Kinshasa, 17 janvier 2025 – Dans une déclaration retentissante, le général Bruno Mandefu, commandant des opérations du Front Nord en République démocratique du Congo (RDC), a affirmé que le conflit armé qui ravage cette région ne serait pas le fait du groupe rebelle M23, mais directement orchestré par l’armée rwandaise (Rwanda Defence Force, RDF).
Selon le général Mandefu, des soldats rwandais auraient été capturés lors d’opérations militaires récentes, confirmant ainsi une implication directe du Rwanda dans ce qu’il qualifie de « guerre d’agression ». Ces révélations viennent renforcer les accusations répétées de Kinshasa contre Kigali, qui nie fermement toute ingérence militaire dans les affaires congolaises.
Une crise persistante sous tension régionale

Depuis plusieurs années, la région de l’Est de la RDC est en proie à des conflits alimentés par la présence de groupes armés et des enjeux géopolitiques complexes. Si le M23, une rébellion déjà active dans les années 2010, a souvent été désigné comme l’un des principaux acteurs de l’instabilité, les autorités congolaises pointent du doigt le Rwanda pour son rôle présumé dans l’approvisionnement et la direction de ces forces.
« Ce n’est pas une guerre menée par le M23. C’est l’armée rwandaise elle-même qui est sur le terrain », a déclaré le général Mandefu lors d’une conférence de presse. Il a également ajouté que les preuves, notamment les témoignages des soldats capturés, seraient bientôt présentées à la communauté internationale pour qu’elle prenne position.
Un appel à la mobilisation internationale

Cette déclaration intervient dans un contexte où la RDC cherche à obtenir un soutien accru de la communauté internationale, notamment de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et des partenaires africains. Kinshasa exhorte également l’Union africaine (UA) à intensifier ses efforts pour imposer un dialogue constructif et des sanctions contre le Rwanda si les allégations se confirment.
Pour l’heure, Kigali reste silencieux face à ces nouvelles accusations, bien que des responsables rwandais aient par le passé qualifié de « sans fondement » les affirmations similaires. Cependant, cette situation pourrait compliquer davantage les relations déjà tendues entre les deux pays, aggravant une crise humanitaire qui a déplacé des millions de personnes.
Un tournant dans le conflit ?

Si les allégations du général Mandefu sont avérées, elles pourraient marquer un tournant décisif dans la gestion du conflit. Les preuves d’une intervention militaire directe du Rwanda pourraient non seulement justifier des actions diplomatiques fermes mais également mobiliser davantage de ressources pour la RDC dans sa lutte contre cette « agression extérieure ».
En attendant, les populations de l’Est du pays continuent de subir les conséquences d’une guerre dont les responsabilités restent floues pour beaucoup, mais qui est alimentée par des enjeux transfrontaliers et des intérêts économiques majeurs.
À suivre…


