Mal gouvernance et confiance des citoyens
Un constat alarmant : la mal gouvernance en CEMAC
La mal gouvernance représente un fléau qui gangrène de nombreux pays, y compris ceux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Le 17 décembre 2024, Valère Bessala, homme politique engagé, a alerté sur cette situation, la qualifiant d’endémique. Selon lui, les dirigeants s’endettent sans investir dans l’avenir, laissant la population dans l’ignorance des conséquences de ces emprunts. Ce tableau soulève des interrogations sur l’utilisation des fonds publics et la responsabilité des leaders envers leurs concitoyens.
Les accusations de Bessala révèlent un problème systémique : les fonds prétés par le FMI et la Banque Mondiale échappent à toute transparence. Au lieu de cela, les dirigeants semblent privilégier des dépenses extravagantes et des actes de corruption, tels que le financement d’amis ou l’utilisation de paradis fiscaux. Cette réalité creuse un fossé, alimentant la méfiance et le désenchantement des citoyens.
Les conséquences sont lourdes. Les citoyens sont frappés par des hausses d’impôts nécessaires au remboursement de dettes dont les bénéfices leur échappent. La corruption et l’opacité érodent la confiance envers des institutions jugées éloignées et indifférentes aux véritables besoins du peuple, un phénomène alarmant dans un contexte déjà marqué par des crises économiques et sociales.
Corruption : un poison pour la confiance institutionnelle
La corruption, tel un poison, s’attaque aux fondements mêmes des institutions. Dans la CEMAC, les pratiques corrompues des dirigeants exacerbent ainsi une crise de confiance déjà préoccupante. Le professeur Pascal Messanga Nyamding, lors d’une récente intervention médiatique, a dénoncé la « gabegie des cousins, des copains, des coquins ». Selon lui, les ressources publiques sont trop souvent détournées au profit d’un petit cercle d’initiés. Ce climat de méfiance pousse les citoyens à se sentir trahis par ceux qui devraient les représenter.
Les exemples de détournements de fonds sont multiples et frappants. Les témoignages des citoyens, témoins de ces abus, posent la question : leurs dirigeants veulent-ils vraiment améliorer leur sort ? La justice, souvent perçue comme sélective, ne fait qu’accroître ce sentiment d’injustice, les arrestations arbitraires, comme celles des commerçants du marché Mokolo, illustrant une justice qui protège davantage les intérêts d’une élite corrompue que ceux des citoyens.
Ce cercle vicieux se renforce : plus la corruption s’enracine, moins les citoyens ont foi en leurs institutions, rendant d’autant plus ardu l’instauration de réformes nécessaires. Dans ce contexte, des mouvements citoyens, comme celui dirigé par Akere Muna, s’efforcent de rétablir la transparence et une bonne gouvernance. Toutefois, ces initiatives sont confrontées à un environnement politique souvent hostile, où les dirigeants rechignent à céder leurs privilèges.
Vers une redéfinition de la confiance citoyenne
Dans un contexte aussi préoccupant, il est impératif de réfléchir à des moyens de restaurer la confiance des citoyens envers leurs institutions. La première étape consiste à favoriser une culture de transparence et de responsabilité. Les dirigeants doivent rendre des comptes et les citoyens doivent pouvoir accéder à des informations claires sur l’utilisation des fonds publics. Cela nécessitera des réformes profondes, passant souvent par la création d’organismes indépendants de contrôle.
Il est également crucial d’encourager la participation citoyenne dans le processus décisionnel. Des mouvements tels que celui d’Akere Muna visent à redonner une voix aux citoyens, leur permettant d’exprimer leurs préoccupations et de proposer des solutions. Une telle approche participative pourrait rétablir un lien de confiance entre gouvernants et gouvernés, en montrant que les dirigeants sont réceptifs aux besoins du peuple.
Enfin, il est essentiel de s’attaquer à cette culture d’impunité qui prédomine dans de nombreux pays de la CEMAC. Les dirigeants doivent comprendre que leurs actes comportent des conséquences. La corruption ne peut plus être tolérée. Établir des mécanismes de reddition de comptes, accompagné de sanctions pour les comportements malhonnêtes, est indispensable pour restaurer la confiance des citoyens envers les institutions.
Mal gouvernance et corruption constituent des défis majeurs qui sapent la confiance des citoyens envers leurs institutions. Comment les dirigeants peuvent-ils véritablement rétablir cette confiance ? Quelles mesures concrètes sont nécessaires pour garantir une gouvernance transparente et responsable ? Ces questions doivent être posées et débattues, car l’avenir des institutions et la stabilité sociale en dépendent.