Implications sécuritaires de l’AFC/M23 à Walikale

Une montée en puissance inquiétante
La sécurité à Walikale, dans le Nord-Kivu, est en péril. Depuis plusieurs semaines, les rebelles de l’AFC/M23 intensifient leurs activités. Le 15 septembre 2025, des renforts en hommes et en munitions ont été observés à Rusamambu et Bukumbirwa, provoquant l’inquiétude des habitants. Ces mouvements, accompagnés d’ordres de départ pour les populations locales, révèlent une stratégie militaire soigneusement orchestrée, annonciatrice d’offensives proches.
Les rebelles ont consolidé leurs positions dans des zones stratégiques comme Mpety et Pinga, visant à contrôler des axes de communication cruciaux. Les inquiétudes exprimées par des acteurs de la société civile, comme Fiston Misona, président de la société civile de Walikale, témoignent de l’urgence de la situation. L’absence de résultats concrets des négociations entre le gouvernement congolais et les rebelles exacerbe le risque d’intensification des attaques, menaçant la sécurité des civils.
Moïse Hangi, défenseur des droits humains, souligne quant à lui le risque d’une escalade des violences. L’absence de dialogue constructif, couplée à la montée en puissance des rebelles, crée un climat d’insécurité généralisée. Les civils se retrouvent pris au piège entre les belligérants, rendant leur quotidien de plus en plus dangereux.

Conséquences humanitaires et déplacements de population
Les conséquences de cette montée des tensions ne se limitent pas aux affrontements. Une psychose s’est installée parmi la population, entraînant des déplacements massifs. Des habitants, comme Guylaine Feza, cherchent refuge à Walikale, fuyant la menace des rebelles. Cette situation est aggravée par des actes de violence, tel le meurtre d’un homme soupçonné d’être « Maï Maï » près de Kateku, répandant une peur omniprésente.
Les écoles, notamment celles de Misambo et Kilambo, ont dû être transférées vers Buleusa pour assurer la sécurité des élèves et des enseignants. Ainsi, les conséquences humanitaires de cette crise sont dramatiques. Les enfants, empêchés d’accéder à une éducation stable, voient leur droit fondamental bafoué, avec des impacts durables pour la société.
Les conditions de vie des déplacés se détériorent. Les appels à l’aide humanitaire se multiplient, et les autorités coutumières mettent en garde contre le risque d’infiltration des rebelles parmi les déplacés. La peur et l’incertitude dominent, rendant difficile toute perspective de retour à la normale pour les communautés touchées.

Une menace croissante pour la stabilité régionale
La montée des rebelles de l’AFC/M23 à Walikale n’est pas seulement une menace locale, mais menace également la stabilité régionale. Leur position sur les collines surplombant Ufamandu leur permettrait d’étendre leur influence vers des territoires comme Kisangani et Kindu. Un acteur communautaire a ainsi appelé les autorités militaires à renforcer les mesures de sécurité pour freiner cette avancée.
Les récents affrontements entre les rebelles et les miliciens wazalendo, ayant fait des victimes des deux côtés, témoignent d’une escalation préoccupante des tensions. Ces combats, dans des zones stratégiques, mettent en péril la sécurité de villes voisines comme Uvira, déjà alertées par les mouvements des rebelles dans la plaine de la Ruzizi.
La situation à Walikale reflète les défis sécuritaires plus larges de la République Démocratique du Congo. La montée en puissance des rebelles pourrait déstabiliser non seulement la région immédiate mais également compromettre la paix à l’échelle nationale. Internationalement et régionalement, les acteurs doivent redoubler d’efforts pour trouver des solutions durables à cette crise.
Face à cette réalité complexe, il est légitime de s’interroger sur l’avenir de la région. Comment les autorités congolaises peuvent-elles renforcer la sécurité tout en protégeant les droits des civils ? Quelles mesures doivent être mises en place pour établir un dialogue constructif entre le gouvernement et les rebelles ? Les réponses à ces questions seront cruciales pour l’avenir de Walikale et de ses habitants.


