Émile Kassa Mapsi, le Baobab Punu.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Émile KASSA MAPSI, n’a pas volé son surnom de Baobab Punu.
En effet, durant ses études supérieures en France dans les années 1960, il s’implique dans le Mouvement Gabonais d’Action Populaire (MGAP) aux côtés d’autres étudiants militants comme Paul MOUKAMBI, François OWONO-NGUEMA et Jean-Pierre NZOGHE-NGUEMA. Il se forge une conscience militante en politique, préparant ainsi le terrain pour son futur rôle sur la scène politique gabonaise.
Propulsé sur la scène nationale par Albert-Bernard Bongo, successeur de Léon MBA, il occupe dès sa 36ème année divers postes de responsabilités dans le Gouvernement. Il est notamment Ministre des Affaires Économiques et du Plan, puis Vice-Premier ministre jusqu’en 1990, des fonctions qui lui permettent de figurer parmi les personnalités politiques de premier rang de 1970 à 1990.
Commence alors sa carrière de fonctionnaire international qui l’amène à occuper le poste d’Ambassadeur en Belgique et auprès de l’Union Européenne.
Le Panafricaniste.
Fervent défenseur du panafricanisme, c’est lors de son poste à Bruxelles qu’il convainc les Ambassadeurs africains de créer le groupe Afrique au sein duquel il est le premier à occuper la fonction de Président.
Après sa carrière gouvernementale, il est élu Sénateur et dirige la Commission des Affaires étrangères, de la Défense nationale et des Relations internationales au Sénat.
Sa disponibilité et son patriotisme lui permettent de se démarquer auprès des plus hautes autorités de la nation qui lui confient successivement le poste de Conseiller Spécial du chef de l’État et Conseiller Municipal de la Commune de Mouila, son fief.
Le sage
Il intègre le Collectif des Anciens Cadres, Notables et Dignitaires de la République (CACNDR) aux côtés d’autres anciens dignitaires comme Paul MALEKOU, Jean-Marc EKOH, Bonjean François ONDO, Jean-Ernest OLIVEIRA, Jean-Eugène KAKOU MAYAZA et Marcel Eloi CHAMBRIER.
Pacifiste, il milite ardemment pour l’apaisement des tensions entre le pouvoir et l’opposition après la présidentielle d’après l’avènement du multipartisme.
Avec le CACNDR, il soutient la déclaration de la vacance du pouvoir après les ennuis de santé d’Ali BONGO et réagit à la modification du Code pénal qui dépénalise l’homosexualité au Gabon en 2021 et appelle au respect des valeurs traditionnelles.
Reconnaissance
En février 2018, il est décoré de la Légion d’honneur française, recevant les insignes de commandeur de la plus haute distinction française des mains de Dominique RENAUX, Ambassadeur de France au Gabon. Malgré la maladie, il reste lucide et perspicace dans ses analyses politiques.
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) baptise de son nom sa représentation régionale, la Délégation de la Ngounié et de la Nyanga.
Connu pour son verbe vif, sa critique fine et pertinente, il n’était jamais avare de compliments ou de conseils. Homme plein et entier, avec un caractère bien trempé, il se fait des ennemis solides en politique, mais reste respecté pour son engagement et sa perspicacité.
Il décède le dimanche 18 juillet 2021 à Paris, France, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 89 ans. La nouvelle de sa mort est rendue publique par la classe politique gabonaise, qui le surnommait le « Baobab Punu » en référence à son engagement contre le colonialisme et pour le retour aux us et coutumes locales.
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