Absence du Gabon dans le Classement des Pays Africains Performants

Problèmes de Gouvernance et de Transparence
La gouvernance est cruciale pour évaluer les performances des nations. Dans le classement de Jeune Afrique, elle représente 50 % de la note finale. Pour le Gabon, des éléments problématiques ternissent son bilan. La transition politique débutée le 30 août 2023 pourrait sembler prometteuse, mais elle ne compense pas un lourd héritage institutionnel. La corruption, la lenteur des réformes et un manque de transparence sont des entraves sérieuses au développement.
Les indicateurs économiques, comme le PIB par habitant, révélent cette fragilité. Malgré une richesse pétrolière indéniable, le Gabon subit une inégalité dans la distribution des ressources. Cela se traduit par un taux de chômage élevé et une croissance économique faible. Pendant ce temps, d’autres pays, tels que le Malawi et l’Eswatini, se démarquent grâce à des politiques de gouvernance plus efficaces.
Les experts affirment que des réformes audacieuses sont nécessaires pour redresser la situation. Jean-Pierre Mouloungui, politologue, déclare : « la transparence et la responsabilité doivent devenir les fondements de la gouvernance gabonaise pour attirer les investissements étrangers et favoriser la croissance. »

Influence Régionale et Diplomatique Limitée
Un autre facteur expliquant l’absence du Gabon dans ce classement réside dans sa faible influence régionale et internationale. Comparé à des pays comme le Maroc ou l’Égypte, qui affichent une diplomatie active, le Gabon semble marginalisé. Son impact dans les opérations de maintien de la paix et le nombre d’ambassades sont bien en deçà des normes, ce qui limite son rayonnement diplomatique.
Dans un contexte où la coopération régionale est essentielle au développement économique, chaque pays qui réussit sur la scène internationale engrange des bénéfices, tant économiques que politiques. En revanche, le Gabon peine à établir des partenariats stratégiques, freinant ainsi sa capacité à surmonter ses défis internes.
Le sociologue Alain Ndong met en garde : « l’absence de visibilité sur la scène internationale nuit non seulement à l’image du Gabon, mais également à ses perspectives de développement. » Pour remédier à cela, le nouveau président, Brice Clotaire Oligui Nguema, devra travailler d’arrache-pied à renforcer la diplomatie gabonaise et à tisser des alliances stratégiques.

Faible Innovation et Éducation en Difficulté
Le Gabon est également confronté à des défis majeurs en matière d’innovation. Son nombre de brevets est insignifiant et son système éducatif est en difficulté, entravant les jeunes talents dans leur capacité à innover et à créer des entreprises. L’écosystème entrepreneurial est peu développé, et le manque de financement pour les start-ups freine l’émergence d’une économie dynamique.
Des pays comme l’Afrique du Sud, qui se distinguent dans le classement, investissent massivement dans l’éducation et l’innovation. Ils ont su créer des environnements propices à la créativité et à l’entrepreneuriat. En revanche, le Gabon doit faire face à un système éducatif qui ne répond pas aux besoins du marché, limitant ainsi les possibilités d’avenir pour sa jeunesse.
Pour inverser cette tendance, le Gabon doit impérativement investir dans l’éducation et encourager l’innovation. Marie-Louise Mavoungou, économiste, affirme : « sans un système éducatif solide et un soutien à l’innovation, le Gabon risque de rester à la traîne dans la course au développement. »
Les défis du Gabon sont complexes et multiples. La gouvernance, l’influence régionale et l’innovation sont des enjeux cruciaux nécessitant des réformes profondes et des choix audacieux. Alors que le pays se trouve à un tournant décisif de son histoire, une question demeure : le nouveau leadership sera-t-il capable de prendre les mesures nécessaires pour redresser la barre et faire du Gabon l’un des pays les plus performants d’Afrique ?


