Stratégies de préservation des infrastructures routières en RDC

Contexte de la sécurité routière en République Démocratique du Congo
La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à un défi préoccupant en matière de sécurité routière. Avec une population en forte augmentation et une urbanisation galopante, le trafic sur les routes nationales, notamment la Route nationale n°1 reliant Banana à Kinshasa, a explosé. Cette situation a été tragiquement mise en lumière par l’accident mortel du commissaire provincial de la police, Bertin Yawe Sumanda, survenu le 3 août 2025. Cet événement a suscité une prise de conscience collective sur les dangers de la circulation routière, soulignant l’urgence de réformes nécessaires dans ce domaine.
Albert Fabrice Puela, député national et ancien ministre des Droits humains, a plaidé pour que la sécurité routière devienne une priorité nationale. Il s’est exprimé en faveur de réformes urgentes visant à moderniser les infrastructures routières et à améliorer la sécurité. Reconnaître ces enjeux est essentiel pour réduire le nombre croissant d’accidents, souvent attribuables à des infrastructures défaillantes et à un manque de sensibilisation.
Dans ce cadre, il est crucial d’explorer les différentes stratégies à mettre en œuvre pour préserver et améliorer les infrastructures routières en RDC, tout en répondant à l’augmentation du trafic et en garantissant la sécurité des usagers de la route.

Modernisation des infrastructures routières
La première stratégie pour adresser l’augmentation du trafic est la modernisation des infrastructures existantes. Albert Fabrice Puela a proposé d’élargir la Route nationale n°1 à deux voies de circulation. Cette initiative cherche non seulement à fluidifier le trafic, mais aussi à réduire les risques d’accidents par une meilleure séparation des flux de véhicules. L’élargissement peut également intégrer des zones de dépassement sécurisées, un élément vital sur les routes fréquentées.
Au-delà de l’élargissement, la réhabilitation doit s’accompagner d’une maintenance régulière. Les routes en mauvais état constituent une menace directe pour la sécurité. Des études ont montré que des investissements dans l’entretien peuvent réduire les coûts à long terme liés aux accidents et aux réparations. Un programme de maintenance préventive et corrective est donc indispensable pour garantir la sécurité des usagers.
Enfin, moderniser les infrastructures nécessite également d’intégrer des technologies intelligentes, telles que des systèmes de gestion du trafic et des panneaux d’information dynamique. Ces outils peuvent réguler le trafic en temps réel et informer les conducteurs des conditions de circulation, participant ainsi à une conduite plus sûre.

Sensibilisation et formation des usagers de la route
Une autre stratégie essentielle pour améliorer la sécurité routière en RDC est la sensibilisation et la formation des usagers. Une formation rigoureuse pour la police routière, comme l’a suggéré Puela, est cruciale. Elle garantit que les agents sont équipés pour faire respecter les règles de circulation, incluant la gestion des accidents et la régulation du trafic.
Parallèlement, il est vital de lancer des campagnes de sensibilisation gratuites destinées au grand public. Ces campagnes peuvent aborder le comportement responsable au volant, le respect des limitations de vitesse et l’importance de la ceinture de sécurité. Des études ont provenu que de telles initiatives peuvent réduire de manière significative le nombre d’accidents. En impliquant les communautés locales, nous pouvons renforcer la culture de la sécurité routière.
Il est également impératif d’inclure les jeunes dans ces programmes de sensibilisation. Les écoles doivent jouer un rôle clé en intégrant des modules de sécurité routière dans leurs cursus. En éduquant les jeunes dès leur enfance, nous favorisons un changement de comportement durable sur les routes.
Réhabilitation des alternatives de transport
Pour alléger le trafic et désengorger les routes, la réhabilitation des infrastructures ferroviaires, notamment le chemin de fer Matadi-Kinshasa, doit être envisagée. Le transport ferroviaire s’est souvent avéré plus sûr et plus efficace pour les marchandises lourdes et inflammables. La réhabilitation de cette ligne pourrait réduire la circulation de poids lourds sur les routes et, par conséquent, le risque d’accidents.
De plus, développer un réseau de transport multimodal, combinant routes, chemins de fer et voies navigables, pourrait offrir des solutions durables. Cela exige une planification intégrée et une collaboration entre ministères et acteurs du secteur.
En somme, préserver les infrastructures routières en RDC face à l’accroissement du trafic demande une approche globale. La modernisation des routes, la sensibilisation des usagers et la réhabilitation des alternatives de transport sont des éléments clés pour garantir la sécurité routière et améliorer la qualité de vie des Congolais.
Réflexions finales
Les tragédies sur les routes congolaises, telle que celle du commissaire Bertin Yawe Sumanda, illustrent l’urgence d’agir pour renforcer la sécurité routière. Les recommandations d’Albert Fabrice Puela constituent une base solide pour des réformes indispensables, mais leur mise en œuvre dépendra de la volonté politique et de l’engagement des différents acteurs concernés.
À mesure que la population augmente et que le trafic s’intensifie, il est crucial de s’interroger : quelles autres mesures peuvent être envisagées pour garantir la sécurité des usagers ? Comment engager davantage les communautés locales dans la promotion de la sécurité routière ? La réponse à ces interrogations pourrait bien façonner l’avenir de la sécurité routière en République Démocratique du Congo.


