Kinshasa, RDC – La lutte contre le phénomène kuluna, ces gangs de jeunes délinquants qui terrorisent la capitale congolaise, franchit un nouveau cap. Sur instruction du Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, la 6ᵉ phase de l’opération « Ndobo » s’est soldée par l’arrestation spectaculaire de 450 présumés kuluna à travers Kinshasa.
Parmi ces interpellés, 149 ont déjà comparu devant les tribunaux, une étape décisive pour répondre aux attentes d’une population kinoise lassée par la terreur et l’impunité.
DES COMPARUTIONS SANS PRÉCÉDENT
Dans le district de la Funa, au tribunal de grande instance de Kalamu, 56 présumés kuluna ont fait face aux juges. Ces derniers, appuyés par des témoignages et des pièces à conviction accablantes, n’ont laissé aucun doute sur la gravité des actes reprochés.
À Ngaliema, le tribunal de garnison a accueilli 55 autres accusés, qui, eux aussi, ont été formellement identifiés. La liste s’allonge du côté de Matete, où 38 prévenus attendent leur sentence, prévue ce vendredi. Les preuves rassemblées par la police dans le cadre de l’opération « Ndobo » semblent irréfutables, renforçant ainsi la détermination des autorités judiciaires à frapper fort.
UNE RÉPONSE FERME À UN MAL PROFOND
L’opération « Ndobo », véritable démonstration de force des forces de l’ordre, incarne la volonté de l’État de rétablir la sécurité à Kinshasa. Ce programme, qui associe traques ciblées et passage systématique devant la justice, répond à une exigence populaire : mettre fin à l’impunité des kuluna.
Depuis des années, ces gangs armés sèment la panique dans les quartiers populaires. Vols à main armée, agressions, voire homicides, leur mode opératoire est devenu un cauchemar pour les Kinois. Mais cette 6ᵉ phase marque un tournant : jamais une opération de cette ampleur n’avait conduit autant de suspects à la barre.
UNE OPÉRATION SOUTENUE PAR LA POPULATION
Dans les rues de Kinshasa, le soulagement est palpable. « Nous voulons que justice soit faite. Ces kuluna doivent payer pour ce qu’ils nous ont fait subir », confie un habitant de Matonge. D’autres saluent la réactivité des autorités et espèrent que ces actions marquent le début de la fin pour les kuluna.
Toutefois, des voix s’élèvent également pour rappeler l’importance de l’éducation et de la réinsertion des jeunes. « L’arrestation seule ne suffit pas », estime un analyste social. « Il faut s’attaquer aux causes profondes : chômage, déscolarisation et pauvreté. »
UN MESSAGE CLAIR AUX MALFRATS
En agissant avec fermeté, les autorités congolaises envoient un signal fort : nul n’est au-dessus de la loi. L’opération « Ndobo » apparaît comme un modèle à suivre dans d’autres villes confrontées au phénomène des gangs.
Le verdict attendu vendredi pour les 38 accusés de Matete est désormais surveillé de près. Une chose est sûre : l’État congolais entend continuer cette croisade contre les kuluna, avec pour objectif ultime de redonner aux Kinois le droit de vivre en paix.
Par Willy Mutombo , correspondant Africacoeurnews depuis Kinshasa
