Dans l’atmosphère solennelle de Washington, ce jeudi 4 décembre 2025, Félix-Antoine Tshisekedi a livré un discours d’une rare intensité, quelques instants avant la signature officielle de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Une allocution où l’espoir se mêle à la prudence, et où la volonté d’un nouveau départ s’affirme avec une lucidité assumée.
Un rendez-vous que Kinshasa veut historique

Dès les premières minutes, le président congolais a tenu à inscrire cette journée dans une trajectoire historique, saluant le rôle décisif des États-Unis, artisans d’une médiation menée à huis clos mais déterminante.
« L’accord de Washington est un tournant », a déclaré Félix Tshisekedi, remerciant les États-Unis pour avoir rendu possible ce moment présenté comme une rupture avec des années de tensions, de méfiance et de suspicions mutuelles entre Kinshasa et Kigali.
Cet accord, présenté comme la première pierre d’une refondation des relations bilatérales, se veut ambitieux : dépasser la simple logique sécuritaire pour engager une dynamique politique, économique et régionale susceptible de stabiliser durablement la région des Grands Lacs.
L’engagement ferme de la RDC

Dans un ton à la fois posé et profondément chargé d’émotion, le chef de l’État a martelé la détermination de Kinshasa : « La RDC prend un engagement solennel de mettre tout en œuvre pour l’application de cet accord. »
Loin des déclarations diplomatiques habituelles, Félix Tshisekedi a insisté sur le caractère inédit du document signé à Washington. Selon lui, il ne s’agit ni d’un énième texte sans lendemain, ni d’un compromis fragile, mais d’un cadre structuré, pensé pour répondre aux causes profondes de l’instabilité.
Ce texte, affirme-t-il, rassemble « dans une architecture cohérente, la déclaration de principe d’intégration économique régionale » et ouvre « une perspective nouvelle » pour les populations, meurtries depuis des décennies par les violences récurrentes, les déplacements forcés et l’effritement de la confiance entre voisins.
Un message clair adressé à Kigali

Moment fort de son allocution, l’appel direct lancé au Rwanda a résonné comme un avertissement ferme mais diplomatique :« Nous espérons que la République du Rwanda respectera, elle aussi, la lettre et l’esprit des engagements pris ici à Washington. »
Félix Tshisekedi a insisté sur le principe de réciprocité, qu’il considère comme l’unique pilier capable de rendre la paix durable. « La paix ne peut être durable que si chaque partie honore pleinement ses engagements », a-t-il rappelé, soulignant que la réussite de cet accord repose autant sur la volonté politique que sur la confiance retrouvée.
À Washington, le président congolais a voulu donner le ton : celui d’un leadership qui assume sa responsabilité historique, mais qui exige en retour un engagement sincère de Kigali pour tourner, enfin, la page des conflits.


