Contexte historique des problèmes de la SEEG
La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) est depuis longtemps au centre des préoccupations des Gabonais. Elle fait face à des défis structurels majeurs. Depuis la réquisition de l’entreprise en 2018, suite à la rupture de la concession avec Veolia, les difficultés d’approvisionnement en eau et en électricité se sont amplifiées. Les coupures fréquentes d’électricité et l’absence d’eau courante sont devenues des réalités insupportables pour de nombreux citoyens, nourrissant frustration et mécontentement.
Les changements de direction, notamment la nomination de Jean Liévin Idoundou Manfoumbi en août 2024, ont été perçus comme des efforts pour redresser la barre. Mais son limogeage il y’a quelques jours , après seulement trois mois, illustre l’urgence et l’inefficacité des mesures entreprises jusqu’à présent. Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, a exprimé son indignation, qualifiant la gestion de la SEEG de « système mafieux » et appelant à des résultats rapides.
Ce contexte démontre la nécessité d’une réforme profonde et durable au sein de la SEEG. La confiance des Gabonais en un service public efficace est en jeu. Or, l’entreprise peine à remplir ses obligations essentielles.
Le nouveau mandat de Steeve Saurel Legnongo
La nomination de Steeve Saurel Legnongo en tant qu’administrateur provisoire de la SEEG marque un nouvel essai de redressement. Ancien administrateur à la Banque gabonaise de développement, Legnongo possède une solide expérience en audit et en conseil, atouts précieux pour la SEEG. Sa mission est claire : s’attaquer aux problèmes de gestion, de dette et de digitalisation, tout en mettant en œuvre le programme « Un Gabonais, un compteur ».
Les attentes sont élevées. Le ministre de l’Énergie, Jeannot Kalima, insiste sur l’urgence de restaurer la confiance des Gabonais envers les services publics. Mais ces changements de direction suffiront-ils à résoudre les problèmes quotidiens des citoyens ? Les défis demeurent nombreux. Renégocier la dette de la SEEG et moderniser des infrastructures vieillissantes sont des priorités absolues. Les Gabonais, déjà témoins de multiples changements sans véritable amélioration, sont en droit d’émettre des doutes quant à l’efficacité de cette nouvelle administration.
La mise en œuvre de réformes structurelles requiert du temps et des ressources, souvent absents dans le passé. Les promesses de résultats rapides doivent être accompagnées d’actions concrètes et d’une transparence accrue pour rétablir la confiance de la population.
Perspectives d’avenir et enjeux à considérer
Les défis rencontrés par la SEEG sont systémiques et nécessitent une approche globale. Au-delà des changements de direction, il est impératif d’analyser les causes profondes des problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité. Cela implique d’investir dans les infrastructures, d’améliorer la maintenance des équipements et de renforcer la gestion des ressources.
Les réformes doivent s’accompagner d’une volonté politique solide et d’un engagement à long terme, afin d’assurer la pérennité des solutions instaurées. Les Gabonais aspirent à des actions concrètes et à des résultats tangibles. Il est essentiel que les nouvelles autorités prennent en considération leurs préoccupations.
Enfin, la transparence et la responsabilité des dirigeants de la SEEG sont des éléments cruciaux. La population doit être informée des avancées réalisées et des défis à relever, afin de restaurer sa confiance dans un service public longtemps perçu comme défaillant. Le succès de Steeve Saurel Legnongo repose non seulement sur sa capacité à régler les problèmes immédiats, mais aussi sur sa faculté à instaurer une culture de responsabilité et de transparence au sein de la SEEG.