Réflexion sur la sous-représentation des Gabonais dans le commerce alimentaire

Une dépendance préoccupante
Le commerce alimentaire au Gabon met en lumière des questions essentielles concernant la souveraineté économique nationale. Actuellement, la majorité de ces commerces est entre les mains d’étrangers, créant une dépendance risquée. Lors d’événements comme l’Aïd el-Fitr, beaucoup de magasins ferment, laissant les consommateurs sans alternatives. Stéphane, un agent de bureau à Libreville, témoigne de cette frustration palpable : un sentiment d’insécurité alimentaire s’installe alors.
Cette dépendance ne se limite pas à l’approvisionnement ; elle impacte également la stabilité économique du pays. La crise de la COVID-19 a révélé les vulnérabilités d’un système où les Gabonais sont largement exclus des secteurs stratégiques. Les fermetures des commerces étrangers pendant les jours fériés illustrent une fragilité qui pourrait être évitée si les nationaux prenaient une place plus active dans le commerce.
Les conséquences sont nombreuses. D’une part, cette situation restreint les opportunités d’emploi pour les Gabonais ; d’autre part, elle freine la dynamique d’une économie locale. Il est impératif de susciter une prise de conscience collective sur cette problématique pour envisager un futur où les Gabonais sont au cœur de leur propre économie.

Les obstacles à l’implication des Gabonais
La sous-représentation des Gabonais dans le secteur alimentaire repose sur plusieurs facteurs. D’abord, le manque de soutien et de financement constitue un obstacle majeur. De nombreux jeunes entrepreneurs souhaitent se lancer dans le commerce, mais se heurtent à des difficultés d’accès aux ressources nécessaires. Jean-Marc Okinda, économiste local, souligne que l’alimentation est un secteur à forte demande et plein de potentiel, mais sans un soutien adéquat, cette opportunité demeure inexploitée.
En outre, la perception sociale du commerce alimentaire joue un rôle non négligeable. Souvent perçu comme peu prestigieux, ce secteur dissuade de nombreux Gabonais. Pour changer cette dynamique, des campagnes de sensibilisation doivent mettre en avant les avantages d’une implication dans ce domaine, tant sur le plan économique que social.
Pour surmonter ces obstacles, des mesures concrètes doivent être envisagées. Cela inclut des allègements fiscaux pour les jeunes entrepreneurs, un meilleur accès au financement et des programmes de formation adaptés. Ces initiatives pourraient promouvoir une participation accrue des Gabonais dans le commerce alimentaire, contribuant ainsi à une économie plus résiliente et autonome.

Pour une souveraineté économique retrouvée
La réappropriation du commerce alimentaire par les Gabonais est cruciale pour assurer la souveraineté économique du pays. La dépendance vis-à-vis des acteurs étrangers pour la sécurité alimentaire n’est plus tenable. La crise sanitaire mondiale a révélé les lacunes d’un système où les Gabonais sont absents des secteurs essentiels. Pour garantir une sécurité alimentaire durable, il est impératif d’encourager l’implication des Gabonais dans ce domaine.
Le gouvernement a déjà initié des politiques de « gabonisation » dans d’autres secteurs comme le transport. Il est urgent d’appliquer cette stratégie au secteur alimentaire. En valorisant l’entrepreneuriat local, le Gabon pourrait non seulement diminuer sa dépendance, mais aussi créer des emplois et dynamiser son économie. Cela nécessiterait un engagement politique fort et une vision à long terme pour transformer le paysage commercial du pays.
En résumé, la sous-représentation des Gabonais dans le commerce alimentaire est un enjeu majeur qui demande une attention soutenue. Les implications économiques et sociales sont profondes et requièrent une action concertée pour favoriser un changement significatif. Quelles actions concrètes seront entreprises pour réussir cette transition ? Les Gabonais seront-ils enfin en mesure de prendre leur place dans ce secteur vital pour leur économie ?