Les préoccupations de l’opposition et de la société civile concernant la création de la commission nationale d’experts chargée de réfléchir à une nouvelle constitution
Les craintes de l’opposition
L’opposition, représentée par des figures telles que Moïse Katumbi et Martin Fayulu, redoute que la création de la commission nationale d’experts soit une manœuvre de Félix Tshisekedi pour se maintenir illégalement au pouvoir. Ils craignent que cette initiative puisse conduire à une modification de la Constitution en faveur du président en exercice, ouvrir la voie à un troisième mandat et potentiellement balkaniser la RDC. Ces opposants contestent ouvertement Tshisekedi et appellent à un dialogue sous l’égide de l’Église catholique pour réorganiser les élections et garantir la légitimité du processus démocratique.
Les inquiétudes de la société civile
La société civile, représentée par des organisations telles que l’ASADHO et la NSSC, exprime également des inquiétudes quant à la création de cette commission. Elle redoute que cette initiative ne serve à légitimer des actions non conformes à la Constitution et ne franchisse le Rubicon en termes de respect des principes démocratiques. La société civile souligne l’importance de préserver la légalité et la légitimité des institutions politiques, craignant que des modifications constitutionnelles ne compromettent la stabilité et la démocratie en RDC. Elle appelle à la vigilance et à la mobilisation citoyenne pour garantir le respect de l’ordre constitutionnel et des droits démocratiques.
Position de l’ECIDé de Martin Fayulu sur tout changement de la constitution
Opposition claire à tout changement constitutionnel
L’ECIDé de Martin Fayulu s’oppose fermement à tout changement de la constitution ou révision de ses articles, contrairement aux déclarations de Félix Tshisekedi devant la diaspora congolaise en Belgique. Le parti politique de Fayulu considère ces manœuvres comme une tentative de maintien illégal au pouvoir et appelle les Congolais à se ranger derrière les forces patriotiques pour s’opposer à ces changements. Ils voient dans toute modification constitutionnelle une menace pour la démocratie et la stabilité du pays.
Le parti ECIDé de Martin Fayulu reste ferme dans sa position de résistance depuis les élections de 2018, refusant de reconnaître les institutions en place et organisant des actions de rue pour contester les résultats électoraux. Ils rejettent catégoriquement toute tentative de révision constitutionnelle et appellent à des discussions pour la réconciliation nationale sans passer par des changements dans la loi fondamentale du pays.
En outre, l’ECIDé de Martin Fayulu maintient une position claire et intransigeante contre tout changement de la constitution ou révision de ses articles, mettant en avant la défense de la démocratie et des valeurs patriotiques congolaises.
Les motivations du président Tshisekedi pour une nouvelle constitution « digne »
La lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance
Le président Tshisekedi souligne que la nouvelle constitution est nécessaire pour lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance qui ont sévi dans le pays.
Il met en avant la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence pour garantir une gestion plus saine des affaires publiques.
Tshisekedi insiste sur le fait que la nouvelle constitution doit permettre de mettre fin aux détournements de fonds publics et aux pratiques prédatrices qui ont nui au développement du pays.
La consolidation de la démocratie et de l’État de droit
Le président met en avant la nécessité de consolider la démocratie et l’État de droit à travers une nouvelle constitution « digne » qui garantit les droits et libertés fondamentaux des citoyens.
Il souligne que la nouvelle constitution doit renforcer les institutions démocratiques et assurer une répartition équitable du pouvoir entre les différents organes de l’État.
Tshisekedi insiste sur l’importance de mettre en place un cadre juridique solide pour garantir le respect des lois et des principes démocratiques dans le pays.
La réponse aux aspirations du peuple congolais
Le président affirme que la nouvelle constitution doit répondre aux aspirations du peuple congolais pour un meilleur avenir et un développement durable du pays.
Il met en avant la nécessité de consulter la population et de prendre en compte ses attentes et ses besoins dans l’élaboration de cette nouvelle loi fondamentale.
Tshisekedi souligne que la nouvelle constitution doit être le reflet des valeurs et des aspirations du peuple congolais pour une société plus juste, équitable et prospère.
Les conséquences d’une éventuelle modification de la constitution en République Démocratique du Congo
Impact politique
Une modification de la constitution en République Démocratique du Congo pourrait entraîner des tensions politiques accrues. Les opposants au régime en place pourraient contester la légitimité de cette démarche, remettant en question la démocratie et la gouvernance du pays. Des alliances politiques pourraient se briser, créant un climat d’instabilité politique.
Les partis d’opposition pourraient se mobiliser contre cette modification constitutionnelle, mettant en péril la cohésion nationale et la confiance dans les institutions. Des manifestations et des troubles sociaux pourraient éclater, perturbant l’ordre public et la paix sociale.
Conséquences sociales
Au niveau social, une modification de la constitution pourrait diviser la population congolaise. Les citoyens pourraient se sentir trahis par leurs dirigeants et remettre en question la légitimité du régime en place. Cela pourrait accentuer les clivages sociaux et ethniques déjà présents dans le pays.
La confiance des citoyens dans les institutions politiques pourrait être ébranlée, ce qui pourrait conduire à une crise de légitimité. Les tensions sociales pourraient s’intensifier, menaçant la stabilité du pays et la cohésion nationale.
Conclusion
En conclusion, une modification de la constitution en République Démocratique du Congo pourrait avoir des conséquences graves sur la stabilité et la légitimité du régime en place. Sur le plan politique, cela pourrait entraîner des tensions et des contestations, tandis que sur le plan social, cela pourrait diviser la population et fragiliser la confiance dans les institutions. Il est crucial de prendre en compte ces risques avant d’envisager toute modification constitutionnelle.