Une vidéo sans presque vide de sens
Dans une brève vidéo de 27 secondes diffusée ce vendredi sur Gabon Media Time, Ali Bongo Ondimba a annoncé la nomination d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue comme secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG). Un geste qui, derrière son apparente simplicité, révèle la profonde fragilité d’un ancien chef d’État en quête de légitimité dans un paysage politique qu’il ne contrôle plus.
À la recherche d’une légitimité perdue

Depuis la chute du régime Bongo en août 2023, le PDG est en état de déliquescence. Autrefois parti hégémonique, il est désormais fracturé, vidé de sa substance, et profondément divisé. Plus de 70 % de ses militants, cadres et structures locales ont fait allégeance à Blaise Louembé Kouya, nouveau visage d’un PDG « rénové », dont la légitimité militante et politique s’est renforcée depuis les assises de la transition. Cette aile dissidente, aujourd’hui dominante, s’est dotée d’une nouvelle secrétaire générale : l’ancienne ministre Angélique Ngoma, figure d’expérience et de consensus.
Une nomination presque inutile

Face à cette recomposition en profondeur, la nomination d’Ali Akbar Onanga par Ali Bongo sonne comme un dernier sursaut d’un pouvoir révolu. Ancien ministre et fidèle parmi les fidèles, Onanga revient sur le devant de la scène sans véritable ancrage militant, porté uniquement par la parole d’un ancien président dont l’influence sur le parti est désormais marginale, presque symbolique.
Aucune mobilisation, aucun élan, ni même un soutien officiel d’envergure n’est venu accompagner cette annonce. Dans le silence poli qui a suivi, beaucoup y voient une tentative de réaffirmer une autorité que le peuple, l’histoire et même son propre parti ne lui reconnaissent plus. Ali Bongo semble vouloir recoller les morceaux d’un édifice politique effondré, sans percevoir que les fondations mêmes ont changé de mains et de sens.
Conclusion

Dans cette guerre d’héritage entre l’ancien maître du palais et le nouveau courant majoritaire, la légitimité ne se décrète plus : elle se construit sur le terrain, dans les cœurs, et à travers la confiance retrouvée. Pour l’instant, c’est Blaise Louembé Kouya et Angélique Ngoma qui semblent porter cette dynamique.
Ali Bongo nomme, mais ne rassemble plus. Le roi agit, mais son royaume a changé de souverain.


