Violations des droits au Gabon : un constat alarmant
Un régime militaire et ses abus
Depuis le coup d’État du 30 août 2023, le Gabon vit sous un régime militaire, générant une vive inquiétude sur le respect des droits et des libertés fondamentales. Les abus se multiplient, témoignant d’une dérive autoritaire sans précédent. Les actes de torture, humiliations publiques et traitements dégradants infligés par les forces de sécurité interpellent la conscience internationale.
Parmi ces violations, les rasages forcés de jeunes surpris à enfreindre le couvre-feu suscitent une indigestion réprobatrice. Ces adolescents, souvent arrêtés sur la voie publique, comparaissent sous la menace d’humiliations : le rasage du crâne avec des outils non désinfectés soulève des problèmes de santé publique, notamment le risque de contamination au VIH/Sida. Au-delà de l’horreur de la scène, ces actes portent atteinte à l’article 12 de la nouvelle Constitution, qui proscrit les traitements cruels et dégradants.
Geoffroy Foumboula, 4e Vice-président de l’Assemblée nationale de Transition, a exprimé son indignation face à ces abus. Il appelle à une prise de conscience collective et à des mesures décisives pour mettre fin à de telles pratiques. Sa voix soulève l’importance de restaurer la dignité des victimes et de protéger leur sécurité contre des forces de sécurité qui semblent hors de contrôle.
Un climat de peur et d’impunité
Le climat de peur au Gabon est exacerbé par des discours menaçants à l’encontre des activistes et des citoyens qui osent s’opposer au régime. Le Garde des Sceaux a récemment ciblé ceux qui critiquent le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), menaçant de représailles juridiques. Cette intimidation plombe gravement la liberté d’expression.
Les jeunes, en particulier, se sentent stigmatisés et humiliés. Les témoignages de ceux rasés avec le même rasoir dépeignent un sentiment d’injustice et de déshumanisation. Ces actes, manifestement contraires à l’intégrité physique et morale, s’ajoutent à une liste de violations des droits humains, créant un terreau fertile pour l’impunité au sein des forces de sécurité.
Le COPIL Citoyen a dénoncé ces traitements dégradants lors des interpellations. Ces abus, en contradiction avec les normes internationales des droits humains, révèlent une absence de mesures concrètes pour enquêter sur ces violences. Les autorités semblent ignorer les préoccupations légitimes des citoyens et des organisations de protection des droits humains.
Un appel à la justice et à la transparence
En réponse à cette situation alarmante, plusieurs organisations, dont le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), réclament une révision du Code électoral et une transparence accrue dans les processus politiques. Le comité en charge de cette révision est critiqué pour son manque de diversité. Cela jette un doute sur la légitimité des décisions prises. Les autorités doivent garantir une participation équitable de toutes les parties prenantes, notamment les partis politiques et les organisations de la société civile.
Les violations des droits au Gabon ne sont pas des incidents isolés. Elles sont intégrées dans un contexte plus large de mauvaise gouvernance et de détournement financier. Alain-Claude Bilie-By-Nze, président de la plateforme Ensemble pour le Gabon (EPG), a averti que l’État de droit est en péril. Il appelle à une conscience collective et à des actions tangibles pour restaurer justice et dignité.
Bien que le couvre-feu ait été levé, les inquiétudes demeurent quant à sa réinstauration potentielle. Les citoyens doivent rester en alerte, continuer à revendiquer leurs droits, et exiger une gouvernance réellement démocratique et respectueuse des droits humains. La situation actuelle pose des questions cruciales : jusqu’où les citoyens doivent-ils aller pour défendre leurs droits ? Quelles mesures peuvent être mises en œuvre pour protéger les libertés publiques au Gabon ?