Conditions de travail des femmes vendeuses à Ngaliema
Un quotidien précaire dès l’aube
À Ngaliema, sur les marchés comme à Kinsuka Pêcheur, les femmes vendeuses débutent leur journée à l’aube, souvent dès 5 heures du matin. Cette routine est bien plus qu’une habitude ; elle témoigne d’une volonté indéfectible de subvenir aux besoins de leurs familles, même dans des conditions économiques difficiles. Toutefois, ce courage se heurte rapidement à des réalités cruelles. Exposées aux intempéries sans abri, elles doivent faire face à la chaleur accablante ou aux pluies torrentielles qui rendent leur travail encore plus pénible.
Ramath Tesi, 35 ans et vendeuse de Malewa, décrit avec force les difficultés quotidiennes. Elle dénonce les tracasseries administratives et les abus de certains agents de l’ordre qui exigent des paiements indus. Ces pratiques, devenues monnaie courante, accentuent la vulnérabilité de ces femmes, confrontées chaque jour à un dilemme entre survie économique et pressions illégitimes. Dans ce contexte, chaque journée devient une lutte pour conserver leur activité.
Les témoignages poignants de ces femmes révèlent une réalité souvent ignorée. Leurs conditions de travail ne sont pas seulement un enjeu économique, mais touchent à leur dignité humaine. Travailler dans un environnement sain et sécurisé est un droit fondamental, trop souvent ignoré.
Les obstacles administratifs et financiers
À Ngaliema, les femmes vendeuses font face à des obstacles administratifs frustrants. Julie Matondo, qui vend des braises, explique que des agents de l’État leur confisquent fréquemment leurs marchandises, compromettant ainsi leurs ventes et leurs revenus. Ces confiscations sont souvent accompagnées de demandes de paiements en échange de services inexistants. Cette réalité crée un climat d’insécurité, où chaque journée est synonyme de risque de perte.
Mado, vendeuse de fumbwa, fait également état de la hausse des prix malgré la baisse du dollar. Cette inflation, jointe aux exigences financières des agents, place ces femmes dans une situation précaire. Elles doivent jongler entre des coûts de fonctionnement élevés et la nécessité de maintenir des prix abordables pour leurs clients. Ce dilemme économique les entraîne à faire des choix complexes, souvent en sacrifiant leur bien-être.
Albertine Dowo, vendeuse de chikwangue, souligne en plus le manque d’infrastructures, tel l’absence de toilettes, qui témoigne d’un mépris pour leurs conditions de travail. Les besoins essentiels de ces femmes sont négligés, impactant leur santé et leur productivité. Ces obstacles ne sont pas seulement des défis personnels, mais plutôt le reflet d’un système qui méprise les droits et les besoins des travailleuses du secteur informel.
Résilience et détermination face à l’adversité
Malgré les difficultés, les femmes vendeuses de Ngaliema font preuve d’une résilience impressionnante. Elles continuent de se battre pour leur survie et celle de leurs proches, démontrant une force remarquable qui mérite d’être reconnue. Leur aptitude à s’adapter aux défis quotidiens témoigne d’un esprit entrepreneurial, désireux de prospérer, même face aux obstacles.
Ces femmes ne se limitent pas à être des vendeuses. Elles incarnent des mères, des épouses et des piliers de leur communauté. Par leur travail, elles ne soutiennent pas seulement l’économie locale, mais renforcent également la cohésion sociale. En soutenant leurs familles, elles jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté et l’inégalité. Pourtant, leur situation interpelle sur la nécessité d’une réflexion en profondeur concernant les politiques publiques et les mesures indispensables pour améliorer leurs conditions de travail.
Il est crucial que les autorités prennent conscience de la réalité à laquelle ces femmes sont confrontées. Des réformes s’imposent pour assurer des conditions de travail dignes et sécurisées. Les voix de ces femmes doivent être entendues et intégrées dans le processus décisionnel. Finalement, la société doit se poser la question : comment pouvons-nous soutenir ces femmes dans leur quête de dignité et de justice ?
