Mobilisation de l’opposition camerounaise : les critiques de Calixthe Beyala

Un contraste frappant avec la Côte d’Ivoire
Calixthe Beyala, écrivaine et militante, déploie sa critique envers l’opposition camerounaise, la comparant à la mobilisation dynamique de la Côte d’Ivoire. Le 9 août 2025, des milliers d’opposants ont envahi les rues d’Abidjan pour s’opposer à un quatrième mandat d’Alassane Ouattara, attirant plus de deux millions de participants. À l’opposé, l’opposition camerounaise semble embourbée dans des luttes internes, préférant se rassembler en conclaves pour désigner un candidat consensuel en vue des élections présidentielles d’octobre 2025.
Ce tableau met en relief une dynamique inquiétante au sein de l’opposition camerounaise. Pendant que les Ivoiriens s’unissent pour revendiquer leurs droits, les leaders de l’opposition camerounaise semblent davantage préoccupés par des manœuvres politiques internes que par l’engagement populaire. Beyala déplore cette apathie, signalant que le peuple camerounais est laissé à lui-même, sans appel à une action collective.
Les manifestations en Côte d’Ivoire, marquées par une telle affluence, témoignent d’une volonté de changement et d’une détermination à s’opposer à un régime jugé autoritaire. En revanche, la passivité de l’opposition camerounaise pourrait être interprétée comme le signe d’un désespoir face à un système politique perçu comme inébranlable.

Une obsession pour le pouvoir
Dans son discours, Beyala souligne également une obsession palpatoire de l’opposition camerounaise pour le pouvoir. Sa focalisation sur un candidat unique n’est pas un simple enjeu électoral, mais un reflet d’un désir de s’accaparer les ressources de l’État, au détriment des véritables préoccupations des citoyens. En effet, alors que le pays affronte des défis socio-économiques tels que la pauvreté et le chômage, l’inaction de l’opposition semble trahir une abdication de ses responsabilités envers le peuple.
Cette attitude soulève des interrogations sur l’intégrité et les motivations des acteurs politiques au Cameroun. La confiance du public envers l’opposition pourrait ainsi s’amenuiser, renforçant le statu quo et permettant au régime de maintenir son emprise sans réelle contestation.

Appel à l’action populaire
Face à ce constat désolant, Calixthe Beyala appelle à une véritable mobilisation populaire. Elle exhorte l’opposition à unir ses forces et à se concentrer sur des actions concrètes, loin des débats juridiques improductifs. Pour elle, le changement ne pourra émerger que si le peuple camerounais s’engage résolument dans la lutte pour ses droits.
Ce point de vue résonne avec celui de nombreux observateurs de la scène politique camerounaise, qui insistent sur l’importance de la mobilisation citoyenne pour s’opposer à un régime souvent décrit comme répressif. L’histoire récente du Cameroun a d’ailleurs montré que des mouvements populaires, malgré de nombreux obstacles, ont réussi à faire entendre leur voix.
En conclusion, les critiques de Beyala soulignent des enjeux cruciaux pour l’avenir politique du Cameroun. Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche, l’enjeu crucial reste : l’opposition trouvera-t-elle le moyen de surmonter ses divisions pour mobiliser le peuple en faveur d’un changement significatif ? Les événements en Côte d’Ivoire sont là pour rappeler aux Camerounais que l’unité et l’action collective sont essentielles pour faire entendre leur voix.


