Situation humanitaire et sécuritaire à Goma

Une crise humanitaire alarmante
Goma, une ville stratégique de l’est de la République démocratique du Congo, est en proie à une crise humanitaire sans précédent. Plus de 21 millions de Congolais nécessitent une assistance urgente. Sur place, les hôpitaux, saturés, font face à une pénurie alarmante de médicaments. Des millions de civils se retrouvent piégés entre les affrontements des Forces Armées de la RDC et le groupe armé M23, qui bénéficie du soutien rwandais selon les autorités congolaises.
La situation s’est aggravée avec la fermeture de l’aéroport international de Goma, inactif depuis près d’un an. Cette fermeture a gravement compromis l’acheminement de l’aide humanitaire et l’évacuation des blessés. Les organisations humanitaires, sur le front, expriment de vives inquiétudes quant à la sécurité des couloirs d’acheminement de l’aide et l’efficacité des financements, taraudés par des problèmes structurels et un besoin crucial de coopération régionale.
Le 30 octobre 2025, au cours d’une conférence internationale à Paris, le président français Emmanuel Macron a annoncé un engagement de plus de 1,5 milliard d’euros pour l’assistance humanitaire dans l’est du pays. Cet engagement vise à atténuer la souffrance des populations touchées par le conflit.

Réouverture de l’aéroport et initiatives humanitaires
La réouverture de l’aéroport international de Goma est désormais une priorité pour les autorités congolaises et l’ensemble des acteurs humanitaires. Emmanuel Macron a annoncé le retour de vols humanitaires deux jours par semaine, une initiative essentielle pour surmonter les obstacles logistiques qui compliquent l’accès à l’aide.
Le gouvernement congolais, avec des figures emblématiques telles que Jean-Pierre Bemba, soutient cette réouverture, tout en insistant sur la nécessité d’obtenir l’autorisation des autorités congolaises pour les vols. Cependant, le groupe M23 oppose une fin de non-recevoir, déclarant que l’initiative doit être intégrée aux négociations en cours à Doha pour un cessez-le-feu durable.
Parallèlement, la mise en place de couloirs humanitaires sécurisés est en projet pour acheminer médicaments et denrées alimentaires. Néanmoins, la sécurité de ces voies est préoccupante. Les organisations humanitaires soulignent l’importance d’une coordination rigoureuse entre les gouvernements et les agences humanitaires afin d’assurer un accès sûr et efficace à l’aide.

Le soutien aux militaires congolais et à la sécurité régionale
La situation sécuritaire à Goma reste préoccupante, marquée par des combats sporadiques et une instabilité persistante. Le gouvernement congolais a récemment réaffirmé son engagement à restaurer l’autorité de l’État dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, en soutenant la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette démarche inclut un soutien accru aux forces militaires congolaises dans leur lutte contre les groupes armés, notamment l’AFC/M23.
L’appui international s’avère crucial face à cette crise. La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, insiste sur l’importance d’augmenter les financements internationaux pour soutenir les populations en détresse, tout en garantissant la sécurité des travailleurs humanitaires. La réouverture de l’aéroport et l’établissement de corridors humanitaires constituent des étapes clés pour renforcer la sécurité et améliorer la situation humanitaire.
De nombreux défis subsistent et la coopération régionale s’avère indispensable pour atteindre une paix durable. Les acteurs internationaux doivent intensifier leurs efforts pour soutenir les initiatives de paix et de sécurité dans la région des Grands Lacs tout en répondant aux besoins humanitaires pressants des populations touchées.
La situation à Goma soulève des interrogations cruciales sur la manière dont la communauté internationale peut améliorer ses réponses face aux crises humanitaires et sécuritaires. Comment garantir un accès humanitaire sécurisé dans un contexte de conflit ? Quelles actions entreprendre pour renforcer la coopération régionale et soutenir les efforts de paix ? Ces enjeux méritent d’être examinés pour envisager un avenir meilleur pour les populations de l’est de la RDC.


