Impact environnemental du barrage Inga 3

Les enjeux environnementaux du projet
La construction du barrage Inga 3 sur le fleuve Congo suscite de vives inquiétudes. Les communautés locales, notamment les pêcheurs du Kongo-Central, craignent pour leur avenir. Lors d’un atelier tenu le 15 juin 2025, ces pêcheurs ont partagé leurs préoccupations sur les impacts environnementaux déjà visibles avec les barrages Inga 1 et 2. Dans un contexte de changements climatiques intensifiés, ces inquiétudes prennent une ampleur d’autant plus pressante.
Les barrages hydroélectriques, souvent vantés comme des solutions durables, s’accompagnent de conséquences désastreuses. À l’approche de la construction d’Inga 3, les habitats des poissons, vitaux pour les pêcheurs locaux, pourraient être altérés. En outre, le changement de débit du fleuve risque de réduire les ressources halieutiques, exacerbant la précarité économique des rivages. Cette dynamique défavorable préoccupe profondément ceux qui vivent des fruits de ce fleuve.
Les experts en environnement alertent également sur l’impact au-delà de la faune aquatique. Les modifications hydrologiques peuvent compromettre la qualité de l’eau, favorisant une hausse de la pollution et une prolifération d’algues nuisibles. Les répercussions sur la santé des populations locales, qui dépendent de l’eau du fleuve pour leur survie quotidienne, posent un défi majeur à adresser.

Les préoccupations des pêcheurs et des communautés locales
Les pêcheurs du Kongo-Central interpellent le président Félix Tshisekedi. Ils souhaitent défendre l’identité de la République Démocratique du Congo face aux enjeux environnementaux croissants. Leur déclaration révèle une volonté forte de s’opposer à des projets qu’ils perçoivent comme néfastes pour l’environnement et les droits des communautés. Inga 3, selon eux, ne serait qu’un prolongement d’une politique énergétique centrée sur des intérêts économiques au détriment des réalités écologiques.
Les doutes formulés par les pêcheurs sont d’autant plus ancrés par les histoires de leurs prédécesseurs. Les barrages Inga 1 et 2 ont déjà laissé derrière eux un bilan lourd : réduction des espèces de poissons, dégradation des habitats. Avec Inga 3, les craintes d’une aggravation de cette situation sur leur activité, essentielle à leur sécurité alimentaire, se font pressantes.
Les demandes de ces communautés vont au-delà. Elles aspirent à une véritable considération de leurs droits dans le processus décisionnel. Leur appel à être impliquées dans les évaluations d’impact social et environnemental souligne une quête de justice environnementale. Ces voix méritent d’être entendues, car les populations locales luttent pour défendre leurs droits face à des projets souvent imposés sans consultations appropriées.

Vers une transition énergétique responsable
La Banque mondiale a engagé 250 millions de dollars pour la phase initiale d’Inga 3, focalisée sur l’analyse des impacts sociaux et environnementaux. Néanmoins, cette initiative soulève des interrogations quant à la responsabilité des institutions financières. Ces investissements devraient s’accompagner de garanties robustes pour protéger l’environnement et les droits des populations concernées.
Il est crucial de reconsidérer notre approche face à la transition énergétique. Plutôt que de se concentrer exclusivement sur une production d’énergie massive, explorons des solutions qui respectent la biodiversité et les droits humains. Des initiatives à petite échelle, centrées sur des sources d’énergie renouvelables comme le solaire ou l’éolien, peuvent offrir des alternatives durables et respectueuses des populations et de leur environnement.
Au final, la question essentielle demeure : comment équilibrer développement économique et protection de l’environnement ? Les préoccupations des pêcheurs du Kongo-Central soulignent l’importance d’un dialogue inclusif entre gouvernements, entreprises et communautés locales. Comment garantir que les projets de développement respectent les écosystèmes tout en répondant à des besoins énergétiques croissants ? C’est un défi qui nécessite une réflexion collective approfondie et un engagement sincère de toutes les parties impliquées.


