Les Enjeux Politiques Actuels à Libreville
Destitution de Proches du Président de la Transition
Le 19 juin 2024, le Président de la Transition, Brice Oligui Nguema, a destitué ses deux demi-frères de leurs postes respectifs dans la haute administration et l’armée en raison de comportements jugés déviants. Aurélien Marcel Mintsa Mi Nguema, directeur général du Budget et des Finances publiques, aurait agi de manière autonome en prenant des décisions sans autorisation préalable. Le lieutenant-colonel Pierre Bibang Bi Nguema aurait commis des actes graves. Ces destitutions envoient un message clair de fermeté de la part de Brice Oligui Nguema à tous les acteurs de l’administration et de l’armée gabonaise.
Adoption du Nouveau Code Électoral Contesté
Le 20 juin 2024, l’Assemblée nationale de transition du Gabon a adopté un nouveau code électoral contesté. Cette décision a provoqué des remous au sein de l’Assemblée, avec des députés dénonçant un recul démocratique et un non-respect des procédures. Certains élus ont appelé à une révision de la loi controversée et ont interpellé le président de la transition pour préserver un climat de confiance. Des voix s’élèvent pour défendre le code électoral et prévoient des débats animés sur les règles du scrutin à venir.
Restauration de l’Autorité de l’État et la Dignité du Peuple Gabonais
Le texte publié le 19 juin 2024 par Adrien Nkoghe Essingone met en avant la nécessité de restaurer l’autorité de l’État et la dignité du Peuple gabonais. Il souligne l’importance de renforcer l’économie pour améliorer les ressources de l’État et garantir une distribution équitable de la richesse. Il appelle à sortir de la culture du silence pour bâtir ensemble un Gabon juste et prospère, où chaque citoyen peut vivre dignement, où l’autorité de l’État est respectée et où l’économie est au service de tous.
Position des principaux leaders politiques au Gabon
Opposition au nouveau code électoral
Des députés mécontents, tels que Marcel Libama, Jean Valentin Leyama, Raphaël Badenga Lendoye, Sosthène Nguema Nguema et Edgard Owono, ont quitté l’hémicycle pour protester contre le refus d’un vote à bulletin secret concernant le nouveau code électoral. Ils contestent le transfert de l’organisation des scrutins vers le ministère de l’Intérieur et soulignent l’urgence de la loi électorale. Ces députés appellent à préserver un climat de confiance et à garantir des élections transparentes.
Demande de publication du projet de révision constitutionnelle
Le parti politique Réagir, dirigé par Guy Roger Wora, demande la publication du projet de révision constitutionnelle pour un débat national. Ils exhortent les autorités de la transition à rendre le texte complet public afin d’assurer une gouvernance participative et transparente. Réagir craint que l’absence d’adhésion populaire compromette l’avenir du pays et espère que la publication du projet permettra aux citoyens de contribuer avec leurs perspectives.
Appel à une rupture radicale avec le passé
L’ancien député Adrien Nkoghé Essingone plaide pour une rupture radicale avec les travers du passé au Gabon. Il souligne l’importance de restaurer l’autorité de l’État, l’impunité zéro et l’intégrité pour ériger des institutions fortes. Essingone appelle à des décisions drastiques pour changer la mentalité des populations et soutenir l’appropriation négociée de l’économie nationale.
Les Récentes Élections et Leur Impact sur la Dynamique Politique à Libreville
Les Députés « Boudeurs » et Le Nouveau Code Électoral
Le 20 juin 2024, le nouveau code électoral a été adopté au Gabon malgré le refus de 10 députés « boudeurs » de participer au vote. Ces députés, dont Marcel Libama, Jean Valentin Leyama, Raphaël Badenga Lendoye, Sosthène Nguema Nguema et Edgard Owono, ont quitté la salle de l’Assemblée nationale pour protester contre le refus d’un vote à bulletin secret. Le nouveau code autorise le ministère de l’Intérieur à organiser les élections à la place du Centre gabonais des élections (CGE), dissous suite à un dialogue national inclusif en avril. Une députée a expliqué que ce code pourra être modifié pour s’adapter à une future constitution adoptée par référendum avant fin 2024. Le ministre de l’Intérieur a défendu ce code pour permettre l’organisation légale du prochain référendum constitutionnel.
Les Réactions de la Société Civile et des Acteurs Politiques
Le parti politique Réappropriation du Gabon, de son indépendance pour sa reconstruction (Réagir), a demandé la publication du projet de révision constitutionnelle pour un débat national. Réagir craint que la future Constitution ne manque d’adhésion populaire et espère une transparence dans ce processus pour une gouvernance plus participative et transparente. Les autorités gabonaises ont décidé de proroger d’un mois la mercuriale des prix pour lutter contre la vie chère et répondre aux préoccupations des ménages. Le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, montre ainsi sa volonté de répondre aux besoins de la population en maintenant les prix établis jusqu’au mois de juillet prochain.
Les Débats et les Négociations à Venir
Des débats vifs sont à prévoir sur cette réforme électorale controversée, avec des négociations à venir sur les règles du scrutin. Les députés opposants ont rappelé que l’examen d’un nouveau Code électoral devrait intervenir en janvier 2025 selon le calendrier de la Transition. Ils jugent la pertinence de ce texte loin d’être établie et préconisent une loi référendaire pour mettre à jour la législation sur les référendums. Les députés mécontents ont interpellé le président de transition sur l’impérieuse nécessité de préserver le climat de confiance et de sérénité.
Défis majeurs du gouvernement actuel à Libreville et leur impact sur la stabilité politique du pays
Crise économique et surendettement
Le ministre de l’Économie et des participations, Mays Mouissi, a souligné que le surendettement du Gabon n’est pas la faute du gouvernement actuel de la transition mais plutôt du régime précédent. La dette publique du Gabon s’élève à 70,5% du PIB, avec des remboursements importants en 2024. Malgré les réformes mises en place pour optimiser les recettes et gérer les finances publiques, les marges budgétaires limitées posent un défi majeur. Ces défis économiques ont un impact direct sur la stabilité politique du pays, car la gestion de la dette et des finances publiques est cruciale pour maintenir la confiance des citoyens et des investisseurs.
Réforme électorale controversée
Le nouveau code électoral adopté par l’Assemblée nationale de transition a suscité des réactions vives et une contestation de la part de certains députés et acteurs de la société civile. Les critiques portent sur le transfert de l’organisation des scrutins du Centre gabonais des élections vers le ministère de l’Intérieur, remettant en question la transparence et l’équité des élections à venir. Cette réforme électorale controversée risque de créer des tensions et d’entacher la légitimité des futurs scrutins, ce qui pourrait compromettre la stabilité politique du pays.
Lutte contre la corruption et l’impunité
Le cas de Brice Laccruche Alihanga, accusé de détournement de fonds publics, corruption et blanchiment d’argent, met en lumière les défis de la lutte contre la corruption au Gabon. Son évacuation en France pour des soins intensifs a entraîné le report de son procès, soulevant des questions sur l’efficacité du système judiciaire. La nécessité de garantir l’application de la loi et de lutter contre l’impunité est cruciale pour maintenir la confiance des citoyens dans les institutions et assurer la stabilité politique du pays.