Une augmentation significative du budget
Le gouvernement camerounais a récemment annoncé une estimation du budget pour l’année 2025, s’élevant à 7 317,7 milliards de francs CFA. Cette annonce a été faite par le Premier ministre Joseph Dion Ngute le 2 décembre 2024, marquant une hausse de 39,6 milliards de francs CFA par rapport à l’année précédente. Cette augmentation, bien que modeste en termes absolus, soulève des questions sur la capacité du gouvernement à répondre aux défis économiques croissants du pays.
Cette hausse budgétaire intervient dans un contexte où le Cameroun cherche à dynamiser sa croissance économique, avec des prévisions de croissance de 4,1 % pour 2025. Cependant, cette croissance doit être mise en perspective avec une inflation projetée à 3,1 %, ce qui pourrait réduire le pouvoir d’achat des citoyens. Les experts économiques s’interrogent sur la manière dont le gouvernement compte équilibrer ces deux facteurs, surtout dans un pays où les inégalités économiques sont marquées.
Il est essentiel de noter que cette augmentation budgétaire s’inscrit dans un cadre plus large de planification économique. Le Cameroun a besoin de 9 670 milliards de FCFA pour financer son plan d’investissement prioritaire (PIP) pour la période 2023-2025, qui comprend 68 projets essentiels. Cela soulève des interrogations sur la manière dont le gouvernement prévoit de mobiliser ces ressources, notamment à travers des partenariats public-privé ou des financements internationaux.
Les priorités budgétaires du gouvernement
Le budget de 2025 met en avant plusieurs priorités stratégiques, notamment l’amélioration des infrastructures, la santé, et l’éducation. Ces secteurs sont cruciaux pour le développement durable du pays et pour répondre aux besoins croissants de la population. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a souligné lors du Conseil de cabinet du 21 novembre 2024 que le gouvernement doit respecter les orientations du président de la République, qui vise à renforcer la dynamique de croissance économique.Les projets d’infrastructure, en particulier, sont au cœur de cette stratégie. Avec 39 projets déjà en cours et 29 autres prévus pour démarrer entre 2023 et 2025, le gouvernement semble déterminé à investir dans des infrastructures qui peuvent stimuler l’économie locale.
Cependant, la mise en œuvre de ces projets reste un défi, notamment en raison des problèmes de corruption et de mauvaise gestion qui ont souvent entravé le progrès dans le passé.Les implications de ces priorités budgétaires sont vastes. Si le gouvernement parvient à mettre en œuvre ces projets de manière efficace, cela pourrait non seulement améliorer les conditions de vie des Camerounais, mais aussi attirer des investissements étrangers. Toutefois, la question demeure : le gouvernement a-t-il les moyens et la volonté politique nécessaires pour surmonter les obstacles qui se dressent sur son chemin ?
Perspectives et défis à venir
Alors que le Cameroun se prépare à mettre en œuvre son budget pour 2025, plusieurs défis se profilent à l’horizon. La nécessité de diversifier l’économie est plus pressante que jamais. Actuellement, le pays dépend fortement des exportations de matières premières, ce qui le rend vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux. Les experts recommandent une transition vers une économie plus diversifiée, axée sur l’agriculture, le tourisme et les technologies de l’information.De plus, la question de la transparence et de la responsabilité dans la gestion des fonds publics est cruciale.
Les citoyens camerounais attendent des résultats tangibles de leurs dirigeants, et le gouvernement doit faire preuve de diligence pour garantir que les ressources sont utilisées de manière efficace. Cela pourrait impliquer la mise en place de mécanismes de suivi et d’évaluation rigoureux pour assurer la bonne exécution des projets financés par le budget.
Enfin, l’engagement des citoyens dans le processus budgétaire est essentiel. Une plus grande participation des communautés locales dans la planification et l’exécution des projets peut renforcer la confiance dans le gouvernement et améliorer les résultats. Les questions qui se posent alors sont : comment le gouvernement peut-il encourager cette participation ? Quels mécanismes pourraient être mis en place pour garantir que les voix des citoyens soient entendues dans le processus décisionnel ? https://actucameroun.com/2024/12/02/exercice-2025-le-premier-ministre-joseph-dion-ngute-annonce-un-budget-de-7-3177-milliards-de-francs-cfa/