Crise humanitaire au complexe médical Nasser

Une situation alarmante
Le complexe médical Nasser, le plus grand hôpital de Gaza, est confronté à une crise humanitaire sans précédent. Le 14 juillet 2025, des médecins ont sonné l’alarme sur le risque imminent d’une catastrophe, dû à une grave pénurie de carburant et aux offensives militaires israéliennes à Khan Younis. Depuis le 10 juillet, l’hôpital a dû fermer ses portes aux nouveaux patients, alors que les troupes israéliennes se rapprochaient, bombardant des camps de familles déplacées.
Le docteur Saber al-Asmar, membre du personnel médical, a exprimé des inquiétudes déchirantes concernant la sécurité des patients, affirmant qu’ils étaient « plus proches de la mort que de la vie ». Ses mots illustrent la détresse des soignants et des patients, coincés dans un environnement où les ressources s’épuisent, mises en péril par les attaques militaires.
La situation s’aggrave, avec l’hôpital, qui a une capacité de 350 lits, traitant actuellement environ 700 patients. Cette surcharge exerce une pression énorme sur le personnel médical, qui doit gérer des traumatismes liés aux violences tout en étant aux prises avec un manque de matériel et de médicaments. Le docteur Rik Peeperkorn de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné l’énorme défi que représente cette réalité où les besoins sont bien supérieurs aux ressources disponibles.

Pénurie de carburant et conséquences
La pénurie de carburant est essentielle dans l’accroissement de la crise au complexe médical Nasser. Le 9 juillet, l’hôpital a averti d’un risque imminent de fermeture totale, faute de carburant pour les générateurs, vitaux pour le maintien des services essentiels. Sans électricité, de nombreux patients, certains entièrement dépendants de machines, se retrouvent dans une situation désespérée.
Les conséquences de cette pénurie sont désastreuses. La menace d’arrêt des générateurs, qui alimentent les équipements médicaux, pourrait entraîner des décès en soins intensifs. De plus, la fermeture de l’hôpital signifierait que des milliers de personnes vulnérables seraient privées des soins fondamentaux. L’intensification des opérations militaires complique également l’acheminement de l’aide humanitaire, rendant les déplacements périlleux.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a rapporté des incidents tragiques, notamment des tirs israéliens ayant tué dix personnes cherchant de l’aide près d’un site de distribution à Rafah. Ces événements non seulement illustrent la violence omniprésente, mais montrent également l’impact direct sur les civils, qui tentent désespérément d’accéder à des soins médicaux et à de la nourriture.

Une réponse humanitaire insuffisante
Face à cette crise, la réponse humanitaire internationale apparaît gravement insuffisante. Bien que des organisations comme l’OMS et le CICR tentent de fournir une aide, les obstacles logistiques et sécuritaires compliquent leur mission. Les appels à l’aide se multiplient, mais les ressources restent rares et les promesses de soutien ne se concrétisent pas toujours sur le terrain.
Les témoignages des médecins et des patients révèlent une détresse profonde et un sentiment d’abandon. Le personnel médical, épuisé par des mois de travail intensif, est confronté à un dilemme moral : comment continuer à soigner des patients dans un environnement de plus en plus dangereux ? Les mots du docteur al-Asmar résonnent comme un cri de désespoir, appelant la communauté mondiale à prendre conscience de la situation à Gaza.
Il est impératif que la communauté internationale agisse rapidement pour éviter une catastrophe humanitaire totale. Des discussions sur un cessez-le-feu temporaire pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire sont primordiales. Cependant, sans une volonté politique forte, les promesses resteront lettre morte et des milliers de personnes seront laissées à la merci d’une crise qui ne cesse d’empirer.


