Il est regrettable de voir un favoritisme persistant dans le football gabonais, illustré par la convocation du frère de Mario Lemina par le sélectionneur Thierry Mouyouma. Ce choix met en lumière les obstacles auxquels font face les talents gabonais sans soutien privilégié. Bien que les compétences du joueur évoluant au Paris Saint-Germain ne soient pas en cause, ce favoritisme révèle les graves lacunes du système footballistique gabonais. Cette situation pose des questions sur la compétence des institutions en charge du développement sportif et sur l’état préoccupant du championnat national.
L’incompétence remarquée
L’incompétence manifeste du ministre des Sports gabonais, André Jacques Augand, et du sélectionneur Thierry Mouyouma soulève des interrogations profondes sur la gestion du sport, et plus particulièrement du football, au Gabon. Depuis leur prise de fonction, ces deux figures ont semblé se distinguer par un manque flagrant de vision stratégique et de réactivité face aux défis qui se présentent dans le domaine sportif.
De plus, André Jacques Augand, en tant que ministre des Sports, est censé incarner une autorité capable de mettre en place des politiques publiques efficaces pour le développement du sport au Gabon. Or, force est de constater que sous sa direction, le secteur peine à se structurer et à offrir des opportunités de croissance aux jeunes talents gabonais. L’absence d’initiatives concrètes visant à améliorer l’infrastructure sportive, à diversifier les pratiques et à soutenir les athlètes locaux trahit un manque d’engagement réel pour le développement du sport national. Ce vide institutionnel contribue à maintenir un climat de stagnation dans lequel les initiatives sont trop souvent retardées ou mal orientées, lorsque des décisions sont prises.
Le sélectionneur Thierry Mouyouma semble manquer de la rigueur nécessaire pour insuffler une dynamique de performance aux Panthères du Gabon. Son approche, peu adaptée aux exigences du football moderne, empêche l’équipe de répondre aux attentes populaires. Ses choix tactiques incohérents et ses décisions de convocation, souvent perçues comme influencées par le favoritisme plus que par le mérite, alimentent la frustration des supporters et des acteurs du football gabonais.
L’incapacité des deux hommes à prendre des mesures audacieuses et à faire preuve d’une véritable vision pour le football national révèle un défaut de leadership. Cette situation met en lumière une profonde crise de gouvernance, qui empêche le Gabon de se positionner comme un acteur majeur sur la scène footballistique africaine. Le ministre des Sports et le sélectionneur semblent, à travers leurs manquements successifs, avoir perdu de vue l’objectif primordial : faire progresser le football gabonais et offrir aux jeunes talents l’opportunité de s’épanouir dans des conditions optimales.
Le Championnat Gabonais :
Le championnat gabonais de football, ou Gabon Oil National Football Championship, est la plus haute compétition de football du pays, rassemblant chaque saison les meilleurs clubs nationaux. Cependant, cette ligue, qui devrait être une vitrine du talent gabonais, souffre de multiples problèmes structurels et organisationnels qui minent sa réputation et son développement. Manque de financement, retards dans les calendriers et infrastructures inadéquates font de ce championnat un terrain fertile pour des « fails » retentissants.
Des Retards et Des Interruptions à Répétition
Depuis plusieurs saisons, le championnat gabonais est victime de retards dans son organisation. Les saisons débutent souvent en retard, et il n’est pas rare que le calendrier soit interrompu, parfois pour plusieurs mois. En cause : des problèmes financiers et un manque de préparation des clubs et des autorités. Ces interruptions récurrentes découragent non seulement les joueurs et les entraîneurs, mais aussi les supporters, qui se tournent alors vers des championnats étrangers plus stables.
Une Logistique Chaotique
L’organisation logistique est l’un des points noirs du championnat gabonais. Le transport des équipes pour les matchs à l’extérieur est souvent chaotique, avec des clubs qui se retrouvent sans moyens de déplacement adéquats, obligés de voyager dans des conditions inconfortables. Ce manque de coordination logistique a pour conséquence des matchs reportés ou annulés, au grand désarroi des joueurs et des supporters.
Les Infrastructures en Mauvais État
Les infrastructures sportives au Gabon peinent à répondre aux standards minimums pour un championnat national. De nombreux stades sont vétustes, manquent de confort et de sécurité pour les spectateurs. Les terrains eux-mêmes, mal entretenus, rendent le jeu difficile pour les joueurs et augmentent les risques de blessures. Dans certaines villes, les matchs se déroulent sur des pelouses abîmées, offrant un spectacle bien en deçà de ce que méritent les fans de football gabonais.
Des Salaires en Retard et des Joueurs Démotivés
La question des salaires impayés est un autre problème majeur dans le championnat gabonais. De nombreux joueurs et membres du staff attendent leurs salaires pendant des mois, ce qui engendre une démotivation généralisée et affecte les performances des équipes. Cette situation conduit certains joueurs à envisager d’autres options de carrière, parfois à l’étranger, ou même à quitter le football professionnel.
Une Absence de Couverture Médiatique et de Sponsors
Le manque de visibilité médiatique du championnat gabonais est un autre point de frustration. Alors que d’autres ligues africaines attirent l’attention de médias locaux et internationaux, le championnat gabonais peine à être diffusé de manière régulière. Peu de chaînes locales diffusent les matchs, et les sponsors se montrent réticents à investir dans une compétition qui ne garantit pas de visibilité. Ce manque de couverture réduit l’intérêt du public et limite le potentiel financier de la ligue.
Une Fédération Critiquée et des Supporters Déçus
Les supporters gabonais, expriment régulièrement leur déception face à l’état du championnat national. La Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT) est souvent critiquée pour son manque de transparence et de réactivité. Déçus par la gestion de la ligue et ses performances, de nombreux supporters préfèrent suivre les championnats étrangers, laissant les stades locaux de plus en plus déserts. Pourtant, le championnat gabonais dispose d’un potentiel réel, avec des talents prometteurs et un public passionné.