pour le projet de la route Kananga-Kalamba-Mbuji, qui souffre d’un financement déficient. Alors que 40 millions de dollars ont été alloués pour un besoin estimé à 278 millions, la viabilité du projet est fortement compromise.
Enfin, la population attend des actions rapides et efficaces pour remédier aux problèmes d’érosion et de ravins menacant les infrastructures. Le président Tshisekedi a annoncé la mise à disposition de plus de 200 millions de dollars pour lutter contre ces enjeux, mais l’exécution de ces projets sera cruciale pour restaurer la confiance des citoyens envers le gouvernement.
Les défis d’infrastructure au Kasaï-Central soulèvent des questions fondamentales sur la gouvernance, l’engagement politique et la nécessité d’une planification stratégique. Comment le gouvernement peut-il garantir que les promesses se traduisent en actions concrètes ? Quelles mesures peuvent être adoptées pour assurer un suivi efficace des projets d’infrastructure ? Les réponses à ces questions détermineront non seulement l’avenir du Kasaï-Central, mais aussi le bien-être de ses habitants.