Stratégies du Gabon pour l’autosuffisance alimentaire

Un tournant stratégique vers l’autonomie alimentaire
Le Gabon, sous la direction du président Brice Clotaire Oligui Nguema, s’engage dans des initiatives audacieuses pour réduire sa dépendance alimentaire. Ce virage, destiné à renforcer la souveraineté économique nationale, stimule la production locale. L’interdiction des importations de poulet à compter du 1er janvier 2027 en est un pilier majeur, incitant les agriculteurs gabonais à accroître leur production avicole.
Cette décision a été applaudie par des acteurs clés, tels que Damas Massélé, Secrétaire général par intérim de la COSYGA, qui la considère comme « courageuse et stratégique ». En restreignant les importations, le gouvernement vise à revitaliser l’agriculture nationale tout en offrant des opportunités d’emploi, en particulier pour les jeunes et les femmes, souvent sous-représentés dans ce secteur.
Pour accompagner cette transformation, plusieurs ateliers de formation ont été mis en place. En juin 2025, le ministère de la Planification et de la Prospective, en collaboration avec la FAO, a organisé un atelier sur l’utilisation de données géospatiales. Ce type de formation s’avère crucial pour optimiser l’allocation des ressources agricoles et planifier des investissements durables.

Des initiatives concrètes pour renforcer la production locale
En parallèle, le Gabon lance des projets pour asseoir sa production locale. La foire commerciale marigovèenne, prévue pour août 2025, mettra en lumière les produits locaux et encouragera les échanges entre agripreneurs. Désiré Saphou, le promoteur de l’événement, souligne son rôle crucial dans l’allégement du coût de la vie et le dynamisme économique.
Les progrès sont également notables dans la production d’huile de palme, passant de 70 300 tonnes en 2020 à 130 000 tonnes en 2024. Cette hausse témoigne des efforts pour transformer les matières premières localement, un aspect clé de la stratégie de développement économique. De plus, 69 % du bois gabonais est désormais transformé sur place, contribuant ainsi à la création d’emplois et à la valorisation des ressources naturelles.
Le Plan national de développement de la Transition gabonais met également l’accent sur le financement des cultures vivrières. Des infrastructures, comme les marchés transfrontaliers de Bitam et Eboro, sont prévues pour générer des revenus significatifs, estimés à 1,5 milliard de francs CFA d’ici 2026. Ces initiatives devraient créer un climat favorable à la croissance des entreprises locales et à la diminution des importations alimentaires.

Vers une souveraineté alimentaire durable
Le Gabon ne se limite pas à réduire ses importations alimentaires ; il aspire aussi à devenir un exportateur net de produits agricoles dans la sous-région. Les ambitions du pays incluent la production de tomates et d’oignons, des denrées qui non seulement satisferont les besoins locaux, mais permettront également de générer des revenus d’exportation. Des discussions sont en cours avec des entreprises internationales, telles qu’Infrabox Apollo, pour soutenir le développement de projets agricoles intégrés.
Ces efforts s’inscrivent dans une dynamique de transition vers une économie verte. En favorisant une agriculture durable et en mettant en valeur les productions locales, le Gabon se prépare aux impacts du changement climatique tout en créant des opportunités économiques. Les jeunes et les femmes sont au cœur de cette transformation, avec des programmes dédiés pour renforcer leurs compétences dans le secteur agricole.
En somme, le Gabon se tient à un carrefour de son histoire économique. Les initiatives du gouvernement, alliées au soutien d’acteurs locaux et internationaux, témoignent d’une volonté d’édifier un avenir autonome et durable. Pourtant, la question persiste : ces efforts suffiront-ils à transformer le paysage agricole du Gabon et garantir une sécurité alimentaire pérenne ?


