Conséquences des violences sur l’éducation anglophone

Un climat de peur et d’incertitude
Dans les régions anglophones du Cameroun, comme le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les violences croissantes des combattants séparatistes ont généré un climat d’angoisse. En septembre 2025, les Nations Unies ont rapporté qu’au moins 4 500 personnes avaient fui ces zones en proie au conflit. Cette situation illustre une crise humanitaire profonde, où l’éducation, souvent présentée comme un droit essentiel, se transforme en champ de bataille.
Les attaques ciblées sur les établissements éducatifs, avec six incidents en un mois, révèlent une fragilité alarmante du système scolaire. Ces actes ne se limitent pas à de simples violences ; ils visent à saper la confiance des familles dans l’éducation. Ainsi, les enfants, plutôt que d’apprendre, sont contraints de rester à la maison, compromettant leur avenir et leur développement.
Ce climat incertain est renforcé par les consignes de « ville morte » imposées par les groupes sécessionnistes, paralysant la vie quotidienne. Beaucoup de parents hésitent à envoyer leurs enfants à l’école, préoccupés par leur sécurité. L’éducation devient alors un luxe inaccessibile pour de nombreuses familles, aggravant les inégalités dans des régions déjà marginalisées.

Impact sur l’accès à l’éducation
Les violences entraînent également des conséquences néfastes sur l’accès à l’éducation. Autrefois perçues comme des havres de paix, les écoles sont désormais considérées comme des cibles. Les enseignants doivent faire face à un choix difficile : continuer à enseigner dans un environnement dangereux ou fuir pour sauvegarder leur vie. Ce dilemme a provoqué une pénurie d’enseignants qualifiés, aggravant la crise dans le secteur éducatif.
Pour ceux qui parviennent à se rendre à l’école, les conditions sont souvent précaires. Les infrastructures sont endommagées ou détruites. Les ressources pédagogiques font défaut. En conséquence, les élèves subissent une éducation de qualité médiocre, réduisant leurs chances d’acquérir des compétences essentielles pour leur avenir. Des études montrent que la qualité de l’éducation a chuté rapidement, avec une hausse alarmante des taux d’échec scolaire.
La peur de la violence incite de nombreux parents à retirer leurs enfants de l’école. Les jeunes filles sont souvent les plus touchées, les familles préférant préserver leur sécurité plutôt que de garantir leur éducation. Ce phénomène contribue ainsi à l’augmentation de l’analphabétisme et à la marginalisation des femmes au sein de la société.

Conséquences à long terme sur la société
Les conséquences des violences sur le système éducatif anglophone vont bien au-delà de l’immédiat. À long terme, cette crise menace de créer une génération d’enfants non scolarisés, incapables d’apporter une contribution positive à la société. Les experts soulignent que l’éducation reste une pierre angulaire pour le développement économique et social d’un pays.
Sur le plan économique, les effets sont alarmants. L’absence d’éducation engendre une main-d’œuvre moins qualifiée, freinant ainsi le développement régional. Les entreprises hésitent à investir dans des zones où l’éducation est compromise, perpétuant un cycle de pauvreté. Sans perspectives d’avenir, les jeunes sont plus enclins à rejoindre des groupes armés, alimentant ainsi la spirale de la violence.
Il est urgent que la communauté internationale, en collaboration avec les acteurs locaux, agisse pour protéger l’éducation dans ces régions. Des initiatives pour sécuriser les écoles, former des enseignants et fournir des ressources éducatives sont vitales pour restaurer la confiance des familles dans le système éducatif. Une question demeure : comment la communauté internationale peut-elle intervenir efficacement pour garantir le droit à l’éducation dans un contexte aussi troublé ?


