Une beauté sous influence
En Afrique, les standards de beauté sont souvent un mélange d’héritages culturels locaux et d’influences globales, notamment occidentales. Ces critères, parfois inaccessibles ou artificiels, façonnent les perceptions de soi et la société, au point d’impacter profondément la santé, l’estime de soi et les relations sociales.
1. Les standards traditionnels de beauté
Historiquement, chaque région d’Afrique avait ses propres critères de beauté, souvent liés à des symboles culturels ou spirituels :
- La corpulence : Dans de nombreuses cultures, un corps bien en chair symbolisait richesse, fertilité et bonne santé.
- Les scarifications : Utilisées dans certains groupes ethniques, elles représentaient une beauté unique et une appartenance culturelle.
- La peau : Une peau éclatante et bien hydratée, souvent valorisée par des soins naturels à base de plantes et d’huiles locales.
Ces critères, bien que variés, valorisaient l’identité culturelle et étaient souvent adaptés aux réalités locales.
2. L’impact des influences coloniales et contemporaines
Avec la colonisation et la mondialisation, des standards de beauté occidentaux ont progressivement remplacé ou mélangé les critères locaux. Ces nouveaux idéaux incluent :
- Teint clair : La valorisation de la peau claire, héritage du colonialisme, pousse à l’utilisation de produits éclaircissants, souvent dangereux pour la santé.
- Cheveux lisses : Les cheveux naturels, notamment crépus, sont parfois perçus comme non professionnels ou moins esthétiques, favorisant l’usage excessif de défrisants.
- Corps mince et « tonique » : Contrairement aux critères traditionnels, la minceur est de plus en plus valorisée, influencée par les médias et les réseaux sociaux.
Ces standards ont conduit à une standardisation de la beauté, parfois au détriment des diversités culturelles africaines.
3. Les conséquences des faux critères de beauté
- Santé physique : L’utilisation de produits éclaircissants contenant du mercure ou des stéroïdes provoque des problèmes cutanés graves, comme le cancer ou des infections chroniques.
- Santé mentale : La pression pour correspondre à ces normes irréalistes entraîne une faible estime de soi et des troubles comme l’anxiété ou la dépression.
- Perte culturelle : Ces standards favorisent un rejet des caractéristiques naturelles, mettant de côté des traditions valorisant la diversité.
4. Une renaissance des standards africains ?
Ces dernières années, une prise de conscience encourage un retour aux valeurs locales :
- Le mouvement « nappy » : De nombreuses femmes célèbrent la beauté des cheveux naturels, avec une large acceptation des coiffures afro.
- Promotions du teint naturel : Des campagnes sensibilisent aux dangers des produits éclaircissants et valorisent la diversité des teints africains.
- Célébration des formes : Des initiatives mettent en avant toutes les morphologies, loin des normes imposées par la culture occidentale.
5. Vers des critères inclusifs et authentiques
Pour lutter contre les faux critères de beauté, il est essentiel de :
- Éduquer : Sensibiliser sur les dangers des pratiques nuisibles et promouvoir des standards diversifiés.
- Revaloriser la culture locale : Mettre en avant les spécificités culturelles et naturelles comme des atouts de beauté.
- Réguler : Imposer des lois pour interdire les produits éclaircissants nocifs et encourager des campagnes publicitaires inclusives.
Les faux critères de beauté en Afrique, hérités de la colonisation et renforcés par la mondialisation, continuent d’avoir des impacts négatifs sur les individus et la société. Cependant, les mouvements prônant une beauté naturelle et diversifiée gagnent du terrain. L’avenir repose sur une redéfinition collective de la beauté, qui célèbre l’authenticité, la santé et la richesse culturelle africaine.