lundi 23 décembre 2024
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Gabon : Budget ambitieux et pression fiscale accrue

Pression fiscale et budget ambitieux au Gabon


Un budget record et ses implications

Le projet de loi de finances pour 2025, adopté le 11 décembre 2024, marque une étape importante dans la gestion économique du Gabon. Avec un budget atteignant 4 204,9 milliards de FCFA – un accroissement de 42,9 milliards par rapport à l’année précédente – le gouvernement affiche une ambition manifeste de maintenir des dépenses publiques élevées. Pourtant, cette stratégie s’appuie largement sur les recettes pétrolières, exposant ainsi le pays aux aléas des marchés mondiaux. Cette dépendance soulève des inquiétudes sur la durabilité de cette démarche à une époque où les prix du pétrole sont souvent imprévisibles.

D’autres voix s’élèvent lors des débats parlementaires, témoignant d’une méfiance croissante envers la gestion budgétaire. Les trois votes défavorables signalent un manque de confiance dans l’efficacité des dépenses publiques. Cette dynamique met en lumière la tension entre des ambitions de développement et la réalité économique que vivent les ménages et les entreprises. En conséquence, la pression fiscale qui en découle pèse lourdement sur les citoyens, aggravant leurs difficultés économiques.

Les ménages se heurtent, au quotidien, à cette pression. Les hausses de taxes et les prélèvements sur les revenus affectent directement leur pouvoir d’achat. Du côté des entreprises, une fiscalité qui se renforce menace leur compétitivité sur le marché. Cette situation soulève des interrogations sur la viabilité d’un budget ambitieux dans un climat économique fragile.


Les répercussions sur les ménages

La pression fiscale au Gabon impacte profondément la vie quotidienne des ménages. Les augmentations de taxes, notamment sur les produits de première nécessité, alourdissent le coût de la vie. Les familles, déjà sous pression économique, voient ainsi leur pouvoir d’achat se réduire, les poussant à réévaluer leurs priorités budgétaires. Les dépenses liées à l’éducation, à la santé et à d’autres besoins essentiels sont souvent les premières victimes de cette nouvelle réalité.

Bien que la suppression récente de la taxe sur les retraits bancaires et les transactions électroniques soit perçue comme une avancée, elle n atténue pas entièrement les effets d’une fiscalité jugée excessive. Geoffroy Foumboula Libeka, vice-président de l’Assemblée, a noté que ces taxes entraient en contradiction avec les objectifs d’inclusion financière. Par ailleurs, leur abolition entraîne une chute significative des recettes budgétaires, estimée à 26 milliards de FCFA pour 2025, posant question sur la capacité du gouvernement à maintenir des services publics de qualité sans ces revenus.

Les ménages se décrivent ainsi comme « asphyxiés » par des prélèvements jugés injustes, ce qui peut engendrer un climat de méfiance vis-à-vis des institutions. Cette situation semble propice à l’émergence de mouvements sociaux, comme l’ont montré d’autres pays confrontés à des politiques fiscales similaires. Un appel à une réforme structurelle devient donc impératif pour restaurer la confiance et améliorer le quotidien des citoyens.


Les défis pour les entreprises

Les entreprises gabonaises font face à des défis majeurs résultant d’une pression fiscale en hausse. Une fiscalité plus lourde remet en question leur compétitivité, les freinant dans leurs projets d’investissement et d’expansion. Les petites et moyennes entreprises (PME), essentielles à l’économie locale, sont particulièrement menacées. Elles doivent naviguer entre des charges fiscales élevées et des coûts d’exploitation en constante augmentation, ce qui limite leur aptitude à créer des emplois et à innover.

Les recettes fiscales récentes, par exemple, 121,5 milliards de FCFA collectés par les douanes et 188,1 milliards par les impôts, indiquent que le gouvernement tente diversifier ses sources de revenus. Toutefois, cette stratégie requiert d’être équilibrée avec le soutien nécessaire aux entreprises, notamment par un accès facilité au crédit et la réduction des charges fiscales. Des critiques, telle celle de Gildas Ndzengue Mbomba, président de l’AGUB, appellent à des solutions fiscales plus inclusives pour protéger les consommateurs vulnérables et les acteurs économiques.

En résumé, la pression fiscale résultant d’un budget ambitieux a des répercussions notables sur les ménages et les entreprises au Gabon. Pour que ce budget soit véritablement bénéfique, des réformes structurelles et une gestion des ressources plus efficace s’avèrent fondamentales. La question reste donc en suspens : comment le gouvernement peut-il harmoniser ses ambitions budgétaires avec la réalité économique sans nuire au bien-être de ses concitoyens ?

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