Embouteillages à Bonabéri : Un frein aux investissements

Une situation alarmante pour l’économie locale
Les embouteillages à Bonabéri, un quartier clé de Douala, ne sont pas qu’un simple désagrément. Célestin Tawamba, président du Groupement des Entrepreneurs du Cameroun (GECAM), a récemment alerté le ministre des Travaux publics sur les conséquences néfastes de cette situation. Dans sa lettre, il fait part d’un phénomène qui transcende les routes, menaçant la stabilité économique et sociale de la région.
Bonabéri, carrefour névralgique du commerce et du transport au Cameroun, voit ses activités économiques ralentir à cause de ces embouteillages. Les coûts de transport s’envolent, impactant directement les marges des entreprises locales. Le Centre de recherche économique et sociale alerte : les pertes dues aux embouteillages pourraient s’élever à plusieurs millions de francs CFA chaque jour.
Ce climat d’instabilité rebute les investisseurs. Que ce soit pour les sociétés locales ou étrangères, l’idée de s’implanter dans une zone à la logistique fragile est dissuasive. Délivrance de marchandises compliquée, délais d’exécution alourdis… Les embouteillages font peser un fardeau sur l’attrait économique de Bonabéri.

Impact sur la qualité de vie des populations
Les répercussions des embouteillages ne s’arrêtent pas aux simples chiffres. Les habitants de Bonabéri subissent des heures perdues dans les transports, un facteur qui altère considérablement leur qualité de vie. Les longues attentes génèrent fatigue et stress, fragilisant la santé mentale des résidents.
La dégradation de l’environnement est une autre facette inquiétante. Les véhicules immobilisés dégagent des gaz polluants qui aggravent la qualité de l’air. Une étude de l’Organisation mondiale de la santé révèle que cette pollution engendre des milliers de morts prématurées chaque année. Les embouteillages à Bonabéri, donc, ne sont pas seulement un enjeu de circulation, mais un défi de santé publique.
Les tensions sociales augmentent également. La frustration provoquée par ces conditions peut exacerber les conflits entre les différentes couches de la population. Tawamba met en garde contre un désengagement des investisseurs, incapable de faire face à un environnement aussi difficile, ce qui pourrait mener à une hausse du chômage et à une dégradation des conditions de vie dans la région.

Vers des solutions durables
À l’aune de cette crise, il est crucial d’envisager des solutions durables. Le gouvernement, en collaboration avec les acteurs privés, doit développer des infrastructures adéquates pour fluidifier le trafic. Réaménagement des routes, amélioration des transports en commun, promotion de la mobilité durable… autant de pistes à explorer.
D’autres villes ont réussi. À Bogotá, en Colombie, des initiatives comme le TransMilenio ont rénové le paysage urbain, réduisant les embouteillages tout en rehaussant la qualité de vie. De même, des investissements dans des infrastructures vertes, telles que des pistes cyclables, pourraient alléger la circulation.
Les décideurs doivent saisir l’urgence de la situation. Les embouteillages à Bonabéri sont plus qu’un mal de circulation ; ils représentent un enjeu économique, social et environnemental. Mettre en œuvre des solutions adaptées non seulement améliorerait la vie des habitants, mais restaurerait également la confiance des investisseurs.
Les embouteillages à Bonabéri soulèvent des questions vitales : comment le Cameroun peut-il transformer cette crise en opportunité ? Quelles actions concrètes garantiront un développement durable et inclusif ? Les réponses à ces interrogations définiront l’avenir économique de cette région essentielle.


