Mobilisation des femmes et impact sur l’élection de 2025

Un rassemblement historique à Yaoundé
Le 31 juillet 2025, Yaoundé, la capitale camerounaise, a vu un événement sans précédent. Des milliers de femmes se sont rassemblées pour soutenir la candidature de Paul Biya lors de la présidentielle prévue le 12 octobre. Coordonné par le Mouvement des femmes du Cameroun, dont Marie Angèle Meyanga est la figure de proue, cet événement a attiré non seulement des femmes de toutes les régions, mais a également captivé les médias et les observateurs politiques. La présence de figures comme la ministre de l’Autonomisation des femmes et de la famille, Marie-Thérèse Abena Ondoa, a renforcé le poids de cette mobilisation.
Cette démonstration de force en faveur du président sortant, âgé de 92 ans, envoie un message fort à deux mois de l’élection. En effet, un tel rassemblement témoigne d’un soutien massif qui pourrait solidifier sa base électorale. Les discours prononcés durant cette journée ont mis en lumière les initiatives de Paul Biya en faveur des droits des femmes, soulignant ainsi son engagement envers leur autonomisation au Cameroun.
Ce phénomène, loin d’être anecdotique, rappelle que les femmes ont traditionnellement joué un rôle essentiel dans la politique camerounaise, souvent comme moteurs de changement et de mobilisation. Leur engagement actuel pourrait influencer non seulement les résultats électoraux, mais aussi la perception de leur rôle dans la sphère politique nationale.

Les enjeux de l’autonomisation des femmes
L’autonomisation des femmes est au cœur des préoccupations sociopolitiques au Cameroun. Malgré des avancées notables en matière de droits, des défis persistent. Bien que les femmes représentent une part significative de la population, leur représentation politique demeure insuffisante. En soutenant Paul Biya, elles espèrent non seulement assurer la continuité de politiques en leur faveur, mais aussi renforcer leur voix dans les instances décisionnelles.
Lors de la mobilisation, les initiatives de Paul Biya, notamment en matière d’éducation et de santé, ont été soulignées. Ces actions sont cruciales dans un contexte où les inégalités entre les sexes sont encore marquées. Le rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de 2023 révèle que le Cameroun est l’un des pays où les disparités de genre sont les plus appuyées, notamment en termes d’accès à l’éducation et à l’emploi.
Les femmes présentes voient en Paul Biya un allié dans leur quête pour l’égalité. Toutefois, cette mobilisation soulève des interrogations sur la sincérité de cet engagement. Les critiques suggèrent que cette démonstration pourrait être plus une stratégie politique qu’un véritable soutien aux droits des femmes. Dans cette optique, le soutien féminin à Biya pourrait aussi être interprété comme une opportunité pour celui-ci d’affirmer son pouvoir, tout en affichant un soutien populaire.

Conséquences sur le paysage politique camerounais
Cette mobilisation des femmes en faveur de Paul Biya pourrait avoir des répercussions majeures sur le paysage politique camerounais. D’un côté, elle peut renforcer la position du président sortant et consolider sa base électorale. De l’autre, elle pourrait inciter l’opposition à réagir et à mobiliser ses propres partisans.
Face à cette dynamique, les partis d’opposition pourraient être amenés à revoir leurs stratégies. La mobilisation des femmes pourrait leur faire réévaluer l’importance des questions de genre dans leurs programmes. En outre, cela pourrait les inciter à s’engager davantage avec les femmes, souvent négligées dans les campagnes politiques.
Cette mobilisation pourrait aussi toucher les jeunes électeurs, de plus en plus sensibles aux thématiques d’égalité et de droits humains. Les jeunes femmes, en particulier, pourraient considérer cet événement comme un modèle d’engagement civique et politique. Un tel changement pourrait encourager une plus grande implication des femmes en politique, bien au-delà de cette élection.
La mobilisation des femmes en faveur de Paul Biya soulève des interrogations cruciales sur leur rôle dans la politique camerounaise et l’avenir des droits des femmes dans le pays. À l’approche de l’élection présidentielle, la question demeure : cette dynamique marquera-t-elle un tournant dans la représentation des femmes, ou ne sera-t-elle qu’une autre manœuvre électorale dans un paysage politique complexe ?


