Stratégies sécuritaires au Cameroun : Élections et rentrée scolaire

Contexte sécuritaire et enjeux actuels
À l’aube de la rentrée scolaire et des élections présidentielles, le Cameroun se trouve à un carrefour critique. La réunion du 4 septembre 2025, présidée par le Chef de l’État et comprenant des figures clés de l’appareil sécuritaire, a mis en lumière les défis pressants auxquels le pays est confronté. Dans un climat politique tendu, la sécurité émerge comme une priorité incontournable.
Les inquiétudes des parents, comme celles de Mme Mvondo et de M. Nkoulou, illustrent cet état d’angoisse. Hésitants à inscrire leurs enfants, ils craignent des troubles civils susceptibles de perturber la rentrée scolaire. Cette incertitude est accentuée par la proximité des élections présidentielles, prévues pour le 12 octobre 2025, période fréquemment marquée par des tensions politiques et sociales.
Dans ce contexte incertain, le ministre délégué à la Défense, Joseph Beti Assomo, a souligné la nécessité d’une vigilance accrue face aux menaces sécuritaires, notamment les incursions sporadiques de Boko Haram dans l’Extrême-Nord. La résilience des forces de défense, mise à l’épreuve par ces événements, est cruciale pour rassurer la population face aux enlèvements et à la nécessité de maintenir l’ordre.

Mesures de sécurité et prévention des violences
Les mesures sécuritaires mises en place par le gouvernement camerounais visent à garantir un environnement propice à la rentrée scolaire et à l’élection. Beti Assomo a appelé à des actions préventives contre la criminalité et à un suivi rigoureux des mécontentements sociaux. L’anticipation des tensions est essentielle pour éviter qu’elles ne dégénèrent en violences.
Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a également initié des démarches significatives pour assurer un « déroulement paisible et sécurisé des élections ». Cela inclut la création de cellules de veille sécuritaire et médiatique, ainsi qu’un renforcement des capacités de renseignement. Ces initiatives cherchent à détecter et neutraliser les menaces potentielles avant qu’elles ne nuisent à la sécurité publique.
Cependant, la répression des manifestations, illustrée par l’arrestation controversée de Gabrielle Souga Tsogo, soulève des questions sur l’équilibre entre sécurité et droits civiques. Les avertissements du préfet Emmanuel Mariel Djikdent et la surveillance accrue par le MINAT, bien que souvent perçus comme des mesures de maintien de l’ordre, peuvent alimenter un climat de méfiance parmi la population.

Perspectives et implications pour l’avenir
Malgré les craintes, les institutions camerounaises semblent déterminées à garantir un processus électoral serein. La coopération avec la Centrafrique pour gérer les mouvements rebelles dans l’Est constitue un exemple de la volonté des autorités de maintenir la stabilité. De surcroît, la « consolidation progressive de l’embellie sécuritaire » dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en partie dû à l’affaiblissement des groupes séparatistes, apparaît comme un signe positif.
Les initiatives religieuses, telles que les prières pour la paix organisées par les évêques et le Conseil des imams, témoignent de cette volonté collective de promouvoir la paix en période cruciale. Ensemble, ces efforts, combinés aux mesures sécuritaires, pourraient contribuer à apaiser les tensions et à rassurer les parents quant à la sécurité de leurs enfants.
En somme, les stratégies sécuritaires au Cameroun, bien que confrontées à des défis significatifs, révèlent une volonté d’adaptation face aux menaces. Toutefois, il reste à se demander jusqu’où ces mesures garantiront la sécurité sans compromettre les droits civiques. La réponse à cette question sera cruciale pour l’avenir politique et social du pays.


