L’engagement des volontaires pour un « paradis des singes »
Par Prince Bertoua
Sur les eaux calmes d’un fleuve camerounais, de petites îles luxuriantes abritent des êtres d’exception : les chimpanzés. Victimes du braconnage, de la déforestation et du trafic d’animaux sauvages, ces primates trouvent refuge dans ce sanctuaire unique en son genre, surnommé à juste titre « le paradis des singes ». Mais derrière ce havre de paix se cache une lutte acharnée menée par une équipe de soigneurs et de volontaires dévoués à leur survie.
Un sanctuaire pour les oubliés de la forêt
Créé il y a plusieurs années, ce sanctuaire camerounais est une réponse directe aux menaces qui pèsent sur les chimpanzés. Ces îles isolées, difficiles d’accès pour les braconniers, offrent un environnement quasi naturel pour les primates rescapés. Les chimpanzés qui y vivent ont été arrachés à des conditions tragiques : certains étaient capturés pour le commerce illégal, d’autres orphelins à cause du braconnage ou encore blessés par des pièges artisanaux. »
Ces îles leur permettent de retrouver une certaine liberté, loin de la cruauté des hommes », explique Samuel N., coordinateur du sanctuaire.
Des héros dans l’ombre
Au cœur de ce combat, des volontaires venus des quatre coins du monde travaillent d’arrache-pied. Ils nourrissent, soignent et observent les chimpanzés tout en leur apprenant à cohabiter. Ces bénévoles n’hésitent pas à parcourir des kilomètres, souvent à pied ou en pirogue, pour apporter de la nourriture ou surveiller les habitats. »
Ce n’est pas juste un travail, c’est une vocation », confie Estelle, une volontaire française. « Nous apprenons à chaque instant d’eux, de leur comportement, de leur intelligence, et de leur résilience. »
Une coexistence fragile
Cependant, maintenir ce sanctuaire est un défi de chaque instant. La déforestation aux abords du fleuve continue de réduire l’habitat naturel des chimpanzés, forçant l’équipe à repousser constamment les limites du sanctuaire. De plus, les fonds sont insuffisants pour subvenir à tous les besoins : soins vétérinaires, nourriture, infrastructures…Pour sensibiliser, des campagnes internationales sont menées afin de récolter des dons et éduquer les populations locales sur l’importance de la préservation de ces primates, espèce phare de la biodiversité africaine.
L’avenir d’un paradis fragile
Alors que le sanctuaire continue de croître et de sauver des chimpanzés, l’équipe reste consciente que leur mission ne se limite pas à protéger ces îles. « Nous devons agir en amont, dans les villages et les écoles, pour expliquer pourquoi il est vital de protéger ces animaux », insiste Samuel.
Ce sanctuaire est bien plus qu’un refuge. C’est un symbole d’espoir et un appel à la responsabilité collective. Ces îles, véritables joyaux du Cameroun, rappellent que la préservation de la nature est un devoir qui dépasse les frontières.Un sanctuaire, une mission, un avenir : le combat pour les chimpanzés continue.
