Le Gabon et son programme économique autonome

Un tournant historique dans la gestion économique
Le 27 mai 2025, Henri-Claude Oyima, ministre de l’Économie du Gabon, a marqué un tournant décisif dans la gestion économique du pays. Il a annoncé le développement d’un programme économique élaboré par les Gabonais eux-mêmes. Cette initiative remet en question le modèle traditionnel, fondé sur la dépendance envers les institutions financières internationales, comme le FMI. Cette annonce intervient après une série de 17 programmes antérieurs, jugés infructueux par le ministre, qui promettent de revitaliser la croissance du pays.
Cette volonté de rompre avec les pratiques imposées par le FMI témoigne d’une quête d’autonomie économique. Le Gabon, riche en ressources naturelles, aspire à exploiter ses richesses, préférant cela à une aide extérieure. De nombreux pays africains se rallient à cette nouvelle vision, cherchant à affirmer leur souveraineté économique face aux exigences contraignantes des bailleurs de fonds.
Le ministre a aussi insisté sur la nécessité d’adopter une approche nationale, impliquant une participation active des Gabonais dans l’élaboration du programme. Cela promet un développement inclusif, capable de refléter les besoins et les désirs de la population locale.

Les échecs des programmes précédents
Les 17 programmes avec le FMI ont souvent été jugés inefficaces. Bien que financés et assistés techniquement, ils n’ont pas répondu aux attentes des Gabonais. Les critiques soulignent une approche qui délaisse les spécificités locales au profit de réformes structurelles inadaptées, avec des effets néfastes sur l’économie nationale.
Des spécialistes, comme le professeur Jean-Pierre Nguema, font remarquer que ces programmes furent souvent perçus comme des solutions imposées de l’extérieur, sans prendre en compte les spécificités culturelles du Gabon. Cela a conduit à un sentiment d’aliénation des Gabonais face à des décisions qui ne répondaient pas à leurs réels besoins.
En concevant un programme local, le Gabon pourrait ainsi éviter les erreurs du passé, tout en renforçant la confiance des citoyens envers leurs institutions. Cette nouvelle approche pourrait inspirer d’autres pays africains à embrasser une dynamique de développement plus autonome.

Vers une nouvelle conception de l’économie gabonaise
L’initiative d’Henri-Claude Oyima inclut un forum économique national. Ce rendez-vous aura pour vocation de rassembler acteurs économiques, entrepreneurs et société civile autour d’une réflexion commune sur l’avenir du Gabon. Ce processus participatif est essentiel pour assurer que le programme réponde aux véritables besoins de la population, favorisant ainsi un large consensus.
Cette démarche pourrait également permettre des partenariats plus équilibrés avec les investisseurs étrangers. En affichant sa volonté de gérer ses ressources et de définir ses priorités, le Gabon pourra attirer des investissements respectueux de ses ambitions, éloignant l’ombre des bailleurs internationaux.
En se positionnant comme un pays résolument tourné vers son avenir économique, le Gabon pourrait améliorer sa perception à l’échelle internationale. Cela ouvre la voie à de nouvelles opportunités de coopération, plus avantageuses et en accord avec ses choix stratégiques.
Réflexions et perspectives
La volonté du Gabon de développer un programme économique autonome résonne comme une initiative audacieuse. Elle pourrait redéfinir les relations entre le pays et les institutions financières internationales, en misant sur ses propres ressources et en impliquant les Gabonais dans les décisions clés. Le Gabon aspire à construire une économie plus résiliente et durable.
Cependant, cette démarche soulève des questions essentielles : le Gabon pourra-t-il surmonter les défis structurels passés ? Les Gabonais seront-ils suffisamment mobilisés pour engendrer cette dynamique nouvelle ? Et cette initiative pourrait-elle inspirer d’autres nations africaines en quête d’une autonomie économique ?
Les réponses à ces interrogations détermineront non seulement l’avenir économique du Gabon, mais aussi son rôle dans le paysage économique africain. Un succès pourrait inciter d’autres pays à revendiquer leur souveraineté et à réévaluer leurs relations avec les créanciers internationaux.


