Sécurité routière en Côte d’Ivoire : mesures et impacts

Contexte des accidents mortels
La Côte d’Ivoire traverse une période sombre avec plusieurs tragédies routières récentes. L’accident du Banco, à Yopougon, le 27 mai 2025, a coûté la vie à quatre personnes et laissé 25 blessés. Un autre drame a eu lieu à Agboville le 14 juin, emportant la vie de 12 victimes. Ces événements tragiques ne sont pas des cas isolés; ils reflètent une crise de sécurité routière profonde et pressante dans le pays.
Les statistiques fournies par la Direction générale des transports terrestres et de la circulation (DGTTC) renforcent cette inquiétude, montrant une augmentation alarmante du nombre d’accidents sur les routes ivoiriennes. Pour répondre à cette situation critique, les autorités ont décidé d’agir sans attendre, témoignant d’une volonté de réforme en matière de sécurité routière.
Oumar Sako, Directeur général de la DGTTC, a précisé que les nouvelles mesures répressives viennent après une période de sensibilisation. En effet, cette sensibilisation préalable vise à éduquer les conducteurs sur les dangers de la conduite imprudente et à préparer le terrain pour de futures sanctions.

Sanctions et mesures de répression
Le 19 juin 2025, des décisions majeures en matière de sanctions ont été prises par la Commission de suspension et de retrait du permis de conduire. Les conducteurs impliqués dans les récents accidents mortels se sont vus retirer leur permis pour 15 ans. Cette mesure vise à dissuader les comportements imprudents et à protéger tous les usagers de la route.
Les entreprises dont les camions étaient concernés doivent également immobiliser leurs véhicules et s’assurer que leurs conducteurs possèdent le Certificat d’Aptitude du Conducteur Routier (CACR) avant de reprendre la circulation. Cela garantit que seuls des conducteurs qualifiés sont au volant des véhicules lourds, réduisant ainsi le risque d’accidents.
Dans un autre registre, l’artiste Elow’n a également subi une sanction : son permis a été retiré pour un an, dont trois mois fermes, suite à un acte d’incivisme routier devenu viral sur les réseaux sociaux. Ceci illustre que la loi s’applique à tous, sans distinction, et souligne le caractère collectif de la responsabilité en matière de sécurité routière.

Impact sur les conducteurs et la société
Les récentes mesures de sécurité routière ont des répercussions profondes sur la conduite en Côte d’Ivoire. D’une part, la suspension prolongée des permis envoie un message fort concernant les conséquences de la conduite irresponsable. Cela pourrait encourager une prise de conscience des dangers et inciter davantage de prudence chez les conducteurs.
Par ailleurs, la DGTTC a annulé jusqu’à présent 3 632 permis, mettant en lumière l’ampleur de la crise. Les conducteurs concernés sont invités à suivre des stages de récupération de points. Bien que ces initiatives puissent aider à sensibiliser davantage les usagers de la route, leur efficacité à long terme demeure à prouver.
En somme, ces réformes représentent un progrès, mais leur succès dépendra d’un suivi attentif et d’une évaluation continue. La question persiste : ces mesures suffiront elles à transformer la culture routière en Côte d’Ivoire, ou faudra-t-il des ajustements supplémentaires pour garantir la sécurité de tous ?


