lundi 23 décembre 2024
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Critiques du CNR sur projet constitutionnel et solutions.

Critiques de la Coalition pour la Nouvelle République sur le projet constitutionnel gabonais

Un projet jugé dangereux pour l’avenir du Gabon

Le 18 septembre 2024, la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) a exprimé des critiques acerbes à l’encontre du projet constitutionnel proposé au Gabon, le qualifiant de « constitution transgenre ». Cette terminologie, utilisée par la CNR, vise à souligner ce qu’elle considère comme une incohérence et un manque de clarté dans le texte proposé, qui pourrait compromettre l’avenir démocratique du pays. La coalition, qui s’est formée un an après le coup d’État ayant mis fin au règne des Bongo, alerte sur un texte qu’elle qualifie de « monstre juridique » et qui, selon elle, crée un déséquilibre institutionnel.

Les critiques de la CNR se concentrent sur plusieurs points problématiques qu’elle a énumérés, parmi lesquels figure le rôle consultatif de l’Assemblée constituante, qui, selon elle, ne devrait pas se limiter à une simple consultation. De plus, la coalition dénonce un ordonnancement juridique jugé illogique, sans mise en avant des principes fondamentaux, ce qui pourrait nuire à la clarté et à la stabilité des institutions gabonaises.

Concentration des pouvoirs et exclusion politique

Un autre point de discorde majeur concerne la concentration excessive des pouvoirs entre les mains du Président. La CNR critique le fait que le Vice-Président soit nommé par le Président plutôt qu’élu, ce qui, selon elle, compromet la séparation des pouvoirs. Cette concentration des pouvoirs est perçue comme une menace pour la démocratie, permettant à un président « omniprésent et omnipotent » d’exercer un pouvoir sans comptes à rendre.

Les conditions d’éligibilité à la présidence sont également jugées discriminatoires par la coalition. En effet, la CNR s’oppose à des critères qui excluent certains Gabonais, notamment ceux nés d’un parent étranger, ce qui pourrait créer des fractures au sein de la société. De plus, la coalition s’inquiète de l’obligation pour les candidats de parler une langue locale, une condition qu’elle considère comme arbitraire et potentiellement discriminatoire.

Un appel à la responsabilité et à l’inclusivité

La CNR appelle les autorités de transition à agir avec responsabilité pour établir des institutions solides et démocratiques. Alain-Claude Bilie-By-Nze, représentant de la coalition, a averti que le rejet de cette opportunité pourrait mener à un nouvel coup d’État, soulignant l’importance d’un consensus autour d’un projet plus inclusif et démocratique. Il a également plaidé pour l’intervention de la communauté internationale, notamment de la CEEAC, de l’Union africaine et des Nations unies, afin d’éviter la discorde et de promouvoir l’unité nationale.

En somme, les critiques formulées par la Coalition pour la Nouvelle République mettent en lumière des préoccupations profondes concernant l’avenir politique du Gabon. La coalition insiste sur la nécessité d’un véritable débat national sur les institutions du pays, afin de garantir que la nouvelle Constitution soit le reflet des aspirations de tous les Gabonais et non d’un texte qui favoriserait un hyper-présidentialisme et l’exclusion de certaines catégories de la population.

Concentration des pouvoirs et stabilité politique au Gabon

Un contexte historique de centralisation

La concentration des pouvoirs au Gabon n’est pas un phénomène nouveau. Depuis l’indépendance en 1960, le pays a connu des régimes autoritaires, notamment sous la présidence d’Omar Bongo, qui a dirigé le pays pendant plus de 40 ans. Cette centralisation du pouvoir a souvent été justifiée par la nécessité de maintenir la stabilité et l’ordre, mais elle a également conduit à des dérives autoritaires, à la corruption et à une exclusion croissante des voix dissidentes. Le coup d’État du 30 août 2023, qui a porté le général Brice Clotaire Oligui Nguema au pouvoir, a été présenté comme une « libération » du peuple gabonais, mais il soulève des questions sur la pérennité de la démocratie dans un contexte où le président détient des pouvoirs étendus.

Geoffroy Foumboula, député de la Transition, a exprimé ses préoccupations concernant la proposition d’un régime présidentiel fort, qui supprimerait le poste de Premier ministre et donnerait au président le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. Cette concentration des pouvoirs pourrait, selon lui, entraver la démocratie et ouvrir la voie à des abus de pouvoir, surtout si des dirigeants de moindre moralité accédaient à ces fonctions.

Les implications d’une gouvernance centralisée

La concentration des pouvoirs entre les mains du président peut avoir des conséquences directes sur la stabilité politique du Gabon. En effet, un président omnipotent peut prendre des décisions sans consultation ni contre-pouvoir, ce qui peut engendrer des frustrations au sein de la population et des tensions entre les différentes factions politiques. Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre, a mis en garde contre un projet de Constitution qui pourrait renforcer l’hyper-présidentialisme, compromettant ainsi les acquis démocratiques du pays.

De plus, la suppression des mécanismes de contrôle et d’équilibre, tels que la possibilité pour l’Assemblée nationale de contrecarrer les décisions présidentielles, pourrait mener à une gouvernance opaque et à une corruption accrue. Le Gabon, qui se classe mal en matière de bonne gouvernance selon l’index Mo Ibrahim, pourrait voir ces problèmes s’aggraver si le président détient des pouvoirs excessifs sans accountability.

Les risques de tensions sociales et politiques

La concentration des pouvoirs peut également exacerber les tensions sociales, notamment si des groupes marginalisés se sentent exclus du processus politique. Le projet de nouvelle Constitution, qui inclut des dispositions jugées discriminatoires, pourrait créer des divisions au sein de la société gabonaise. Pierre-Claver Maganga Moussavou, leader du Parti social-démocrate, a exprimé son opposition à certaines clauses qui limitent l’âge des candidats à la présidence, soulignant que cela pourrait écarter des voix importantes du débat politique.

En outre, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a mis en garde contre les discours de division et les tentatives de sabotage du processus électoral, ce qui témoigne d’une inquiétude croissante face à une opposition qui pourrait se radicaliser si elle se sentait étouffée par un régime autoritaire. La gestion des tensions sociales sera cruciale pour maintenir la stabilité politique, et cela nécessite une approche inclusive qui prenne en compte les préoccupations de tous les Gabonais.

Vers une gouvernance inclusive et démocratique

Pour garantir la stabilité politique au Gabon, il est impératif que la concentration des pouvoirs soit accompagnée d’une volonté d’inclusivité et de dialogue. Le général Oligui Nguema a plaidé pour un dialogue national inclusif, mais la mise en œuvre de cette promesse sera déterminante. Les réformes doivent viser à établir des mécanismes de contrôle et d’équilibre, permettant à l’Assemblée nationale et à d’autres institutions de jouer un rôle actif dans la gouvernance.

Les acteurs politiques, comme la Coalition pour la Nouvelle République, appellent à un projet constitutionnel plus inclusif qui respecte les principes démocratiques et favorise la participation de tous les citoyens. La manière dont les autorités de transition géreront les événements à venir, notamment le référendum constitutionnel, pourrait avoir des conséquences majeures sur la stabilité politique du Gabon.

Conclusion : Un avenir incertain

La concentration des pouvoirs entre les mains du président au Gabon soulève des questions cruciales sur l’avenir démocratique du pays. Si cette centralisation peut offrir une certaine efficacité dans la prise de décision, elle comporte également des risques significatifs d’abus de pouvoir, de corruption et de tensions sociales. La transition politique actuelle est un moment charnière qui déterminera si le Gabon pourra évoluer vers un système plus inclusif et démocratique ou s’il sombrera à nouveau dans l’autoritarisme.

Les Gabonais doivent se poser des questions essentielles : comment garantiront-ils que leurs voix soient entendues dans un système où le pouvoir est concentré ? Quelles mesures seront mises en place pour assurer la transparence et la responsabilité des dirigeants ? L’avenir politique du Gabon dépendra de la capacité de ses dirigeants à répondre à ces défis avec sagesse et détermination.

Mesures de la CNR pour des Institutions Gabonaises Solides

Contexte et Objectifs de la CNR

La Coalition pour la Nouvelle République (CNR) a été formée dans un contexte de transition politique au Gabon, suite au coup d’État du 30 août 2023. Son objectif principal est de garantir la mise en place d’institutions démocratiques solides et consensuelles, capables de répondre aux aspirations du peuple gabonais. Dans sa déclaration du 18 septembre 2024, la CNR a exprimé des préoccupations majeures concernant le projet de nouvelle Constitution, qu’elle qualifie de « transgenre » et potentiellement dangereux pour l’avenir du pays.

La CNR critique notamment la concentration des pouvoirs entre les mains du président et appelle à une séparation claire des pouvoirs. Elle souligne l’importance d’une constitution qui soit le fruit d’un consensus national, afin d’éviter de reproduire les erreurs du passé. Dans ce cadre, plusieurs mesures concrètes sont proposées pour établir des institutions gabonaises solides et consensuelles.

Mesures Proposées par la CNR

Parmi les mesures concrètes proposées par la CNR, on trouve l’élargissement du processus de consultation aux corps intermédiaires et aux acteurs de la société civile. Cette approche vise à garantir que toutes les voix, y compris celles des groupes marginalisés, soient entendues dans le processus de rédaction de la nouvelle Constitution. En intégrant une diversité d’opinions, la CNR espère créer un texte qui reflète véritablement les aspirations de l’ensemble de la population gabonaise.

De plus, la CNR insiste sur la nécessité d’analyser les réserves et critiques formulées par les différents acteurs de manière neutre et méthodique. Cela implique une évaluation rigoureuse des propositions d’amendement et une prise en compte des préoccupations soulevées par des figures politiques comme Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui a mis en garde contre les risques d’exclusion et de division sociale.

La transparence et l’ouverture sont également des principes fondamentaux que la CNR souhaite voir intégrés dans le processus constitutionnel. En favorisant un dialogue continu entre les autorités de transition et la population, la CNR espère instaurer un climat de confiance et de coopération, essentiel pour la réussite de la transition politique.

Implications et Perspectives d’Avenir

Les mesures proposées par la CNR ont des implications profondes pour l’avenir démocratique du Gabon. En plaçant la constitution à venir au-dessus de tout, la CNR appelle à une réflexion collective sur la nature et l’organisation des institutions gabonaises. Cela pourrait permettre de construire un cadre institutionnel qui favorise la stabilité politique et la cohésion sociale, tout en respectant les droits fondamentaux de chaque citoyen.

En outre, la CNR souligne l’importance d’éviter les dérives autoritaires et de garantir une séparation claire des pouvoirs. Cela inclut la nécessité de revoir des dispositions telles que la nomination du vice-président par le président, qui pourrait nuire à l’équilibre des pouvoirs. En plaidant pour une constitution inclusive, la CNR espère également prévenir les tensions ethniques et sociales qui pourraient découler d’une exclusion systématique de certaines catégories de la population.

Enfin, la CNR appelle à une mobilisation collective pour garantir que les réformes institutionnelles soient non seulement acceptées, mais également soutenues par l’ensemble de la population. Cela nécessite un engagement actif de la société civile, des partis politiques et des institutions internationales pour accompagner le Gabon dans cette transition cruciale.

Une démocratie authentique pour prévenir les dérives autoritaires au Gabon

Contexte politique actuel au Gabon

Depuis le coup d’État du 30 août 2023, le Gabon traverse une période de transition politique marquée par des tensions croissantes autour d’un projet de révision constitutionnelle. Le gouvernement de transition, dirigé par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a promis un retour à l’ordre constitutionnel, mais des voix critiques, notamment celles de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) et d’Alain-Claude Bilie-By-Nze, s’élèvent contre un projet de Constitution jugé dangereux. Ces critiques soulignent la concentration des pouvoirs entre les mains du président, remettant en question l’équilibre démocratique.

Dans ce contexte, la nécessité d’une démocratie authentique se fait pressante. Une démocratie véritable, fondée sur le respect des droits humains, la séparation des pouvoirs et la participation citoyenne, pourrait jouer un rôle crucial dans la stabilisation politique du pays. En effet, l’absence de ces éléments fondamentaux pourrait conduire à des dérives autoritaires, comme l’ont montré les précédents historiques du Gabon et d’autres pays africains.

Les fondements d’une démocratie authentique

Pour qu’une démocratie soit considérée comme authentique, elle doit garantir plusieurs principes essentiels. Tout d’abord, la séparation des pouvoirs est primordiale. Cela implique que le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire doivent fonctionner de manière indépendante, afin d’éviter toute concentration de pouvoir qui pourrait mener à des abus. Geoffroy Foumboula, député de la Transition, a exprimé ses inquiétudes concernant la suppression du poste de Premier ministre et la possibilité pour le président de dissoudre l’Assemblée nationale, soulignant que ces mesures pourraient compromettre l’équilibre des pouvoirs.

Ensuite, la participation citoyenne est un autre pilier fondamental. Les citoyens doivent avoir la possibilité de s’exprimer librement et de participer aux décisions qui les concernent. Cela inclut la nécessité d’organiser des élections transparentes et inclusives, comme l’ont souligné plusieurs acteurs politiques, dont Adrien Nguema Mba, ministre du Travail, qui a annoncé la tenue imminente des élections professionnelles. Ces élections sont perçues comme un moment historique pour renforcer le dialogue social et la légitimité des représentants du personnel.

Enfin, la promotion des droits humains et des libertés fondamentales est essentielle pour établir une démocratie solide. Alain-Claude Bilie-By-Nze a mis en garde contre les exclusions prévues dans le projet de Constitution, qui pourraient compromettre la cohésion sociale. Une démocratie authentique doit garantir que tous les citoyens, indépendamment de leur origine ou de leur statut, aient accès aux mêmes droits et opportunités.

Implications pour l’avenir politique du Gabon

La mise en place d’une démocratie authentique au Gabon pourrait avoir des implications profondes pour l’avenir politique du pays. En favorisant un espace de débat ouvert et en intégrant diverses voix, le Gabon pourrait éviter les dérives autoritaires qui ont marqué son histoire récente. La CNR appelle à un débat ouvert et responsable, soulignant l’importance d’un dialogue national inclusif pour éviter des tensions et garantir la stabilité politique.

De plus, une démocratie solide pourrait renforcer la légitimité du gouvernement et favoriser la confiance des citoyens envers les institutions. Cela est d’autant plus crucial dans un contexte où la population exprime des préoccupations concernant la corruption et la gestion des ressources publiques. Le Gabon, classé 44ème sur 52 pays en Afrique selon l’index Mo Ibrahim de bonne gouvernance, doit réfléchir à des solutions pour améliorer la transparence et la responsabilité dans la gestion publique.

Enfin, la coopération internationale pourrait également jouer un rôle clé dans ce processus. Le soutien des organisations internationales et des pays développés, comme l’a souligné Oligui Nguema lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, pourrait contribuer à renforcer les capacités institutionnelles et à promouvoir des réformes démocratiques. En somme, une démocratie authentique pourrait non seulement prévenir les dérives autoritaires, mais aussi établir un cadre propice à la paix, à la stabilité et au développement durable au Gabon.

En conclusion, la question se pose : le Gabon saura-t-il tirer les leçons de son passé pour construire une démocratie véritable, capable de garantir les droits de tous et de prévenir les dérives autoritaires ? Les acteurs politiques et la société civile auront-ils la volonté de s’engager dans un dialogue constructif pour bâtir un avenir meilleur ?

https://www.gabonreview.com/un-projet-constitutionnel-transgenre-la-declaration-de-la-cnr-a-laquelle-vous-avez-echappe/

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