Bois précieux, liaisons toxiques : l’autre réalité de Woodbois au Gabon
Modèle économique spéculatif
Woodbois Ltd se présente comme un acteur majeur du commerce du bois africain, mais son modèle économique semble davantage axé sur la spéculation boursière que sur l’économie réelle. En effet, l’entreprise se concentre sur la génération de crédits carbone à des fins spéculatives, mettant en lumière des pratiques douteuses.
Derrière les promesses éthiques et écologiques de Woodbois, se cache une réalité bien différente. Des retards de paiement pour les salariés, des sous-traitants floués et des engagements non honorés envers l’État et les communautés locales révèlent des carences graves en termes de gouvernance et de contrôle interne.
De plus, l’examen des activités de Woodbois Ltd révèle un manque d’organisation, des lacunes en compétences forestières et des problèmes de pouvoir entre actionnaires, mettant en lumière un désintérêt pour une gestion durable des ressources.
Communication trompeuse
Pour préserver son image verte et attirer les investisseurs, Woodbois n’hésite pas à recourir à des déclarations mensongères dans la presse financière. Des informations erronées sur le bail de terres au Gabon et des procédures de sélection de fournisseurs trompeuses démontrent un manque de transparence et une volonté d’influencer la cotation boursière de l’entreprise.
Malgré les affirmations de Woodbois sur un processus de sélection rigoureux des fournisseurs, le lien avec des entreprises impliquées dans des violations des droits de l’homme souligne l’inefficacité de ces procédures. La communication de l’entreprise est donc remise en question pour sa tendance à dissimuler la réalité de ses activités.
Appel à la vigilance
Face à ces révélations inquiétantes, il est essentiel que les autorités gabonaises renforcent la surveillance des pratiques commerciales de Woodbois Gabon. Il est impératif de garantir le respect des lois et réglementations nationales et internationales pour éviter toute contribution à des activités illicites.
Les investisseurs potentiels sont également invités à la prudence face aux promesses attrayantes de Woodbois Ltd. Il est crucial de ne pas se laisser influencer par une image verte trompeuse, mais de privilégier la transparence, la gouvernance et le contrôle dans le secteur forestier.
En définitive, cette affaire souligne l’importance cruciale de la durabilité et de la préservation des ressources naturelles, au-delà des discours marketing. Le Gabon doit rester vigilant face aux acteurs susceptibles de compromettre la gestion durable de ses forêts tropicales, un patrimoine inestimable à protéger.
La gestion des forêts communautaires en République démocratique du Congo
Modèle de Kibili Musange : un exemple de gestion exemplaire
La province du Sud-Kivu abrite plusieurs forêts communautaires, dont celle de Kibili Musange, située dans la chefferie de Basile en territoire de Mwenga.
Les habitants de Kibili Musange, auparavant confrontés à une exploitation abusive de la forêt, ont depuis l’acquisition des titres pour la foresterie communautaire, organisé des rondes hebdomadaires pour protéger la forêt.
Cette surveillance accrue a permis de réduire l’exploitation illégale des minerais et la coupe abusive d’arbres, assurant une meilleure protection du patrimoine naturel.
Le rôle du Comité de gestion de la forêt
Le Comité de gestion de la forêt, en collaboration avec des volontaires locaux, effectue des patrouilles régulières pour s’assurer du respect des règles et limiter les activités préjudiciables à l’écosystème forestier.
Grâce à ces actions de surveillance et de sensibilisation, la communauté de Kibili Musange a pu constater une diminution significative de l’exploitation illégale et une meilleure protection de la biodiversité locale.
Les retombées positives de la foresterie communautaire
L’association StrongRoots a mis en place un soutien aux communautés, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la santé et de l’éducation, pour améliorer les conditions de vie des habitants de Kibili Musange.
Ce soutien, combiné à une gestion durable des ressources naturelles, a permis aux habitants de tirer des avantages concrets de la foresterie communautaire, renforçant ainsi leur engagement envers la protection de la forêt.