Rôle des collectivités territoriales dans le sport au Cameroun

Cadre juridique et historique
La décentralisation au Cameroun est un processus particulièrement complexe. Ce dernier a permis de transférer des compétences de l’État vers les collectivités territoriales. Le tournant majeur s’est produit avec le Décret n° 2012/0881/PM du 27 mars 2012, attribuant des responsabilités spécifiques à des entités comme la Communauté Urbaine de Douala (CUD) pour la gestion des infrastructures sportives. L’Arrêté n° 001/A/MINSEP du 09 avril 2012 a également précisé que la gestion des infrastructures sportives, y compris les Parcours Vita, incombe désormais aux collectivités locales.
Ce transfert visait à remédier à la négligence dont souffraient souvent ces infrastructures, laissées à l’abandon par l’État central. Ainsi, rapprocher le processus décisionnel des citoyens permet d’identifier et de mieux répondre à leurs besoins locaux. Sous la direction du Maire Roger Mbassa Ndine, la CUD a affirmé son droit sur le Parcours Vita de Douala, soutenue par un Protocole d’accord de 1993, suivi d’une cérémonie de rétrocession en 2013.
Ce cadre historique et juridique souligne l’importance croissante des collectivités territoriales dans le développement du sport au Cameroun. Toutefois, cette évolution soulève des interrogations sur leur capacité à gérer efficacement ces infrastructures, tant sur le plan financier que technique.

Gestion et entretien des infrastructures sportives
La gestion des infrastructures sportives par les collectivités, telles que la CUD, requiert une approche multiforme. Il est primordial d’assurer un entretien régulier et de qualité des installations. Les Parcours Vita jouent un rôle crucial dans la promotion de l’activité physique et du bien-être des citoyens. Leur bon état est essentiel pour garantir sécurité et accessibilité.
La gestion implique également la planification et le développement de nouveaux projets sportifs. Identifier les besoins sportifs de la population est crucial. Les collectivités doivent donc envisager des projets adaptés, comme la construction de terrains de sport ou de gymnases. À titre d’exemple, la CUD a Initié des initiatives visant à développer des infrastructures répondant aux attentes des jeunes et des familles.
De plus, une collaboration étroite avec les acteurs locaux — clubs sportifs, associations, fédérations — est nécessaire. Cette coopération garantit que les infrastructures s’alignent sur les besoins des utilisateurs et promeut une culture sportive au sein de la communauté. Les collectivités doivent également veiller à ce que ces installations soient accessibles à tous, y compris aux personnes en situation de handicap, pour favoriser l’inclusion sociale par le sport.

Défis et perspectives d’avenir
Malgré des progrès notables en raison de la décentralisation, les collectivités territoriales au Cameroun rencontrent divers défis dans la gestion des infrastructures sportives. Le manque de ressources financières constitue un obstacle majeur. Les budgets alloués sont souvent insuffisants pour couvrir les coûts d’entretien et de développement, ce qui peut entraîner une dégradation progressive des installations.
En outre, la formation et le développement des compétences des équipes en charge de la gestion est crucial. Sans personnel qualifié, l’efficacité de la gestion est compromise. Il est impératif de mettre en place des programmes de formation pour renforcer les capacités des acteurs locaux.
À l’avenir, il est essentiel que les collectivités renforcent leur rôle dans la gestion des infrastructures sportives. Cela nécessitera une meilleure collaboration avec l’État central, ainsi que l’implication du secteur privé et des ONG dans le financement et le développement des infrastructures. Promouvoir une culture sportive au sein des communautés locales pourrait aussi encourager une utilisation accrue des installations, favorisant santé et bien-être des citoyens.
Les collectivités territoriales décentralisées au Cameroun sont donc face à un enjeu majeur : garantir une gestion efficace et durable des infrastructures sportives tout en satisfaisant les besoins d’une population en pleine croissance. Les réponses à ces préoccupations détermineront l’avenir du sport au Cameroun et son impact social. Quelles stratégies innovantes pourraient être envisagées pour surmonter ces défis ?


