Enlèvement d’enfants au Cameroun : Réactions et Répercussions

Un drame qui touche les cœurs
Le 15 août 2025, une tragédie s’est abattue sur l’Extrême-Nord du Cameroun. L’enlèvement de cinq enfants a provoqué une onde de choc dans tout le pays. Ces actes odieux, attribués à Boko Haram, ont soulevé une indignation nationale et mis en évidence la vulnérabilité des civils face à la terreur. Les familles des victimes, et la société camerounaise dans son ensemble, sont plongées dans l’angoisse, d’autant plus par la rumeur troublante d’un assassinat parmi les otages. « Notre cœur saigne pour les familles en ce moment de terreur », a déclaré Mamadou Mota, représentant du MRC. Ses mots capturent la douleur d’une nation endeuillée.
L’angoisse d’une mère attendant le retour de ses enfants témoigne de la souffrance collective. Ce drame a transcendé les clivages politiques, unissant des figures comme Cabral Libii et Maurice Kamto dans un appel urgent à sauver les enfants. Ce consensus inattendu souligne l’urgence d’une réponse efficace de l’État face à la menace croissante de Boko Haram.
Entre temps, l’indignation publique s’est intensifiée, alimentée par le silence des autorités. Les Camerounais perçoivent une déconnexion croissante entre l’État et la population, exacerbant un sentiment d’abandon. Face à cette détresse, un hashtag a vu le jour, symbolisant la frustration collective et appelant à une intervention immédiate pour protéger les civils. La mobilisation de la société civile s’est intensifiée, révélant la volonté des citoyens d’agir alors que le gouvernement semble inactif.

Mobilisation citoyenne : un élan de solidarité
En l’absence de réaction rapide des autorités, la société civile a montré une détermination sans précédent. N’Zui Manto, un lanceur d’alerte, a impulsé une collecte de fonds pour payer la rançon exigée par les ravisseurs. En moins de 24 heures, plus de 6 millions de francs CFA ont été rassemblés, dépassant l’objectif initial de 5 millions. Ce mouvement est un témoignage de la solidarité des Camerounais, mais soulève aussi des questions éthiques concernant le paiement de rançons et ses conséquences sur la lutte contre le terrorisme.
Des voix s’élévent, comme celle de l’humoriste Moustik le Karismatik, qui déplorent l’inaction des autorités. Il évoque un « système absent » et un « silence radio » du gouvernement. Le fait que des civils se retrouvent à négocier avec des ravisseurs est un signal alarmant quant à la sécurité publique. Ce phénomène souligne également la montée en puissance de la société civile face à une administration défaillante.
Cependant, la collecte de fonds entraîne des discussions sur l’efficacité de la société civile et les risques liés au paiement de rançons. Des personnalités telles qu’Steve Fah mettent en garde contre les dangers potentiels de cette pratique. Néanmoins, l’initiative a su rassembler et mobiliser les habitants, illustrant leur capacité à réagir face à l’urgence, malgré le dilemme éthique que cela engendre.

Réflexions sur l’avenir et la sécurité des civils
Les événements récents soulèvent des interrogations cruciales sur la sécurité des civils au Cameroun. L’enlèvement des enfants a révélé la vulnérabilité des populations face à la menace terroriste, ainsi que l’inefficacité des dispositifs de sécurité actuels. Me Akere Muna a exprimé sa préoccupation concernant l’impuissance de l’État, observant que les terroristes œuvrent « en toute impunité ». Ce constat met en exergue la nécessité de repenser les stratégies sécuritaires et d’allouer des ressources adéquates pour protéger les citoyens.
Si la mobilisation citoyenne est louable, elle ne devrait pas substituer à la responsabilité de l’État. Les exhortations à l’unité et à la responsabilité, comme celles de Cabral Libii, soulignent l’urgence d’agir collectivement pour garantir la sécurité des populations. Le contexte actuel appelle à réfléchir au rôle des autorités dans la protection des citoyens et à la manière dont la société civile peut collaborer avec l’État pour faire face à ces défis.
À l’approche d’élections cruciales en octobre 2025, la gestion de la sécurité et la protection des civils s’annoncent comme des enjeux majeurs. De plus en plus engagés, les citoyens réclament des actions concrètes et des comptes de la part de leurs dirigeants. L’enlèvement des cinq enfants pourrait devenir un catalyseur pour un changement nécessaire dans la façon dont l’État aborde la sécurité et la protection des droits humains.


