Le football gabonais est plongé dans une crise profonde qui alimente un débat national sur l’éventuelle dissolution des Panthères, l’équipe nationale masculine. Cette proposition controversée découle de performances décevantes sur le terrain, d’une gestion financière douteuse et d’une incapacité chronique à exploiter le vivier de talents locaux.
Une gestion financière chaotique
Malgré des budgets conséquents débloqués par le ministère des Sports — environ 1,7 milliard de francs CFA par match , des prestataires essentiels, comme les transporteurs et organisateurs, restent impayés. Par exemple, le partenaire logistique Omed Voyage, qui gère les déplacements et hébergements des joueurs, accumule des arriérés menaçant la survie de l’entreprise. Cette situation a affecté la préparation de matchs clés, comme ceux contre le Lesotho et le Maroc lors des éliminatoires de la CAN 2025, où les Panthères ont offert des performances ternes.
Des performances sportives en déclin
Sportivement, l’équipe nationale ne parvient pas à briller malgré un réservoir de talents. Le dernier match nul a illustré un manque flagrant de stratégie, d’audace et de leadership. Cette crise sportive est aggravée par la dépendance toxique à certaines stars comme Pierre-Emerick Aubameyang, dont l’absence met en lumière les faiblesses structurelles de l’équipe. Les jeunes joueurs, pourtant prometteurs, peinent à s’imposer, ce qui suscite des inquiétudes quant à l’avenir du football gabonais.
Réactions et propositions
Face à ce marasme, certains experts et supporters appellent à une refonte totale du système, allant jusqu’à proposer la dissolution des Panthères. Cette mesure radicale vise à reconstruire une équipe compétitive en misant sur la formation locale et une gestion plus rigoureuse. Cependant, d’autres considèrent cette idée comme une fuite en avant, insistant sur l’importance de réformer sans effacer l’identité nationale portée par l’équipe.
Enjeux pour l’avenir
La situation des Panthères est un microcosme des défis du sport au Gabon : mauvaise gouvernance, manque de soutien aux talents locaux et pressions financières. Une décision sur leur sort pourrait non seulement remodeler le paysage footballistique national, mais aussi influencer la perception du sport comme vecteur d’unité et de fierté nationale.
Les discussions sur la dissolution des Panthères traduisent un désir de changement, mais elles soulèvent aussi des questions sur la manière de réconcilier l’héritage footballistique gabonais avec un avenir incertain.