Défis énergétiques de la SEEG au Gabon

Contexte des coupures d’électricité
La Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) traverse une phase critique, avec des coupures d’électricité qui perturbent le quotidien des habitants du Grand Libreville. Depuis fin mai 2025, un incident sur un câble Haute Tension de 90 kV a été identifié comme la cause principale de ces interruptions. Les délestages touchent non seulement Libreville, mais aussi des localités telles qu’Akanda, Owendo et Ntoum. Afin de pallier cette crise, la SEEG a instauré un programme d’alimentation alternée, mais les réparations nécessaires pourraient prendre plusieurs jours. Cela alimente le mécontentement grandissant des citoyens.
Ce problème de coupures d’électricité n’est pas nouveau au Gabon. Il s’inscrit dans un long historique de vétusté des infrastructures et d’investissements insuffisants dans le secteur énergétique. Les critiques, qu’elles viennent de la population ou des experts, mettent en lumière des causes structurelles récurrentes plutôt que des incidents isolés. La SEEG fait face à des équipements obsolètes et une gestion peu efficace, aggravant ainsi la situation.
Le ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie, Philippe Tonangoye, a parlé de « violences douces » et suggéré que ces délestages pourraient découler d’actes délibérés. Cette déclaration, toutefois, a été accueillie avec scepticisme. Les citoyens exigent des réponses précises et des actions concrètes. Depuis le 28 mai, des réunions de crise tentent de cerner les origines de ces coupures, mais leurs résultats demeurent flous.

Impact sur la vie quotidienne et l’économie
Les conséquences des coupures d’électricité touchent profondément la vie quotidienne des Gabonais. Les entreprises, en particulier, souffrent de pertes financières majeures, incapables de fonctionner correctement. Les hôpitaux, dépendants d’une alimentation électrique stable pour garantir des soins de qualité, sont également affectés, mettant en péril la santé des patients. Cette situation nourrit un sentiment d’abandon chez la population.
De plus, les coupures perturbent le parcours éducatif des enfants. Les parents, inquiets pour l’avenir de leurs jeunes, appellent à des solutions durables. Pendant ce temps, le gouvernement semble réagir par des discours vagues, sans action tangible, exacerbant le ressentiment et la frustration parmi les citoyens.
Face à cette situation, la SEEG doit non seulement réparer les infrastructures malades, mais envisager une modernisation de son réseau à long terme. Cela nécessitera des investissements considérables et une volonté politique forte pour réformer le secteur énergétique gabonais. Les experts insistent sur la nécessité de transparence et de bonne gouvernance pour regagner la confiance du public et garantir un service fiable.

Perspectives d’avenir et solutions possibles
Pour relever ces défis, la SEEG doit adopter une stratégie proactive. La récente nomination de Steeve Saurel Legnongo en tant qu’Administrateur Directeur Général le 30 mai 2025 pourrait être une chance de revitaliser l’entreprise. Sa mission inclut le renforcement des infrastructures, la modernisation des équipements et l’optimisation de la gestion. Cela pourrait également impliquer des partenariats public-privé pour attirer des investissements étrangers et améliorer la qualité des services.
En outre, mener une enquête sur les causes des coupures d’électricité permettrait de mettre en lumière les problèmes structurels au sein de la SEEG. Les conclusions de cette enquête, tant attendues, pourraient influencer les décisions politiques et les investissements futurs dans le secteur. De plus, les autorités doivent s’engager à établir une communication transparente avec la population pour restaurer la confiance et éviter les rumeurs sur des actes de sabotage.
Enfin, il est essentiel que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour améliorer la situation énergétique au Gabon. Cela pourrait inclure des réformes réglementaires, des investissements dans les énergies renouvelables, et une gestion optimisée des ressources. Les citoyens, eux aussi, doivent rester vigilants et continuer à exiger des comptes de leurs dirigeants. La crise énergétique actuelle pourrait servir de tremplin pour repenser le modèle énergétique du Gabon et construire un avenir durable.


