Transparence budgétaire au Gabon : les recettes douanières et fiscales toujours en hausse
Depuis que le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) est à la tête du pays, le vent de la transparence budgétaire souffle au Gabon. Les informations inhérentes aux recettes douanières et fiscales publiées chaque fin de mois par le Ministère de l’Économie et des Participations en sont la preuve. Mays Mouissi, a présenté ce 22 février , les chiffres clés de son département ministériel pour le mois de janvier. Il a indiqué une augmentation de 113,37% du taux de collecte des recettes douanières, tandis que le taux de réalisation des recettes fiscales a progressé de 119,49%.
Si le régime déchu d’Ali Bongo Ondimba refusait de communiquer les recettes douanières et fiscales, traduisant ainsi leur gestion absconse, ce n’est pas le cas du CTRI qui fait preuve de transparence budgétaire. Pour le mois de janvier dernier , les recettes douanières et fiscales sont encore en hausse par rapport aux prévisions. C’est désormais une coutume pour Mays Mouissi, publier en toute transparence chaque mois les recettes douanières et fiscales.
Ainsi , sur une projection de 29,919 milliards de francs CFA de recettes douanières, les services concernés ont réalisé une collecte de l’ordre de 39,23 milliards de francs CFA en janvier 2024 Soit un taux de réalisation de 113,37%. Concernant les recettes fiscales, la projection tablait sur 93,79% milliards de francs CFA. Or, à fin Janvier, les administrations en charge de la collecte ont ramené 111,99 milliards de francs CFA. Soit un taux de réalisation de 119,49%.
Ces efforts visent à soutenir le panier de la ménagère et à contenir l’inflation. S’agissant du remboursement de la dette, là aussi , le gouvernement continue de faire des efforts considérables. 116,38 milliards ont été décaissés en Janvier 2024. C’est +289,323% par rapport à décembre 2023.
La CNLCEI auditionne Steeve Nzegho Dieko et Abdul Oceni Ossa pour soupçons de corruption
Après Cyriaque Mvourandjiami et Gisèle Mombo, Steeve Nzegho Dieko et Abdul Oceni Ossa ont été à leur tour, auditionnés par des commissaires membres de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI), pour soupçons de corruption et de détournements des deniers publics. Ces actions visent à lutter contre la corruption et à mettre en lumière les pratiques illégales qui nuisent à la bonne gouvernance.
En s’attaquant aux acteurs impliqués dans des affaires de corruption, le Gabon envoie un message fort sur sa détermination à combattre ce fléau et à promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques. Ces actions contribuent à renforcer la confiance des partenaires internationaux et des citoyens dans les institutions du pays.
Passation des marchés publics : les autorités contractantes outillées
La passation des marchés publics est un domaine sensible où la corruption peut prospérer. En formant les autorités contractantes et en les sensibilisant sur les exigences liées aux mécanismes de planification des marchés publics, le Gabon renforce les mesures de transparence et de bonne gouvernance dans ce secteur clé. Ces actions visent à rompre avec les mauvaises habitudes du passé et à garantir le respect strict de la loi en matière de passation des marchés publics.
En outillant les autorités contractantes, le Gabon montre son engagement à lutter contre la corruption et à promouvoir des pratiques éthiques dans la gestion des fonds publics. Ces initiatives contribuent à renforcer la transparence et la légitimité des processus d’attribution de marchés publics, ce qui a un impact positif sur la perception de la corruption dans le pays.
Principaux obstacles dans la lutte contre la corruption au Gabon
La lutte contre la corruption au Gabon est confrontée à plusieurs obstacles majeurs qui entravent son efficacité :
Manque de transparence
Les autorités gabonaises sont souvent critiquées pour un manque de transparence dans la gestion des affaires publiques, ce qui favorise les actes de corruption. Les informations sur les contrats publics, les finances de l’État et les transactions politiques ne sont pas toujours accessibles au public, ce qui rend difficile la surveillance des activités suspectes.
Impunité et corruption institutionnalisée
L’impunité est un problème majeur au Gabon, où les personnes impliquées dans des actes de corruption ne sont pas toujours tenues responsables. De plus, la corruption est souvent enracinée dans les institutions, ce qui rend la lutte contre ce fléau encore plus difficile.
Faiblesse du système judiciaire
Le système judiciaire gabonais est souvent critiqué pour son manque d’indépendance et d’efficacité. Les procès liés à la corruption peuvent être longs et sujets à des pressions politiques, ce qui entrave la poursuite des responsables corrompus.
Solutions envisageables pour surmonter ces obstacles
Renforcement des institutions de lutte contre la corruption
Il est essentiel de renforcer les institutions chargées de lutter contre la corruption, telles que la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI), en leur accordant plus d’indépendance et de ressources pour mener à bien leurs enquêtes.
Promotion de la transparence et de la reddition de comptes
Les autorités gabonaises doivent promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques en rendant les informations financières et politiques accessibles au public. Cela contribuera à accroître la surveillance et à dissuader les actes de corruption.
Réforme du système judiciaire
Une réforme du système judiciaire gabonais est nécessaire pour garantir son indépendance et son efficacité dans la poursuite des affaires de corruption. Des mesures doivent être prises pour accélérer les procédures judiciaires et assurer que les responsables corrompus soient traduits en justice.
Sensibilisation et éducation
La sensibilisation du public sur les dangers de la corruption et l’importance de la bonne gouvernance est essentielle. Des campagnes de sensibilisation et des programmes éducatifs peuvent contribuer à changer les mentalités et à promouvoir une culture de l’intégrité.
En mettant en œuvre ces solutions, les autorités gabonaises pourraient progresser dans leur lutte contre la corruption et renforcer la confiance des citoyens dans les institutions publiques.
Le rôle des médias et de la société civile gabonaise dans la lutte contre la corruption
Les médias et la société civile gabonaise jouent un rôle crucial dans la dénonciation et la lutte contre la corruption dans le pays. Les médias, en tant que quatrième pouvoir, ont le devoir d’informer objectivement la population sur les cas de corruption, de mettre en lumière les abus et les malversations, et de tenir les autorités responsables de leurs actes. Grâce à leur capacité à diffuser l’information et à sensibiliser le public, les médias contribuent à créer une culture de transparence et de responsabilité.
De même, la société civile, par le biais d’organisations non gouvernementales, d’activistes et de militants, joue un rôle essentiel dans la surveillance des institutions publiques et la dénonciation des actes de corruption. Ces acteurs agissent comme des contre-pouvoirs, en exerçant une pression sur les autorités et en faisant entendre la voix des citoyens.
Les limites rencontrées
Cependant, les médias et la société civile gabonaise rencontrent plusieurs limites dans leur action contre la corruption. Tout d’abord, la répression et l’intimidation sont des risques constants pour les journalistes et les militants qui osent dénoncer la corruption. Les autorités en place peuvent exercer des pressions, voire des représailles, à l’encontre de ceux qui mettent en lumière les pratiques malhonnêtes.
Par ailleurs, le manque de ressources et de soutien financier constitue un obstacle majeur pour les médias et les organisations de la société civile engagés dans la lutte contre la corruption. Sans moyens adéquats, il leur est difficile de mener des enquêtes approfondies, de produire des contenus de qualité et de faire face aux éventuelles poursuites judiciaires.
Enfin, la culture de l’impunité et le manque de volonté politique pour lutter réellement contre la corruption sont des freins importants. Les réseaux de corruption étant souvent ancrés dans les structures du pouvoir, il est difficile de les démanteler sans un engagement ferme des autorités et une réforme institutionnelle en profondeur.
Malgré ces défis, les médias et la société civile gabonaise continuent de jouer un rôle crucial dans la lutte contre la corruption, en dépit des risques et des obstacles auxquels ils sont confrontés.
Les récentes réformes en matière de gouvernance et de transparence au Gabon
Les récentes réformes en matière de gouvernance et de transparence au Gabon ont marqué un tournant majeur dans la lutte contre la corruption. En effet, depuis l’arrivée du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) au pouvoir, une volonté politique claire de promouvoir la transparence budgétaire et de renforcer les mécanismes de contrôle a été mise en place.
Renforcement de la transparence budgétaire
Les réformes ont permis une publication régulière des recettes douanières et fiscales, offrant ainsi une visibilité accrue sur la gestion des finances publiques. Cette transparence a contribué à dissiper les doutes sur la gestion des ressources financières et à renforcer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux.
Lutte contre la corruption
La publication des chiffres clés du ministère de l’Économie et des Participations, avec des taux de collecte des recettes douanières et fiscales en forte progression, témoigne d’une volonté de lutter activement contre la corruption. En rendant compte de manière transparente des flux financiers, le gouvernement gabonais envoie un message fort de tolérance zéro envers la corruption.
Les défis persistants à relever
Malgré ces avancées, des défis persistent dans la lutte contre la corruption au Gabon. Parmi les principaux défis figurent :
Renforcer les institutions de contrôle
Il est essentiel de renforcer les institutions de contrôle et de lutte contre la corruption pour garantir une application effective des réformes. Cela passe par une indépendance accrue de ces institutions et des moyens suffisants pour mener à bien leurs missions.
Éduquer et sensibiliser
Une sensibilisation accrue de la population sur les enjeux de la corruption et sur les canaux de dénonciation est nécessaire pour impliquer l’ensemble de la société dans cette lutte. L’éducation et la formation sont des leviers essentiels pour changer les mentalités et promouvoir une culture de l’intégrité.
Poursuivre les réformes structurelles
Il est primordial de poursuivre les réformes structurelles en matière de gouvernance et de transparence pour consolider les progrès déjà réalisés. Cela implique de renforcer la législation anti-corruption, de promouvoir la déclaration d’intérêts des responsables publics et d’instaurer des mécanismes de contrôle renforcés.
En conclusion, les récentes réformes en matière de gouvernance et de transparence au Gabon ont indéniablement renforcé la lutte contre la corruption, mais des défis persistants nécessitent une action continue et coordonnée de la part des autorités et de la société civile pour consolider ces avancées et instaurer une culture de l’intégrité et de la transparence.