Un hommage à une pionnière des lettres africaines
Sous le souffle chaud du désert et les murmures poétiques de l’Atlantique, la littérature africaine s’apprête à célébrer ses figures tutélaires. Et parmi elles, une voix, un souffle, une femme : Justine Mintsa. L’écrivaine gabonaise, pionnière d’une parole féminine affranchie et d’une écriture enracinée, sera honorée les 25 et 26 juin au Maroc lors du 25e anniversaire de la mythique collection « Continents Noirs » des éditions Gallimard.
Première femme d’Afrique subsaharienne dans « Continents Noirs »

Cette collection, emblème de reconnaissance pour les littératures africaines et diasporiques, a ouvert ses pages à des noms d’exception. Mais Justine Mintsa y occupe une place singulière, presque totemique : première femme d’Afrique subsaharienne à y être publiée. Une conquête littéraire en soi, arrachée à l’ombre des silences coloniaux et au vacarme d’un monde qui, trop longtemps, n’a pas su lire l’Afrique autrement que dans ses stéréotypes.
« Des racines puissantes aux sèves montantes » : un thème qui lui va comme un gant
« Des racines puissantes aux sèves montantes », tel est le thème du rendez-vous. Et Justine Mintsa en est l’incarnation éclatante. Sa voix, née entre les collines du Haut-Ogooué et les bibliothèques de la Sorbonne, a su mêler l’intime au politique, la mémoire à l’espoir. Son roman « Histoire d’Awu », hymne bouleversant à la dignité des femmes africaines, sera projeté en reportage sur la chaîne Arte, scellant une reconnaissance transcontinentale, loin des seuls cercles universitaires.
Une reconnaissance transcontinentale pour une œuvre engagée

Ce n’est pas qu’un hommage : c’est un rappel. Le rappel qu’une plume, quand elle est libre et habitée, peut traverser les frontières, les époques, les carcans. Et dans ce monde en quête de sens, Justine Mintsa est plus que jamais une boussole pour les jeunes pousses de la littérature africaine.
Le Gabon sous les projecteurs littéraires
Gallimard, en saluant sa trajectoire, salue aussi un pays : le Gabon, souvent discret sur les scènes littéraires, mais dont les voix méritent de résonner plus fort. Le verbe de Mintsa devient alors ambassadeur, son œuvre un drapeau, son courage une sève.
Un rendez-vous majeur pour la littérature africaine
À Rabat, ce mois de juin, l’Afrique ne fera pas que se raconter. Elle se redira. Et dans cette redite féconde, la voix de Justine Mintsa portera haut la mémoire des mères, le combat des filles, et l’avenir des mots.


