Une démission qui secoue l’exécutif
Moins d’un mois après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu a présenté sa démission à Emmanuel Macron, ce lundi matin. Une décision immédiatement acceptée par le chef de l’État.
Le désormais ex-Premier ministre quitte son poste au lendemain même de l’annonce de la composition de son gouvernement, un remaniement censé incarner le « souffle nouveau » promis par le Président.
Mais ce souffle a tourné court : à peine les passations de pouvoir achevées, les critiques se sont abattues de toutes parts. Opposition, syndicats, médias et même certains alliés politiques ont dénoncé un gouvernement « de continuité » et non de rupture, alors que le pays réclamait du changement.
Un mandat éclair, symbole d’un pouvoir vacillant
En seulement 27 jours à Matignon, Sébastien Lecornu laisse derrière lui l’un des mandats les plus courts de la Ve République.
L’épisode révèle une fragilité institutionnelle sans précédent sous la présidence Macron.
Selon plusieurs sources parlementaires, Lecornu aurait subi de fortes pressions politiques, entre tensions internes au sein de la majorité, désaccords sur les portefeuilles ministériels, et colère grandissante de l’opinion publique.
Le gouvernement annoncé dimanche soir, largement composé d’anciens ministres, a provoqué un véritable tollé.
Même les Républicains, pourtant associés à cette nouvelle majorité, ont exprimé leur mécontentement, jugeant la composition « stérile et illisible ».
L’opposition en embuscade
Dès l’aube, les réactions n’ont pas tardé :
Jordan Bardella (RN) a ironisé sur « un Premier ministre éphémère, prisonnier d’un système à bout de souffle ».
Olivier Faure (PS) a dénoncé « la faillite d’un pouvoir déconnecté du réel ».
Manuel Bompard (LFI) a réclamé une motion de censure immédiate, estimant que « la France ne peut plus être gouvernée par improvisation ».
À droite comme à gauche, un mot revient : fatigue démocratique.
Emmanuel Macron face au vide

Cette crise soulève une question brûlante : Emmanuel Macron est-il encore en mesure de diriger la France ?
Le président, déjà affaibli par une majorité relative à l’Assemblée nationale, semble désormais encerclé politiquement.Ses choix, de plus en plus contestés, traduisent une érosion de l’autorité présidentielle.
À l’Élysée, certains proches du chef de l’État évoquent un homme « lassé, mais déterminé à reprendre la main ».
Pourtant, le doute s’installe : sans majorité solide, sans Premier ministre stable, et face à une société fracturée, quelle voie reste-t-il à Emmanuel Macron ?
Et maintenant ?
L’hypothèse d’un nouveau remaniement express ou même d’une dissolution de l’Assemblée nationale circule avec insistance.Mais le risque d’un rejet massif dans les urnes hante l’Élysée.En coulisses, plusieurs noms circulent déjà pour Matignon des profils technocratiques ou issus de la société civile mais aucun ne semble prêt à affronter la tempête politique actuelle.
La France, elle, regarde ce ballet politique avec incompréhension et lassitude.Dans les cafés, sur les réseaux sociaux, une même question résonne :
« Qui dirige encore le pays ? »
Une Ve République à bout de souffle
La crise Lecornu dépasse le simple échec d’un remaniement.Elle révèle l’épuisement d’un modèle de gouvernance centré sur un pouvoir solitaire et hyperprésidentiel.
À mesure que les démissions s’enchaînent et que les promesses s’évaporent, le socle du macronisme se fissure.Emmanuel Macron, désormais seul face à la tempête, joue peut-être sa dernière carte politique.
La question n’est plus seulement qui sera le prochain Premier ministre, mais bien :
la France a-t-elle encore confiance en son Président ?


