Conséquences des Appels à la « Ville Morte » au Cameroun

Impact Économique : Une Économie en Péril
Les appels à la « ville morte », lancés par des figures politiques telles qu’Issa Tchiroma Bakary, ont des répercussions notables sur l’économie camerounaise. Ces mouvements, qui cherchent à contester les résultats des élections, paralysent les activités commerciales dans plusieurs villes. Les marchés, autrefois animés, se retrouvent vides. Beaucoup de commerces ferment leurs portes, redoutant des violences.
À Douala, la situation est contrastée. Certaines zones reprennent peu à peu leurs activités, tandis que des quartiers comme Mboppi et Bonamoussadi restent en quasi-totalité fermés. Le gouverneur, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a souligné que cette paralysie affecte non seulement les petites entreprises, mais aussi les chaînes d’approvisionnement. Cela engendre une hausse des prix, et l’inflation pèse lourd sur les ménages.
Les pertes économiques vont au-delà de la simple fermeture. Les travailleurs, surtout dans le secteur informel, respire l’inquiétude. André Luther Meka, communicant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), a souligné que ce sont les petites entreprises et les travailleurs qui paient le prix fort dans cette crise. En période de chaos, ce sont souvent les plus vulnérables qui subissent le poids des conséquences.

Conséquences Sociales : Un Climat de Peur et de Méfiance
Les appels à la « ville morte » engendrent également un climat de peur. Les manifestations post-électorales, souvent marquées par des violences, plongent plusieurs villes, comme Dschang, dans une atmosphère morose. Ici, les habitants sont confrontés à une forte présence militaire et à des contrôles omniprésents. Un résident a décrit des rues vides, des bars fermés, et l’angoisse palpable qui en découle.
Les violences post-électorales, y compris les incendies de bâtiments, exacerbent cette peur. Les habitants craignent pour leur sécurité, hésitant à sortir. Ce climat impacte non seulement leur quotidien, mais influe aussi sur leur santé mentale. Les enfants, privés d’un environnement scolaire stable, voient compromettre leur éducation et développement.
Les conséquences sociales se traduisent par une fragmentation des communautés. Les tensions entre partisans de différents partis s’intensifient, creusant des divisions profondes. Le préfet du Haut-Nkam, Diyen Jam Lawrence, appelle à une responsabilité collective pour préserver la stabilité, mais la méfiance entre citoyens et autorités demeure forte.

Réponses Institutionnelles et Perspectives d’Avenir
Face à cette crise, les autorités camerounaises tentent d’apporter un certain réconfort à la population, affirmant que des mesures sont prises pour assurer la continuité des services publics. Pourtant, la réponse institutionnelle reste souvent perçue comme insuffisante. Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a dénoncé ces mouvements en les qualifiant de tentatives de déstabilisation, mais cela n’a guère apaisé les tensions.
Les interventions humanitaires, bien que vitales, font face à des obstacles dûs à un accès restreint aux zones touchées. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a rapporté que plus de 4 500 personnes ont été déplacées en raison des violences, ce qui souligne l’urgence d’une réponse adaptée. Les écoles souffrent particulièrement, victimes d’attaques compromettant l’éducation des enfants.
À l’avenir, il est impératif que les acteurs politiques et sociaux collaborent pour trouver des solutions pacifiques aux conflits. La protection des plus vulnérables et la sauvegarde de l’économie doivent figurer parmi les priorités. Les appels à la paix et à la responsabilité collective, comme ceux d’André Luther Meka, sont cruciaux pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation.
Les événements récents au Cameroun soulèvent des interrogations essentielles concernant la stabilité politique et économique du pays. Comment les autorités peuvent-elles restaurer la confiance parmi les citoyens ? Quelles actions doivent être prises pour garantir la sécurité et le bien-être des communautés affectées ? Ce sont ces réponses qui détermineront l’avenir du Cameroun dans un contexte de tensions croissantes.


