À l’heure où les clivages politiques se dissolvent sous la chaleur des ambitions personnelles, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) engage un virage déterminant. À quelques semaines des législatives et locales de septembre, le jeune parti présidentiel, porté par la volonté réformatrice de Brice Clotaire Oligui Nguema, entre dans la bataille des investitures et il le fait avec méthode, fermeté et un mot d’ordre : rupture assumée, loyauté prouvée.
Une ligne politique sans équivoque
Dans un pays en pleine recomposition politique, où les défections d’anciens barons se mêlent aux ralliements opportunistes, l’UDB dresse un rempart : l’intégrité comme condition non négociable. Pour prétendre porter les couleurs du parti, il ne suffira pas de remplir une fiche : il faudra démontrer un réel désengagement des anciens appareils politiques. La règle est limpide : pas de double casquette, pas d’ambiguïté, pas de retour en arrière.
« Tout candidat ayant milité ailleurs devra produire un accusé de réception de sa démission », martèle une note interne du parti, révélée ce week-end. Un message clair envoyé aux indécis et aux stratèges : l’UDB ne sera pas un refuge électoral, mais une maison politique de convictions.
Un processus verrouillé par le sommet
La Commission des candidatures et des investitures (CCI), présidée par le président fondateur lui-même, supervise l’ensemble du processus. Cet organe temporaire mais puissant, prévu par les statuts du parti (article 49), a pour mission de filtrer, structurer et valider les candidatures. Une démarche centralisée qui, selon certains analystes, révèle une volonté de garder le cap, loin des jeux d’influence provinciaux et des pressions locales.
Le parti exige des critères rigoureux : probité, enracinement, et conformité administrative. Les candidats aux législatives devront ainsi présenter un récépissé de déclaration de biens, une quittance de caution d’un million de FCFA, entre autres pièces prévues par le Code électoral. Pour les locales, un casier judiciaire récent est exigé, en plus des documents requis par l’article 77 dudit Code.
Consensus ou élimination
En cas de candidature multiple pour un même siège, la CCI privilégiera le dialogue interne. Une concertation sera convoquée pour dégager un consensus. À défaut, c’est le président fondateur qui arbitrera. Une centralisation finale qui pourrait susciter des critiques, mais qui garantit également une ligne claire, sans compromis ni favoritisme apparent.
Le calendrier, lui, est précis. Le 23 juillet marquera une étape clé : la publication des candidats investis par le parti, suite à une réunion du commissariat politique. Ce jour-là, l’UDB dévoilera la première esquisse de son ancrage territorial.
Une épreuve de vérité pour l’UDB
À travers cette mécanique bien huilée, le parti présidentiel joue gros. Il doit faire la démonstration qu’il n’est pas un simple conglomérat d’ex-alliés recyclés mais un corps politique neuf, cohérent, aligné avec la vision du renouveau national. Car investir un candidat, c’est aussi engager une image. Et l’UDB, à la veille de sa première grande épreuve électorale, entend incarner la rigueur, l’ordre, et la renaissance.
L’histoire retiendra peut-être ce 23 juillet comme le jour où les bâtisseurs ont posé leur première pierre électorale. Mais entre ambitions personnelles, fidélités mouvantes et dynamique de changement, la route reste sinueuse. À l’UDB maintenant de démontrer qu’on ne construit pas un avenir politique durable sur des fondations fragiles.
