Répondre à la crise de l’abandon d’enfants au Cameroun

Contexte et enjeux de l’abandon d’enfants
La crise de l’abandon d’enfants au Cameroun est un problème urgent qui touche de nombreuses familles. Les données de l’UNICEF indiquent un taux alarmant d’abandon, avec des milliers de cas signalés chaque année. Ces abandons résultent de divers facteurs, notamment la pauvreté, les troubles mentaux et les violences domestiques.
Le Cameroun, marqué par des crises économiques et politiques, a vu ses familles se désintégrer. Les conflits armés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest aggravent encore cette situation. Beaucoup de parents, incapables de répondre aux besoins fondamentaux de leurs enfants, choisissent d’abandonner.
Les témoignages des travailleurs sociaux et des ONG, comme l’ONG « SOS Villages d’Enfants », révèlent que 60 % des enfants abandonnés proviennent de familles monoparentales. Ces données illustrent l’urgence d’une réponse adaptée pour soutenir ces familles vulnérables.

Politiques publiques existantes et leurs limites
Le gouvernement camerounais a initié plusieurs politiques pour protéger les droits des enfants, notamment la loi de 2016 sur la protection de l’enfant. Pourtant, les résultats sont encore décevants. Les structures d’accueil manquent souvent de ressources et sont insuffisantes pour répondre aux besoins des enfants abandonnés.
Les campagnes de sensibilisation sur les droits des enfants ne touchent pas toujours les populations vulnérables. Les parents, mal informés des aides disponibles, continuent de faire des choix difficiles pour leurs enfants.
Les experts, comme le professeur Jean-Claude Ngwa de l’Université de Yaoundé, insistent sur la nécessité d’une approche multisectorielle. Selon lui, « sans collaboration entre les ministères de la santé, de l’éducation et des affaires sociales, les efforts resteront fragmentés. »

Propositions pour une adaptation des politiques publiques
Pour répondre efficacement à cette crise, il est essentiel d’adapter les politiques en tenant compte des réalités locales. L’amélioration de l’accès aux services sociaux est primordiale. Renforcer les structures d’accueil et former le personnel pour aider les enfants abandonnés est crucial. La création de centres d’accueil temporaires dans les zones les plus touchées serait bénéfique.
Parallèlement, la sensibilisation des communautés doit devenir une priorité. Des campagnes ciblées, utilisant des médias locaux et des leaders communautaires, peuvent informer les familles sur les ressources disponibles. Des programmes de soutien pour les mères célibataires, incluant des formations et des aides financières, pourraient également atténuer le risque d’abandon.
Enfin, une approche intégrée qui rassemble ONG, communautés et gouvernement est indispensable. Des partenariats public-privé doivent être établis pour mobiliser ressources et compétences. Le rapport de l’UNICEF 2022 le résume bien : « les solutions durables nécessitent action collective et coordonnée. »
La crise de l’abandon d’enfants au Cameroun pose des questions importantes sur notre responsabilité collective. Comment les différentes parties prenantes peuvent-elles travailler ensemble pour mettre en œuvre ces changements nécessaires ? Quelles leçons pouvons-nous tirer des initiatives réussies dans d’autres pays ? Ces réflexions sont vitales pour bâtir une société plus juste et protectrice des droits des enfants.


