Ce 25 décembre, pendant que Libreville vibrait au rythme feutré des célébrations de fin d’année, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a fait le choix du terrain. Loin des salons officiels et des discours protocolaires, le Chef de l’État s’est rendu à la préfecture de la Lopé, accompagné de ses enfants, pour partager la magie de Noël avec les populations locales. Un déplacement à forte charge symbolique, mais surtout à portée humaine.
Sur place, près de 200 cadeaux ont été distribués aux enfants du département, accompagnés de bûches de Noël destinées aux familles. Des gestes simples, mais lourds de sens dans une localité souvent reléguée aux marges de l’attention publique. À travers cette présence physique, le Président a voulu rappeler une évidence trop souvent oubliée : la République ne s’arrête pas aux portes de la capitale.
« Même loin de Libreville, les enfants de la Lopé méritent un Noël heureux, des sourires et de l’espérance », a-t-il déclaré devant une assistance attentive, composée de parents, de responsables administratifs et de notables locaux. Un message clair, assumé, qui rompt avec une longue tradition de distance entre le pouvoir central et les zones rurales.
Noël comme acte de proximité politique

Au-delà de la distribution de cadeaux, la visite présidentielle s’est inscrite dans une démarche de proximité revendiquée. En venant avec ses propres enfants, Brice Clotaire Oligui Nguema a volontairement effacé la frontière entre la fonction et l’homme, entre le Chef de l’État et le père de famille. Un symbole fort dans un pays où les populations rurales aspirent avant tout à être vues, entendues et considérées.
Cette approche s’inscrit dans la philosophie de gouvernance affichée depuis le début de la Transition : reconnecter l’État à la réalité quotidienne des Gabonais, notamment ceux vivant loin des centres urbains.
L’école au cœur du message présidentiel

Mais c’est surtout sur le terrain de l’éducation que le Président a marqué les esprits. Devant les populations de la Lopé, il a rappelé avec fermeté que l’école demeure la clé de l’égalité des chances et du développement durable. Puis est venue l’annonce attendue, presque inespérée : la construction imminente d’un Collège d’Enseignement Secondaire (CES) dans le département.
Le projet, détaillé avec précision, prévoit :deux classes de sixième,deux classes de cinquième,deux classes de quatrième,une classe de troisième,un bâtiment administratif,cinq logements pour enseignants.
Selon le Chef de l’État, les travaux débuteront dans les tout prochains jours, mettant ainsi fin à une attente interminable.
Une promesse vieille de quinze ans enfin relancée

Cette annonce résonne comme une réparation. En 2010, lors d’un Conseil des ministres délocalisé, la première pierre de ce CES avait déjà été posée. Quinze ans plus tard, aucun mur ne s’était élevé, laissant derrière lui une promesse abandonnée et des générations d’élèves sacrifiées sur l’autel de l’inaction administrative.
Les conséquences sont connues et documentées. Chaque année, des enfants parcourent de longues distances pour suivre leur scolarité à Ndjolé ou à Booué. D’autres familles n’ont d’autre choix que de se déplacer, quittant la Lopé pour s’installer ailleurs afin d’assurer un minimum de continuité scolaire à leurs enfants. Une situation socialement coûteuse, humainement éprouvante et profondément injuste.
Mettre fin à une fracture territoriale

En annonçant la relance effective de ce projet, Brice Clotaire Oligui Nguema s’attaque à l’une des fractures les plus silencieuses du pays : l’inégalité d’accès à l’éducation selon les territoires. À la Lopé, l’absence de collège n’était pas seulement un problème d’infrastructure, mais un frein structurel au développement local.
La construction du CES permettra non seulement de maintenir les enfants dans leur environnement familial, mais aussi de stabiliser les populations, de renforcer le tissu social et de redonner confiance en l’action publique.
Un signal politique fort

À travers cette visite, le Président a envoyé un message politique clair : la Transition ne se limite pas aux réformes institutionnelles ou aux grands équilibres macroéconomiques. Elle se joue aussi, et surtout, dans la résolution concrète des problèmes du quotidien.
À la Lopé, Noël 2025 n’aura pas été qu’une parenthèse festive. Il aura marqué un tournant, celui où une promesse ancienne a retrouvé sa crédibilité, et où l’État a recommencé à tenir parole.
Pour beaucoup de parents, ce jour restera comme celui où l’espoir est redevenu palpable. Pour les enfants, il pourrait bien être le point de départ d’un avenir enfin enraciné chez eux.


