Pays et organisations internationales exprimant leur soutien ou leur préoccupation concernant la situation en Côte d’Ivoire
Reporters Sans Frontières (RSF)
RSF a classé la Côte d’Ivoire 53ème sur 180 pays dans son classement 2024 sur la liberté de la presse, avec un score de 66,89. Bien que aucun journaliste n’ait été tué ou détenu en Côte d’Ivoire depuis le début de l’année, RSF déplore un paysage médiatique polarisé et politisé, avec des journalistes convoqués en justice et agressés, ainsi que des suspensions de journaux.
Les Nations Unies.
Les Nations Unies ont proclamé le 3 mai comme journée mondiale de la presse pour sensibiliser à l’importance de la liberté de la presse. En Côte d’Ivoire, les festivités de la 31è édition de cette journée ont été lancées autour du thème « La presse au service de la planète : le journalisme face à la crise environnementale ».
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Le HCR a financé un projet de renforcement de la coexistence pacifique entre les demandeurs d’asile et les communautés d’accueil dans les régions du Tchologo et du Bounkani en Côte d’Ivoire. Cet organisme a organisé un atelier régional de renforcement des capacités sur la liberté d’expression en temps de crise à Bouna le 18 avril 2024.
Expertise France.
Expertise France a financé un projet d’appui pour la lutte contre la traite des personnes dans le Golfe de Guinée en Côte d’Ivoire. Ce projet a permis des progrès grâce à une volonté politique du gouvernement ivoirien, notamment l’adoption de lois et la ratification de conventions internationales.
La Banque mondiale.
La Côte d’Ivoire a sollicité la Banque mondiale pour la prise en charge des réfugiés et l’amélioration de la sécurité dans le Sahel lors de la 21e édition du sommet de l’Association internationale de développement (IDA-21) au Kenya. Cette coopération vise à répondre aux besoins urgents des femmes et des jeunes filles affectées par la crise humanitaire.
Facteurs influençant la réaction de la communauté internationale envers la Côte d’Ivoire
Relations diplomatiques et coopération internationale
Les relations diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et d’autres pays, telles que le Japon, le Canada et les États-Unis, ainsi que la coopération internationale dans des domaines tels que la sécurité et le développement, peuvent jouer un rôle crucial dans la perception de la situation ivoirienne par la communauté internationale.
Les échanges économiques, les accords de coopération et les partenariats stratégiques peuvent influencer la manière dont les autres pays et organisations internationales perçoivent la stabilité politique et économique de la Côte d’Ivoire.
Situation politique et élections à venir.
Les préparatifs pour l’élection présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire, avec la candidature de personnalités politiques clés comme Laurent Gbagbo et les tensions entre différents partis politiques, pourraient être un facteur déterminant dans la réaction de la communauté internationale.
Les mesures prises par le gouvernement ivoirien pour assurer des élections libres et équitables, ainsi que le respect des droits démocratiques, seront également scrutées de près par la communauté internationale.
Sécurité et lutte contre le terrorisme.
La coopération en matière de sécurité, notamment dans la lutte contre le terrorisme et les trafics, entre la Côte d’Ivoire et des partenaires comme les États-Unis et le Burkina Faso, peut influencer la perception de la stabilité et de la sécurité dans la région par la communauté internationale.
Les efforts pour renforcer la sécurité aux frontières et lutter contre les menaces sécuritaires pourraient jouer un rôle important dans la réaction internationale face à la situation en Côte d’Ivoire.
Actions de la communauté internationale pour résoudre les tensions politiques en Côte d’Ivoire
Accord entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire
Le 29 avril 2024, les États-Unis et la Côte d’Ivoire ont signé un accord pour lutter contre la diffusion des fake news. L’ambassadrice américaine Jessica Davis Ba et le ministre des Affaires étrangères ivoirien Léon Kacou Adom ont souligné l’importance de ce partenariat pour dévoiler les tactiques des acteurs malveillants menaçant la paix et la stabilité. Cet accord vise à réduire l’impact de la désinformation et à renforcer les capacités des journalistes et de la société civile en Côte d’Ivoire. Il permet également d’accroître les capacités de la police nationale et des instances de régulation de la presse pour contrôler et combattre la manipulation de l’information en ligne.
Dialogue intergénérationnel pour prévenir l’extrémisme violent.
Le 21 avril 2024, le PNUD a initié des dialogues inter-générationnels dans le cadre d’un projet visant à prévenir l’extrémisme violent dans le Nord de la Côte d’Ivoire. Ce projet, financé par la République Fédérale d’Allemagne, a été l’occasion de rencontres dans plusieurs villes de l’Est et du Nord du pays, notamment à Bondoukou. L’extrémisme violent et le développement des activités terroristes ont des impacts significatifs sur le bien-être social et économique des pays. Selon une étude des Nations unies, 18 pays d’Afrique, principalement du Sahel, ont perdu plus de 97 milliards de dollars de 2007 à 2019. Pour répondre à ces défis, des efforts mutuels et solidaires doivent être consentis par les différentes parties prenantes pour éduquer les jeunes et promouvoir l’engagement citoyen, le civisme et la solidarité sociale. Depuis 2022, le PNUD en collaboration avec le gouvernement ivoirien met en œuvre ce projet pour construire une nation solidaire et prospère basée sur la justice sociale, l’équité et l’unité des cœurs.
Renforcement de la coopération entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire.
Le Général Michael Langley et le Sergent-Major Michael Woods ont renforcé le partenariat entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire lors d’une visite du 28 au 29 avril 2024. Ils ont discuté avec les dirigeants militaires et civils, dont le Président Alassane Ouattara, de la coopération en matière de sécurité pour lutter contre l’extrémisme violent et la pêche illégale. L’ambassadeur des États-Unis en Côte d’Ivoire, Jessica Davis Ba, a souligné l’engagement commun pour la paix et la sécurité régionale. Les armées américaine et ivoirienne coopèrent dans des exercices d’entraînement conjoint et la Côte d’Ivoire participe à des initiatives pour le maintien de la paix. AFRICOM fournira plus de 65 millions de dollars en 2024 pour renforcer la sécurité aux frontières dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Intervention de la communauté internationale dans des crises similaires
Crises humanitaires et sécuritaires au Sahel
La région du Sahel, comprenant des pays comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger, a été le théâtre de crises humanitaires et sécuritaires majeures. Les groupes jihadistes et les chocs climatiques ont entraîné une insécurité alimentaire sévère touchant des millions de personnes. L’ONG International Rescue Committee (IRC) a alerté sur cette situation, soulignant l’urgence d’une intervention pour prévenir une aggravation de la crise. Ces pays, dirigés par des militaires, ont trouvé des partenaires tels que la Russie pour répondre à ces défis.
Dialogue intergénérationnel pour prévenir l’extrémisme violent
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a lancé des dialogues intergénérationnels dans le nord de la Côte d’Ivoire pour prévenir l’extrémisme violent. Cette action, financée par l’Allemagne, vise à engager les jeunes et les femmes dans la prévention des crises et la consolidation de la paix. Cette approche a été adoptée dans 18 pays d’Afrique, principalement au Sahel, pour contrer l’extrémisme violent et ses conséquences économiques et sociales.
Renforcement de la coopération régionale.
La CEDEAO mène une mission en Côte d’Ivoire pour apporter des modifications et améliorations au protocole de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance. Cette initiative vise à combler les lacunes liées à l’évolution de la gouvernance politique et à la situation sécuritaire dans la région. La Côte d’Ivoire joue un rôle clé dans cette démarche visant à approfondir la démocratie et la bonne gouvernance, en s’inspirant des expériences passées de la communauté internationale dans d’autres crises similaires.