Un verdict historique et inédit
La République démocratique du Congo (RDC) est secouée par un verdict historique : l’ancien président Joseph Kabila (2001-2019) a été condamné à mort ce 30 septembre 2025 par la Haute Cour militaire de Kinshasa. Accusé de « crimes de guerre », « trahison » et de complicité avec le mouvement politico-militaire M23, il devient le premier chef d’État congolais jugé et condamné à une telle peine par la justice militaire.
Tshisekedi accusé de stratégie d’élimination politique
Mais derrière ce jugement, de nombreux observateurs dénoncent un calcul politique du président Félix Antoine Tshisekedi. Depuis son accession au pouvoir en 2019, le chef de l’État est accusé de chercher à neutraliser, par tous les moyens, ses potentiels rivaux en vue de la présidentielle de 2028. Après avoir vu ses alliés et anciens partenaires écartés ou poursuivis, c’est désormais Joseph Kabila qui se retrouve dans le viseur.
Kabila en exil mais encore influent
Exilé depuis deux ans, Kabila reste malgré tout une figure influente, notamment grâce à son parti, le PPRD, et son réseau au sein de l’armée. Pour ses partisans, ce procès est « une vaste blague » et un « montage politique » visant à éliminer un adversaire de taille. Emmanuel Shadary, cadre du PPRD, dénonce « une instrumentalisation de la justice par le pouvoir en place pour se maintenir coûte que coûte ».
Une justice militaire contestée
Ce procès relance également le débat sur l’indépendance de la justice congolaise. Des témoins annoncés n’ont jamais comparu, et la défense affirme que les charges reposent sur des éléments fragiles. Pourtant, le verdict est tombé : condamnation à mort et plus de 33 milliards de dollars de dommages et intérêts à verser à l’État congolais et aux provinces victimes des violences.
Un climat politique tendu à l’approche de 2028
À Kinshasa, certains analystes voient dans cette séquence la mise en place d’une stratégie d’élimination politique progressive. Après Moïse Katumbi, Martin Fayulu ou encore Augustin Matata Ponyo, tous fragilisés par des poursuites judiciaires ou des blocages administratifs, Joseph Kabila devient à son tour la cible d’un appareil judiciaire utilisé comme arme politique.
Une question centrale : justice ou règlement de comptes ?
À trois ans du scrutin de 2028, l’opinion publique s’interroge : Félix Tshisekedi cherche-t-il réellement à assainir la vie politique et combattre l’impunité, ou prépare-t-il le terrain pour une réélection sans véritable concurrence alors que la constitution ne lui permet pas de briguer un troisième mandat ?


