Agro-industrie : un levier pour la croissance durable au Gabon
Contexte économique et défis actuels
Le Gabon est riche en ressources naturelles, mais sa dépendance aux revenus pétroliers soulève des inquiétudes. Pour 2024, les prévisions de croissance se limitent à 2,6 %. Une diversification économique devient donc indispensable. La situation est aggravée par des finances publiques désastreuses et des réformes économiques lentes. L’agro-industrie se profile donc comme une solution stratégique pour favoriser une croissance durable.
La dépendance alimentaire du pays est préoccupante. Plus de 60 % des produits alimentaires sont importés, ce qui insiste sur le besoin urgent d’atteindre l’autosuffisance. Le ministre de l’Agriculture, Jonathan Ignoumba, plaide pour revitaliser le secteur agro-pastoral afin de relever ce défi. Avec plus de 300 milliards FCFA de produits alimentaires importés chaque année, des initiatives ciblées dans l’agro-industrie pourraient réduire cette dépendance.
Pour y parvenir, la modernisation des infrastructures agricoles et l’amélioration des méthodes de production sont essentielles. Le gouvernement gabonais, avec des partenaires comme Agro-Sources, s’emploie à investir dans des unités de transformation tout en formant les producteurs locaux. Cela vise à renforcer la capacité de production nationale, à créer des emplois, et à lutter contre l’exode rural.
Partenariats et innovations technologiques
Le récent partenariat entre le gouvernement gabonais et Agro-Sources, signé le 29 novembre 2024, marque une avancée significative pour l’agro-industrie. Mohamed-Adnane Achirou, directeur général d’Agro-Sources, a souligné la nécessité de réorganiser la filière hévéa et palmier à huile pour diversifier l’économie. Le projet prévoit non seulement d’augmenter la production, mais aussi d’introduire des innovations énergétiques, incluant l’énergie nucléaire pour remplacer les solutions thermiques, transformant ainsi le paysage énergétique du pays.
La mission de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi) a également mis en avant le potentiel du Gabon dans le secteur agricole. Rolf Steltemeier, chef de bureau de l’Onudi ITPO Germany, a affirmé que le transfert de technologies et les investissements sont cruciaux pour combattre l’insécurité alimentaire. En facilitant les échanges entre investisseurs allemands et acteurs gabonais, cette mission ouvre la voie à des opportunités d’investissement renforçant la chaîne de valeur agro-industrielle.
Moderniser les pratiques agricoles, introduire des technologies durables et former les jeunes dans le domaine de l’agro-industrie s’avèrent essentiels pour garantir une croissance économique durable. Le Gabon doit tirer parti de ces partenariats pour développer une agriculture moderne et compétitive, capable de répondre aux besoins de sa population tout en créant de l’emploi.
Vers une révolution verte et durable
La « révolution verte » évoquée par le ministre Ignoumba souligne l’importance d’adopter une agriculture durable. Le Gabon, avec ses vastes ressources, peut devenir un leader en agro-industrie durable en Afrique. En intégrant des pratiques respectueuses de l’environnement et en promouvant l’auto-emploi, le pays peut améliorer sa sécurité alimentaire et générer des revenus significatifs.
La dotation récente en matériels roulants pour les ministères de l’Agriculture et des Travaux publics illustre cet engagement. Ces équipements amélioreront l’entretien des infrastructures, facilitant l’accès aux marchés pour les producteurs locaux. La formation des jeunes dans des techniques agricoles modernes est également cruciale pour pérenniser ces initiatives.
En somme, l’agro-industrie est un levier vital pour le Gabon. Elle offre non seulement la possibilité de diversifier l’économie, mais aussi de créer des emplois durables, améliorant ainsi la qualité de vie des citoyens. Les défis sont nombreux, mais avec une vision claire et des partenariats stratégiques, le Gabon peut transformer ses difficultés en véritables opportunités.
Comment le Gabon peut-il assurer la mise en œuvre efficace de ces initiatives ? Quelles mesures devront être prises afin d’inciter les jeunes à s’engager dans le secteur agro-industriel ? Et enfin, comment le pays peut-il équilibrer développement économique et durabilité environnementale dans ses politiques agricoles ?
